Land Rover Defender 2022 : le V8 est-il nécessaire?
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Si la majorité des VUS n’ont pas les munitions nécessaires pour charmer les puristes, certains font toutefois exception. On peut penser aux VUS à caractère sportif comme le Porsche Cayenne qui nous fait pratiquement oublier que l’on se trouve à bord d’un véhicule de cette catégorie ou même aux VUS tout-terrain comme le Toyota 4Runner ou le Ford Bronco qui débordent de caractère. À mi-chemin entre tout ça, il y a le Land Rover Defender qui n’a absolument rien d’ennuyant.
Cet été, nous avons mis à l’essai le Land Rover Defender 2022 à moteur V8 sur les routes de Montréal, de Lanaudière et des Laurentides. Voici le résumé complet de nos impressions.
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Un look à tout casser
Présenté initialement au Salon de l’auto de Francfort en 2019, le Land Rover Defender de génération actuelle est arrivé en tant que modèle de l’année 2020. Infiniment plus moderne que son prédécesseur, ce Defender ne renie son passé d’aucune manière. Positionné davantage comme un véhicule de luxe, il conserve néanmoins sa gueule de 4X4 capable d’affronter à peu près n’importe quoi.
Le Defender est proposé en trois longueurs de carrosserie : 90, 110 et 130. Plus le chiffre est grand, plus le véhicule est long. Si la version 90 a l’air d’un jouet, le 130 a plutôt l’air d’un autobus. Nous sommes particulièrement charmés par la version 90, unique par sa conception. En revanche, on comprend qu’une majorité de consommateurs choisissent la version 110 qui compte deux portières supplémentaires, ce qui est, on en convient, plus pratique.
La gamme Defender est grande, le choix mécanique est varié – on y revient sous peu – et les groupes d’options sont nombreux. Ainsi, on peut quasiment obtenir un Defender bâti sur mesure. De notre côté, nous apprécions davantage le style aventurier que luxueux. Comme on peut le voir sur les photos, le véhicule mis à l’essai était peint en noir et tous les éléments décoratifs étaient noircis. Bien que nous soyons conscients que le «tout noir » soit à la mode, nous sommes d’avis qu’il y a moyen de joliment habiller le Defender et surtout d’être plus fidèles à l’héritage du modèle emblématique.
Un moteur V8 épatant
De série, le Land Rover Defender est livré avec un moteur turbocompressé à 4 cylindres de 2 litres. Nous n’avons pas eu l’opportunité de conduire une telle version du modèle, cependant nous sommes en mesure d’imaginer que cette mécanique doit être quelque peu juste avec ses 296 chevaux. Au catalogue, on retrouve également un 6 cylindres en ligne de 3 litres. Il jouit à la fois de l’hybridation légère pour un départ fulgurant et de la turbocompression pour ne jamais manquer de puissance. Développant 395 chevaux et 406 lb-pi, cette mécanique nous apparaît la plus adéquate pour ce véhicule. À l’été 2020, nous avions mis la main sur un Defender 90 doté de cette motorisation et nous avions carrément ressenti un coup de cœur.
Finalement, au mois d’août dernier, nous avons pris le volant d’une version 110 du Defender à moteur V8. Et pas n’importe quel V8! Il s’agit d’un bloc d'une cylindrée de 5 litres qui est agrémenté par un compresseur. Déployant 518 chevaux et 461 lb-pi, cette mécanique ne demande qu’à s’exprimer et à rugir. Et c’est particulièrement agréable! Quant aux accélérations, elles sont franches.
En revanche, le V8 tend alourdit l'avant et ça se ressent à la conduite. On perçoit le véhicule comme étant déséquilibré. Certes, la cavalerie est impressionnante, mais il ne faut pas s’attendre à un comportement sportif. Le Defender, même à moteur V8, n’a rien de sportif. Or, le coût d’acquisition de cette option mécanique est tout de même élevé. Ainsi, nous estimons que le 6 cylindres en ligne représente un bien meilleur choix. Peu importe la mécanique sélectionnée, on a droit à une transmission automatique à 8 rapports qui travaille correctement.
Après plus de 900 kilomètres au volant, l’ordinateur de bord affichait une consommation de 12,7 L/100 km. La majorité du trajet a été effectuée sur des autoroutes et des routes secondaires. De son côté, Ressources naturelles Canada annonce une consommation de 14,7 L/100 km en conduite combinée.
Hélas, pour le moment, on ne voit aucun signe d’électrification à l’horizon. Certes, l’hybridation légère est une technologie intéressante, mais il faudra éventuellement passer à la vitesse supérieure.
Une facture salée
Le Defender est dispendieux, haut de gamme et s’adresse à une poignée d’acheteurs fortunés. Pour une version de base, dépouillée d’équipements et munie du moteur à 4 cylindres, vous devrez débourser 69 000 $. Ajoutez 950 $ pour passer de la version 90 à 110. Mais ne nous y attardons pas indéfiniment puisque ce n’est pas la mouture à prioriser ni la plus populaire.
La version 90 vous coûtera minimalement 82 750 $ pour obtenir le 6 cylindres en ligne. À cette somme, allongez 450 $ pour une version 110. Enfin, pour passer au V8, vous devrez débourser 130 300 $ pour une version 90 et 133 200 $ pour une version 110, ce qui représente une option d’un peu moins de 30 000 $. Nous trouvons que Land Rover est très gourmand. Ensuite, on peut ajouter, par exemple, le groupe Campagnard (2 373 $), le groupe Extérieur noir (1 350 $), des jantes de 22 pouces noires (500 $), le bouclier inférieur avant (650 $) et des marchepieds (4 289 $) et on se retrouve avec une facture dépassant les 150 000 $...
Cela étant, le Defender peut s’avérer une alternative intéressante à un Ford Bronco, un modèle moins haut de gamme, mais qui peut finir par coûter très cher également. Notons aussi qu’il est considérablement moins cher qu’un Mercedes-Benz Classe G dont le prix d’entrée est de 174 900 $, mais dont le prix total avoisine généralement les 300 000 $ dans la réalité.
Quant à la version 130 du Land Rover Defender, elle ne propose pas le plus petit des trois moteurs. Elle est offerte à partir de 93 000 $.
Nous n’avons pas la prétention de vous apprendre quoi que ce soit en affirmant que l’achat d’un véhicule britannique de grand luxe n’est ni plus ni moins qu’un coup de dé. On peut être chanceux, comme on peut aussi l’être un peu moins.
En revanche, il faut savoir d’emblée que la fiabilité et les coûts d’entretien n’ont rien à voir avec ceux d’une Toyota Corolla! En fait, ces deux véhicules se positionnent complètement à l’opposé sur ce chapitre. Bref, il faut savoir que la fiabilité est aléatoire et qu'un Defender coûter cher à entretenir.
En résumé
Nous avons passé un moment fort agréable au volant du Land Rover Defender à moteur V8. Le luxe et le confort sont au rendez-vous, sans parler de la prestance de ce VUS à l’allure unique. Nous en avons d’autant plus profité en sachant pertinemment que l’avenir des VUS de forte cylindrée est compromis dans les années à venir.
Au terme de notre essai, nous en arrivons tout de même à la conclusion qu’il est bien plus pertinent d’opter pour le six cylindres en ligne.