Mitsubishi Outlander PHEV 2023 : l'évolution d'un pionnier
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C’est fou, 2018, c’est pratiquement comme si c’était hier! Pourtant, en seulement quelques années, le marché automobile a radicalement évolué, si bien que le segment des VUS compacts hybrides rechargeables a eu le temps de voir le jour et d’atteindre sa maturité.
On se rappellera qu’en début d’année 2018, Mitsubishi débarquait avec l’Outlander PHEV. Si Mitsubishi nous a paru à la traîne ces dernières années, force est d’admettre qu’il a marqué un grand coup avec l’arrivée de ce premier VUS hybride rechargeable et abordable. Alors que les autres constructeurs ont depuis sauté dans l’arène, Mitsubishi propose pour 2023 une nouvelle génération de l’Outlander PHEV.
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Le Guide de l’auto s’est déplacé à Vancouver pour le mettre à l’essai. Voici le compte rendu complet de nos premières impressions. Ce résumé fait suite à la chronique de notre collègue Antoine Joubert qui avait pris le volant d’une version de préproduction il y a quelques mois.
Plus de puissance et une meilleure autonomie
Pour l’année-modèle 2022, Mitsubishi nous réservait une nouvelle génération de l’Outlander. Très attendue, celle-ci a été élaborée conjointement avec le Nissan Rogue. Rappelons que les deux marques japonaises font partie d’une alliance comprenant Renault. Alors que l’Outlander était, ma foi, très vieillissant, il a su rattraper le temps perdu. Il aura fallu attendre une année supplémentaire pour la venue de l’hybride rechargeable qui arrive en ce moment même en concession.
L’Outlander PHEV 2023 est doté d’un moteur atmosphérique à quatre cylindres de 2,4 L. La puissance passe de 126 à 131 chevaux. Quant aux moteurs électriques, leur puissance a aussi été majorée. À l’avant, on saute de 80 à 114 chevaux alors qu’à l’arrière, la puissance passe de 94 à 134 chevaux. Le nouvel Outlander PHEV n’est certainement pas une bombe en accélération comme l’est le Toyota RAV4 Prime, mais on constate néanmoins une nette amélioration avec le modèle sortant. De toute manière, qui a réellement besoin de 301 chevaux dans un VUS compact?
Si les améliorations sont notables sur le plan mécanique, c’est également le cas pour les batteries. Le précédent modèle disposait d’une batterie de 13,8 kWh. Sa capacité est désormais de 20 kWh. Ainsi, le constructeur nous promet une autonomie en mode tout électrique de 61 kilomètres. Encore une fois, c’est une nette amélioration. De notre côté, après avoir parcouru 36,9 kilomètres à Vancouver et dans sa banlieue immédiate, nous avions totalement épuisé la batterie. L’ordinateur de bord affichait une consommation d’énergie de 35,7 kWh/100 km, ce qui est anormalement élevé. Précisons que le mercure oscillait autour du point de congélation et qu’il y avait présence de dénivellation sur le trajet proposé. Nous n’avons pas effectué d’accélérations brusques. Petite déception de ce côté. En revanche, nous avons pu expérimenter le mode de conduite qui permet à la batterie d’emmagasiner de l’énergie. Ainsi, sur une distance de 87 kilomètres, nous avons pu récupérer suffisamment d’énergie pour parcourir, en théorie, 38 kilomètres. Or, pendant ce temps, nous n’optimisions pas la consommation de carburant. Lors d’un test prolongé, nous serons en mesure de vous informer du mode de conduite à adopter pour obtenir l’équilibre parfait.
Au terme de notre essai ayant totalisé 157 kilomètres, l’ordinateur de bord affichait une consommation d’essence de 8,1 L/100 km. De son côté, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 9,0 L/100 km en conduite combinée. Malheureusement, on n’a pas le choix de constater que l’Outlander est victime de la désuétude de son moteur à essence.
Bien sûr, cette cote pourrait grandement être diminuée si vous ne parcourez qu’une cinquantaine de kilomètres quotidiennement et que vous avez accès à une borne de recharge à votre domicile ou à votre lieu de travail : vous pourriez être plusieurs semaines sans avoir à vous arrêter à une station-service!
Évidemment, l’Outlander PHEV est doté du rouage intégral baptisé Super All-Wheel Control. Bien que les conditions ne nous permettaient pas de mettre ce système à l’épreuve, son efficacité est éprouvée et reconnue depuis longtemps..
Une troisième rangée de sièges
Dans le segment des VUS compacts, rares sont les modèles offrant une troisième rangée de sièges. En fait, il ne reste que les Volkswagen Tiguan et Mitsubishi Outlander. Ceux-ci sont parmi les VUS les plus grands de leur segment. L’Outlander se définit comme étant un VUS de type 5+2 : il peut accueillir confortablement cinq occupants et en cas de force majeure, deux occupants supplémentaires peuvent s’asseoir à la troisième rangée. Il est à noter que cette banquette ne doit être utilisée que de manière occasionnelle. Non seulement l’accès est périlleux, mais en plus, le confort est totalement absent. Pour un adulte de taille moyenne, il manque plusieurs centimètres de dégagement pour la tête et les jambes. Le dossier est trop petit et l’assise est trop courte. Bref, cette banquette est là pour dépanner.
Autrement, l’Outlander est confortable et la position de conduite nous a plu. Nous avons également constaté une amélioration sur le plan de l’insonorisation de l’habitacle. Le système d’infodivertissement, partagé avec Nissan représente également un immense pas en avant par rapport au modèle de précédente génération.
10 000 $ en crédit gouvernementaux
Pour 2023, l’Outlander PHEV est vendu à partir de 46 538 $. La facture grimpe à 51 248 $ pour une version LE qui a droit à la gestion de la température trizone, au toit panoramique, à la caméra à 360 degrés, au volant chauffant, au siège électrique pour le conducteur et à l’écran de neuf pouces. Nous ne percevons pas l’intérêt d’opter pour une mouture plus équipée qui sera considérablement plus dispendieuse. Par ailleurs,il faudra débourser 57 948 $ pour une GT Premium munie de la peinture à deux tons, soit la version huppée. À ces montants, il faut ajouter 1 900 $ de frais de transport et de préparation.
Il y a tout de même une bonne nouvelle au tableau : l’Outlander PHEV 2023 est admissible à la subvention provinciale de 5 000 $ et à celle du fédéral de 5 000 $, pour un total de 10 000 $. Rappelons que l’ancien modèle n’avait droit qu’à un total de 5 000 $.
En bref
À son arrivée sur le marché, le Mitsubishi Outlander PHEV n’avait encore aucun rival. Immensément important pour le constructeur, ce véhicule a permis à Mitsubishi d’attirer une nouvelle clientèle qui n’aurait jamais pensé mettre les pieds dans une concession de la marque.
Au fil du temps, les Toyota RAV4 Prime, Ford Escape PHEV, Hyundai Tucson PHEV et Kia Sportage PHEV ont rejoint les rangs de ce créneau en pleine ébullition. Aujourd’hui, la concurrence est présente et féroce.
Le Mitsubishi Outlander PHEV de deuxième génération a ce qu’il faut pour continuer sur sa lancée et conserver ses parts de marché. Espérons que Mitsubishi a prévu le coup et a développé une stratégie afin d’éviter que les listes d’attente s’éternisent…