Ford Explorer hybride 2022 : de Montréal à New York à son volant
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L’augmentation du prix du carburant a fait exploser la demande pour les véhicules électriques et hybrides. Pour les acheteurs de VUS intermédiaires à trois rangées de sièges, la question se pose d’autant plus qu’il s’agit généralement de gros moteurs qui peuvent se montrer gourmands, surtout en ville.
Dans cette catégorie, il y a deux VUS hybrides pour les acheteurs désireux de franchir le pas : le Toyota Highlander et le Ford Explorer. Nous avons déjà pu évaluer le Highlander hybride et il nous tardait de mettre à l’épreuve la version électrifiée de l’Explorer.
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Le hasard du calendrier a fait que votre serviteur devait se rendre à New York, à 600 kilomètres au sud de Montréal. Avec un kilométrage final d’environ 1 300 km, nous avons pu évaluer la consommation de carburant, le confort et l’agrément de conduite sur une plus grande distance que d’habitude.
Le confort d’abord
Dès les premiers mètres parcourus, c’est le confort de roulement qui prime à bord de l’Explorer. La combinaison de sièges moelleux et d’éléments de suspension prévenants permet de profiter d’une douceur de fonctionnement appréciable. Même sur des routes à l’asphalte abîmé, le VUS américain ne fait jamais souffrir ses occupants.
Les sièges avant fournissent un bon soutien, et on peut y passer plusieurs heures sans ressentir de fatigue excessive. Si vous aimez parcourir de longues distances sans vous arrêter trop souvent, sachez qu’il est possible de rallier Montréal à New York sans ressentir le moindre inconfort. Vider la totalité de réservoir d’essence vous forcera à vous arrêter bien avant que votre dos ou vos lombaires se rappellent à votre bon souvenir.
Dans la deuxième rangée, notre modèle d’essai était doté de deux sièges capitaine, qui se montrent également confortables. Coulissant d’avant en arrière, ils permettent de disposer d’un espace royal. Cela dit, si les occupants reculent trop leurs sièges, les personnes installées dans la troisième rangée se sentiront à l’étroit. L’assise basse rend aussi les longs trajets inconfortables pour des adultes, dont les jambes sont surélevées par la grande proximité du plancher.
En ce qui concerne le coffre, l’espace demeure bon même avec les trois rangées utilisées (510 litres). En revanche, avec la totalité des sièges repliés, le volume total n’égale pas les meilleurs joueurs de la catégorie. À titre d’exemple, l’Explorer affiche un volume total de 2 486 litres, quand un Honda Pilot 2022 dépasse les 3 000 litres de contenance.
Économique, mais moins qu’un Highlander
Le moteur retenu par Ford est un V6 de 3,3 litres atmosphérique couplé à une motorisation électrique. La puissance totale est de 318 chevaux, mais Ford ne communique pas le couple combiné. À titre d’information, sachez que le moteur à essence déploie 260 lb-pi à lui seul.
Sur la route, ce groupe motopropulseur électrifié se montre suffisamment alerte pour une conduite quotidienne. Pour se lancer sur une voie d’accélération ou dépasser, un appui plus franc permet de profiter d’accélérations énergiques. Dommage que le moteur à essence devienne aussi bruyant lorsqu’il est fortement sollicité.
Nous avons aussi observé des à-coups fréquents provenant de différents endroits. Les plus nombreux concernent la transmission, qui cogne plus que de raison, surtout à basse vitesse dans la congestion. Il arrive aussi qu’un gros « klong » se fasse entendre lorsque l’on passe de la position Drive à la marche arrière et inversement. Enfin, le fonctionnement des moteurs électriques et à essence pourrait se faire de manière plus transparente. Certains bruits ou hésitations amenuisent franchement le plaisir de conduite par moments. Dans un autre registre, nous avons trouvé la pédale de frein inconsistante et manquant de mordant.
On retrouve le sourire quand il faut passer à la pompe. Ressources naturelles Canada annonce une consommation moyenne de 9,6 L/100 km, ce qui nous semblait élevé pour une motorisation hybride. Quand on rentre dans le détail, RNC annonce 10,1 L/100 km en ville et 9 L/100 km sur la route. Pour notre part, nous avons enregistré 9,4 L/100 km et 8,6 L/100 km respectivement.
Au terme de notre essai, mené majoritairement sur des voies rapides, l’afficheur du tableau de bord indiquait 8,8 L/100 km. C’est plutôt compétitif pour la catégorie, mais inférieur au Toyota Highlander. En effet, Ressources naturelles Canada annonce une moyenne de 6,7 L/100 km, une valeur que nous avons égalée lors d’un précédent essai.
Pour vous donner une idée, un véhicule similaire à essence consomme environ 10 L/100 km sur la route et 12 à 14 L/100 km en ville. En optant pour un Explorer hybride à la place d’un VUS intermédiaire à essence, vous n’allez donc pas diminuer énormément votre facture de carburant si vous roulez principalement sur l’autoroute. En revanche, si une grande partie de vos trajets quotidiens ont lieu en ville, l’Explorer devient plus intéressant. Du moins sur papier.
Parce que son prix de vente est tout de même élevé. La motorisation hybride, disponible uniquement avec la finition Limited, coûte cher, avec un prix de départ de 59 299 $. Pour vous donner une idée des mensualités, un Explorer hybride vous coûtera un peu plus de 930 $ en location (48 mois, 20 000 km/année) et au-delà de 1 230 $ au financement (60 mois). Sachant que Ford vous demande « seulement » 758 $ et 1 008 $ pour un Explorer XLT, vous comprenez bien qu’il va falloir rouler beaucoup pour que l’investissement initial soit rentabilisé.
Cela dit, il est possible qu’un Explorer hybride conserve une meilleure valeur qu’un modèle à essence dans les années à venir. C’est un élément à prendre en compte, à condition que la fiabilité à long terme se montre à la hauteur. Sur ce point, Ford n’est pas toujours exemplaire, et on ignore encore la durabilité des modèles hybrides chez Ford. Si ce dernier point est essentiel pour vous, mieux vaut vous tourner vers un Highlander, dont la fiabilité et la valeur de revente se situent au sommet de la catégorie.