L’assureur AXA s’excuse d’avoir simulé un incendie de Tesla
Les incendies impliquant des véhicules électriques ont l’habitude de faire les manchettes. Normal puisqu’il s’agit encore d’une nouvelle technologie. Une curieuse vidéo publiée par la division suisse de l’assureur AXA (maintenant Intact au Canada) a vite fait le tour du web cette semaine.
Cherchant à démontrer que les batteries de ces véhicules peuvent prendre feu à la suite d’un accident, la compagnie a organisé une démonstration devant public en utilisant une ancienne Tesla Model S. Le choix du véhicule importe peu. Ce qui a vraiment suscité la controverse ici, c’est que tout a été arrangé et simulé.
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Pour des raisons de sécurité, la Tesla en question avait été dépouillée de sa batterie au préalable et des engins pyrotechniques ont été employés pour déclencher l’incendie à la suite du capotage de la voiture, qui l’avait apparemment éventrée. Voyez ce que ça donnait :
Assez ridicule comme expérience, surtout que l’objectif était d’éduquer les consommateurs. Devant le tollé des défenseurs des véhicules électriques, AXA a fini par reconnaître son erreur et a émis un communiqué pour s’excuser :
« Nous regrettons que l’édition 2022 des crash tests ait pu transmettre une mauvaise impression de l’électromobilité ou créer des malentendus à ce sujet. Nous sommes convaincus que le passage à l’électrique jouera un rôle central pour l’avenir de la circulation automobile. C’est pourquoi nous estimons qu’il est important de s’intéresser de près à l’électromobilité et à la sécurité qu’elle offre.
Lors de la simulation d’un accident dans lequel une voiture électrique prend feu, nous avons dû prendre des mesures pour assurer la sécurité du public. Ainsi, la voiture test était dépourvue de batterie et l’incendie a été déclenché à distance. En outre, le crash test effectué avec un modèle de la marque Tesla n’a pas causé au soubassement de la voiture des dommages de nature à déclencher un incendie de batterie, contrairement à ce que pourraient suggérer les images enregistrées. Ce test n’a donc pas confirmé ce scénario d’accident. Nous aurions dû mentionner explicitement ce fait dans la communication qui a suivi le test. »
AXA admet que son test aurait dû être conçu différemment et que les voitures électriques ne sont pas plus sujettes à un incendie que les véhicules à combustion classiques.
En fait, selon une étude américaine de la firme AutoInsuranceEZ réalisée en début d’année, qui s’appuyait sur les données de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) et du National Transportation Safety Board (NTSB), les modèles électriques affichent un taux de 25 incendies signalés par 100 000 véhicules vendus comparativement à 1 530 pour ceux à combustion interne et à 3 475 pour les hybrides.
Bref, beaucoup d’attention médiatique est accordée aux véhicules électriques, on le répète, parce que la technologie est nouvelle et qu’elle représente le futur des transports. Mais quand il est question de problèmes d’incendie, ils sont en réalité nettement sous-représentés par rapport aux autres types de véhicules. D’un autre côté, il est important de mentionner que les incendies de véhicules électriques s’avèrent généralement plus complexes à éteindre que ceux des modèles à essence.