Audi Q4 e-tron 2023 : l'attente en valait la peine
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Il aurait dû débarquer chez nous l’automne dernier, en 2021. Or, il y a quelques semaines, après de longs mois d’attente, l’Audi Q4 e-tron a finalement pu prendre la route des concessionnaires, qui reçoivent chacun entre 8 et 10 unités mensuellement. Un modèle fort attendu de la clientèle Audi, qui avait suscité beaucoup d’intérêt au Salon du véhicule électrique de Montréal en avril dernier.
Son format, son prix compétitif de même que sa bouille sympathique ont visiblement contribué à son succès, lequel constitue maintenant un problème pour les concessionnaires. C’est qu’en fait, la plupart des établissements Audi du Québec ont entre 300 et 400 commandes pour ce modèle qui, comme vous avez pu le constater, arrive au compte-gouttes en concession. Les livraisons sont évidemment faites aussitôt, sans que l’on puisse même en conserver en stock, ne serait-ce que pour le faire découvrir aux clients.
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Remarquez, le faire connaître davantage ne pourrait pour l’heure qu’empirer les choses, puisqu’en ce moment, si vous commandez un Q4 e-tron au Québec, ne prévoyez pas une livraison avant 2024, peut-être 2025.
Cela étant dit, j’ai eu la chance au cours des dernières semaines de mettre à l’essai deux versions du Q4 e-tron. Un modèle ordinaire ainsi que la mouture Sportback, illustrée dans cet article. Des véhicules qui n’ont malheureusement pas chez nous les mêmes chances de succès, puisqu’à l’inverse du modèle ordinaire, le Sportback n’est admissible à aucun crédit gouvernemental. Ni du fédéral ni du provincial. Et pour cause, un prix de départ affiché à 69 800 $, puisqu’il n’existe pas de version Comfort de base de cette déclinaison.
Audi a en effet choisi de n’offrir que la version Comfort sur le modèle ordinaire, pour ensuite proposer non pas des versions plus luxueuses, mais plutôt des groupes d’options. Une nuance importante, puisque même en optant pour le groupe Progressiv ou Technik du modèle ordinaire, et même si la facture peut grimper à près de 80 000 $ lorsque le Q4 e-tron est tout équipé, il est admissible à 12 000 $ de crédits gouvernementaux. Pourquoi? Parce que le prix d’entrée se situe sous les 60 000 $ (59 950 $), le seuil maximal pour l’admissibilité d’un VUS électrique à ces crédits. Voilà d’ailleurs ce qu’a aussi compris Volvo avec sa gamme C40/XC40 Recharge, qui propose désormais des versions de base afin que le client puisse bénéficier des avantages financiers de nos généreux paliers gouvernementaux.
Bien plus qu’un ID.4 de luxe
Les délais face à l’arrivée du Q4 e-tron ont été tels qu’ils auraient pratiquement pu permettre à d’autres joueurs de débarquer sur notre marché avant Audi. Une situation que l’on a heureusement évitée de justesse, puisqu’arrive en ce moment le Mercedes-Benz EQB.
Cela dit, l’Audi Q4 e-tron valait clairement l’attente. Non pas uniquement parce qu’il s’agit d’un véhicule électrique en vogue, mais parce que ses qualités dynamiques le distinguent du Volkswagen ID.4, duquel il emprunte une majorité d’éléments techniques. Pensez à la plateforme MEB, à la batterie de 82 kWh et aux deux moteurs électriques. Parce qu’en effet, Audi Canada ne nous propose que des modèles à rouage intégral, donc Quattro, alors que nos voisins du Sud peuvent aussi bénéficier de modèles propulsés, exploitant dans ce cas la technologie de base du Volkswagen ID.4, avec une batterie de 62 kWh.
Sans surprise, l’autonomie de 388 km avec une pleine charge s’arrime avec ce que propose l’ID.4. Même chose en ce qui concerne les temps de recharge, d’environ 7,5 heures sur une borne de niveau 2, ou 40 minutes pour une recharge de 10% à 80% sur une borne de niveau 3. Et malheureusement, pas de possibilité de conduite d’un seul pied (sans utilisation des freins), comme c’est le cas chez Volkswagen.
L’ID.4 a beau être rapide et très efficace au chapitre du comportement routier, il n’est pas particulièrement passionnant à conduire. La direction semble un brin déconnectée et donc peu communicative, alors que la suspension déçoit sur le plan dynamique. Tout le contraire de l’Audi Q4 e-tron, qui donne carrément l’impression d’être plus léger et plus amusant à conduire. En somme, l’équivalent de ce que serait un Q5 électrifié.
Bien sûr, la puissance de 295 chevaux n’égale pas celle d’un Volvo vendu à prix comparable (402 chevaux), ni même celle du Genesis GV60, un autre sérieux rival du Q4 e-tron. Or, l’agrément de conduite demeure l’une de ses plus belles qualités, sans oublier une présentation intérieure soignée.
Fait intéressant, si la version Sportback donne l’impression d’être moins spacieuse en raison de la forme élancée de sa partie arrière, ce n’est pas le cas sur papier. En effet, bien que l’on perde légèrement du volume en hauteur, l’espace de chargement se voit augmenté à la base, faisant de lui un véhicule un tantinet plus pratique (535 litres contre 520 litres).
Orienté vers le conducteur, le poste de conduite est bien pensé. Avec un écran simple à utiliser, qui intègre les désormais traditionnelles applications Apple CarPlay/Android Auto sans fil, et qui offre l’avantage d’un rappel sonore à son utilisation . L’instrumentation est elle aussi facile à consulter, pouvant être bonifiée par l’affichage tête haute avec réalité augmentée.
Proposant un espace généreux devant comme derrière, le Q4 reçoit également des sièges sport magnifiquement sculptés (Progressiv et Technik) qui permettent d’optimiser le confort et la position de conduite. La présentation intérieure est très belle, bien que certains plastiques ne soient pas toujours à la hauteur de ce à quoi Audi nous a habitués. Évidemment, plus on monte en gamme et plus l’équipement est riche. Retenez cependant que l’option du groupe Technik vous donne accès à la très performante chaîne audio Sonos, au pare-brise chauffant ainsi qu’à la conduite semi-autonome, franchement convaincante.
Sportback pénalisé
Certes, le Q4 e-tron Sportback aura chez nous moins d’adeptes en raison d’une facture démesurément élevée, qui vient aussi le désavantager face au Volvo C40 Recharge, son plus proche rival. Or, la demande est si forte que malgré ce déséquilibre, les Sportback sortent aussitôt arrivés. Est-ce qu’Audi corrigera la situation en modifiant le choix des versions? À suivre. Chose certaine, voilà un VUS électrique aussi amusant qu’attrayant, voué au succès, et qui conservera - comme la plupart des véhicules de ce segment - une valeur incroyable sur le marché d’occasion. En espérant qu’un jour, Audi puisse augmenter le nombre d’unités destinées à notre marché.