Ford Taurus 2010, Ford avait raison!
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La surprise avait été grande en 2008, lorsqu’au Salon de l’auto de Chicago, Ford avait annoncé l’abandon du nom Five-Hundred pour sa berline de grandes dimensions pour revenir au nom de Taurus, abandonné quelques années auparavant. Le nom Five-Hundred avait été trouvé à une époque où le nom de tout produit Ford devait débuter par la lettre « F ». La Fusion, d’ailleurs, était née à cette époque. Un peu plus et on se retrouvait avec un Ford Franger! Ford expliquait sa décision de revenir à Taurus en avouant que ce nom avait une consonance positive aux oreilles du public. Je ferai remarquer que ce nom avait été banni à peine quelques années plus tôt…
Cependant, et malgré tout le respect que je devais à ce moment (et que je dois toujours) aux stratèges du marketing chez Ford, j’avançais à grand coups de clavier que ce n’est pas un nom que les gens achètent, mais une marque et, surtout, un produit. Or, à peine deux années plus tard, force est d’admettre que revenir au nom Taurus n’était vraiment pas une mauvaise idée. À preuve, lors de notre essai de deux semaines durant les Fêtes, personne n’a prononcé le nom Five-Hundred une seule fois, sauf une amie anglophone qui s’est plaint d’avoir à débourser 500$ pour faire réparer sa thermopompe mais ça, personne chez Ford, ni chez les Morin d’ailleurs, n’y peut quoi que ce soit!
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L’avenir plus que le passé
En plus, la Taurus est une voiture si bien réussie que son passé, quelquefois trouble, est déjà oublié. Tout d’abord, avouons que la carrosserie affiche de belles rondeurs et un style qui, sans tomber dans l’excès, la distingue dans la jungle automobile. Son gabarit est imposant lorsqu’elle est stationnée alors imaginez quand on la stationne! Oui, elle prend de la place. Le bon côté de la chose, c’est que l’habitacle est directement proportionnel et que cinq personnes peuvent y prendre place en tout confort. Depuis quelques années, Ford investit beaucoup d’efforts (et de sous, par ricochet) pour créer des voitures silencieuses. Dans le cas de la Taurus, c’est parfaitement réussi. Dans un domaine moins calme, notons que le système audio Sony s’avère de très bonne qualité.
Dans ce vaste habitacle, les designers ont prévu une large console qui, heureusement, ne vient pas trop empiéter sur l’espace vital. Parlant d’espace, soulignons que ceux accordés au rangement ne sont pas légion mais qu’au moins celui qui se trouve dans la console et le coffre à gants sont de bonnes dimensions. Le coffre, quant à lui, peut, à la limite, accueillir un train de marchandises du CN. J’exagère à peine! De plus son ouverture est très grande. Seuls reproches, son seuil est élevé et il est difficile d’ouvrir son couvercle sans se salir les doigts (en hiver surtout). Une petite dépression dans le pare-chocs arrière serait bienvenue. Mais il s’agit d’un détail comparativement à cet affreux système qui fait actionner les essuie-glaces trois ou quatre secondes après qu’ils aient fini de balayer le pare-brise à la suite d’un jet de lave-glace. En donnant ce coup « de courtoisie » par temps froid et dans le trafic, ils viennent « rebeurrer » le pare-brise (tiré de l’expression « À chaque fois, les ?$?*(@ de wipers viennent toute r’beurrer l’windshield! »). J’ai beau être d’une gentillesse infinie, j’irais sans doute péter ma coche au directeur du service du concessionnaire si j’étais le propriétaire d’une Taurus…
Les sièges sont très confortables et celui du conducteur autorise, en collaboration avec le volant télescopique et le pédalier ajustable optionnel, une excellente position de conduite de même qu’une visibilité généralement sans faille, sauf vers l’arrière. Les gens prenant place à l’arrière sont gâtés, autant par le dégagement accordé aux jambes, aux coudes et à la tête que par leur confort. De plus, leur accès est aisé. Même la place centrale se mérite la note de passage! Il est possible d’abaisser leur dossier pour augmenter davantage la contenance du coffre. Cependant à ce moment, ils ne forment pas un fond plat. Aussi, leur manipulation en hiver, avec de gros gants, n’est pas chose aisée.
Et c’est juste le moteur de base!
Même si tous les feux de la rampe sont tournés vers la sportive SHO, on ne peut pas dire que la Taurus tout court ne soit pas douée. Bien au contraire! Son V6 de 3,5 litres atmosphérique développe tout de même 263 chevaux et 249 livres-pied de couple. Ce moteur est très moderne et il peut entraîner les 1916 kilos de la Taurus jusqu’à 100 km/h en 8,2 secondes, ce qui n’est pas rien. Même à bas régime, la puissance ne fait jamais défaut. Ford annonce 12,3 litres aux cent kilomètres en ville et 7,9 sur la grand route. Durant nos deux semaines d’essai, nous avons surtout roulé sur les routes secondaires estriennes (lire « toujours dans les côtes »), quelquefois par temps relativement froid. Les 11 litres/100 km obtenus nous ont épatés! D’autant plus que la Taurus s’accommode fort bien d’essence régulière. Bravo!
Il faut sans doute aussi féliciter la transmission automatique à six rapports. Elle permet au moteur de ne pas « tourner » de façon inutilement rapide. Par exemple, à 100 km/h, le tachymètre n’indique que 1 500 tours/minute (1 800 à 120), un exploit! Cette boîte travaille avec douceur et transparence. Par contre, son mode manuel n’apporte rien à la conduite de tous les jours et, en plus, les manettes situées sur le volant sont loin d’être évidentes à utiliser.
Je n’ai pas pu faire l’essai d’une Taurus uniquement mue par les roues avant. Notre exemplaire était doté du rouage intégral qui fait des merveilles dans la neige et sur chaussée glacée, ce qui rend les déplacements beaucoup plus sécuritaires, pour autant qu’on se serve d’un peu de son jugement (dans mon cas, ce n’est pas ça qui manque, mon épouse me rappelant à tout moment que j’ai le jugement facile…)
Une voiture équilibrée
Une voiture peut bien posséder un joli physique et une mécanique au point, elle doit aussi proposer d’autres éléments s’accordant bien à l’ensemble. Dans le cas de la Ford Taurus, les ingénieurs ont fait un excellent boulot. Les freins sont très puissants tandis que la direction est précise et offre un bon retour d’information. Le châssis semble taillé d’une pièce tant il est rigide et les suspensions qu’on y a accrochées (jambes de force à l’avant et à liens multiples à l’arrière) assurent autant de confort que de stabilité.
En plus d’avoir concocté une bonne voiture, Ford réussit à l’offrir à un prix somme toute très abordable. Notre Taurus SEL AWD coûtait 34 799$. À cela, il faut ajouter 4 030$ d’options pour un total de 38 829$. Dans la même catégorie, Toyota propose une Avalon XLS infiniment moins agréable à conduire et sans rouage intégral (39 285$). Buick offre la nouvelle LaCrosse CXL AWD, plus jolie mais plus dispendieuse (38 295$). Il y a aussi la Chrysler 300 Touring AWD, certes moins dispendieuse mais dont la valeur de revente est à peu près nulle. Non, plus on y pense, plus la Taurus est une bonne affaire!