Assurances : quelle option choisir pour son véhicule, un bord ou les deux ?
Par Emmanuelle Gril
Votre véhicule a un certain âge et vous songez à ne vous assurer que « d’un bord » ? Quelles sont les conséquences d’une telle décision et surtout, que risquez-vous en cas d’accident ?
Les automobilistes ne comprennent pas toujours ce que signifie d’être assuré « d’un bord » ou « des deux bords », ni même les implications de ce choix. Pour faire toute la lumière sur ce sujet, il faut d’abord bien saisir ce que recouvrent ces termes.
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Chapitres A et B du contrat d’assurance
« En vertu de la Loi sur l’assurance automobile, tout propriétaire de véhicule doit détenir une assurance en responsabilité civile. Le montant minimal à souscrire est de 50 000 $, mais la majorité des automobilistes sont assurés pour 1 ou 2 millions de dollars », précise Anne Morin, responsable des affaires publiques au Bureau d’assurance du Canada.
Cette assurance en responsabilité civile est la partie obligatoire du contrat d’assurance automobile, que l’on appelle aussi le Chapitre A. Grâce à celle-ci, vous serez indemnisé si votre véhicule subit des dommages dans un accident dont vous n’êtes pas responsable. Vous serez également couvert si vous êtes responsable de dommages matériels et corporels causés à autrui dans un accident hors du Québec. Avec le Chapitre A, vous êtes donc couvert « d’un bord ».
Le contrat d’assurance automobile comprend aussi une partie optionnelle, le Chapitre B, qui énumère un certain nombre de protections visant à couvrir les dommages matériels subis par le véhicule. Par exemple une protection tous risques, une protection risques de collision et de renversement, etc. Avec cette couverture, vous serez protégé « des deux bords », et serez indemnisé pour les dommages matériels même si vous êtes responsable de l’accident.
Souscrire ou pas
Annie Morin souligne que la décision de souscrire une assurance pour les dommages à son véhicule (le Chapitre B) relève de chacun. Mais avant de prendre une décision, elle recommande de prendre conscience que si l’on est responsable d’un accident, c’est cette assurance qui couvrira les dommages à son automobile. Dans le cas contraire, vous devrez puiser dans votre portefeuille. « Selon les plus récentes données statistiques, le coût moyen pour réparer un véhicule à la suite d’une collision s’élevait à 6 092 $ en 2021. Ce montant est en hausse constante et à défaut d’avoir une assurance pour les dommages, on devra débourser soi-même le montant pour faire réparer son véhicule », prévient-elle.
De plus, si le véhicule est loué ou financé par une institution bancaire, le créancier exige habituellement une couverture complète (chapitres A et B) et vous n’aurez alors pas de choix de souscrire à l’assurance dommages.
CONSEILS :
Bien que chaque cas soit unique et qu’il est important de bien analyser sa situation personnelle avant de prendre une décision, voici quelques pistes de réflexion pour vous guider :
- Si la valeur de votre véhicule est faible en raison de son âge et de son kilométrage élevé et que votre budget est serré, vous pourriez envisager de ne pas souscrire au Chapitre B. Cependant, en cas d’accident responsable, vous devrez payer vos propres dépenses et éventuellement assumer la perte totale de votre voiture.
- Si votre automobile est récente et qu’elle a encore une bonne valeur sur le marché, vous seriez bien avisé de souscrire aux Chapitres A et B (responsabilité civile et assurances dommages).
- Une option pourrait être de souscrire au Chapitre B, mais en excluant les protections les plus coûteuses comme les protections tous risques et contre les risques de collision et renversement.
- Autre possibilité : souscrire à l’assurance de dommages, mais en augmentant le montant de la franchise, ce qui fera baisser votre prime. Mais rappelez-vous que si vous êtes responsable de l’accident, la facture pourrait être salée.