Lexus LS 430, en attendant « L-Finesse »
Il suffit d’examiner la silhouette de la LS 430 pour en conclure que cette version est appelée à être remplacée d’ici quelques mois par une nouvelle génération dont la silhouette sera nettement plus moderne. La présente édition peut encore plaire à certains clients dont les goûts sont conservateurs ou qui se foutent de l’allure pour se concentrer sur la mécanique et le confort, mais une refonte est devenue indispensable, Si ce n’était du au fait que la compagnie a élaboré une nouvelle politique en fait d’esthétique appelée « L-Finesse » qui rend la LS 430 obsolète.
D’ailleurs, au cours des derniers mois, les modèles GS et IS ont été renouvelés et la doyenne de la famille ne devrait pas échapper à cette nouvelle orientation esthétique. D’autant plus que ce ne sera pas superflu dans le cas de la LS dont les lignes ont été empruntées à la Mercedes Classe S d’il y a deux générations. L’avant obtus, les parois latérales planes et une lourdeur de la ligne sont autant d’éléments visuels à corriger. Et cette disparité deviendra encore plus criante lorsque Mercedes aura introduit sa nouvelle Classe S qui est nettement plus moderne elle aussi. Et il faut également souligner que la BMW Série 7 demeure tout au moins avant-gardiste, si elle n’est plus iconoclaste. Il ne reste plus que la Jaguar XJ qui conserve une allure d‘une autre époque.
Cela ne signifie pas pour autant que la LS 430 soit à court d’argument ou que sa mécanique soit dépassée. En fait, elle demeure toujours la référence en fait de qualité d’assemblage, de finition et de fiabilité. Pour la petite histoire, il faut se rappeler que cette voiture a sérieusement ébranlé les luxueuses berlines allemandes à son arrivée sur le marché en raison de son incroyable qualité et d’un prix inférieur. Mais le coup de grâce a été un service impeccable et une fiabilité à toute épreuve. Et tandis que Mercedes tente de se débarrasser d’une réputation de fiabilité inégale, les propriétaires de Lexus peuvent dormir sur leurs deux oreilles à ce chapitre. D’ailleurs, Lexus demeure toujours la référence dans ce domaine. Et tandis que les concessionnaires de grandes marques européennes semblaient accorder une faveur aux clients en vendant une voiture, les concessionnaires Lexus les traitaient comme des rois. Il faut cependant souligner que la situation a été rapidement corrigée chez les européens.
Passez au salon
La présentation de l’habitacle est plus que traditionnelle j’en conviens. Et ironiquement, elle est copiée par certains constructeurs coréens tout comme les designers japonais de la LS 430 se sont fortement inspirés du design Mercedes au tout début. En fait je devrais dire jusqu’à maintenant car le tableau de bord n’a pas tellement varié depuis plus d’une décennie. Les cadrans électroluminescents sont toujours sagement logés dans une nacelle ovoïde, l’indicateur de vitesse à droite et le compte tours à gauche. Le volant quatre branches comprend une multitude de commandes en périphérie du moyeu tandis que le boudin mi-cuir, mi-bois se prend bien en main. Et je m’émerveille toujours de constater avec quelle minutie cette voiture est assemblée. Les joints sont impeccables, les coutures des sièges semblent avoir été cousues par une machine guidée au laser tandis que les portières se referment comme la porte d’un gros coffre-fort.
D’ailleurs l’insonorisation de l’habitacle est sans doute similaire à celle d’une voûte. Les bruits de l’extérieur sont filtrés comme ce n’est pas possible tandis que les vibrations sont inexistantes. Je n’ai pas effectué de comparaison entre la Rolls Royce Phantom et la LS 430, mais je ne serais pas surpris que la nippone l’importe à ce concours du silence et de la stabilité. D’ailleurs, Lexus a été le premier constructeur à utiliser de l’acier « Quiet Steel » dans la construction de la plate-forme. Cet acier a pour effet d’atténuer les sons et de réduire les vibrations. Il est dorénavant sur presque toutes les berlines de luxe, peu importe leurs origines.
Comme toujours, les applique en bois sont tellement bien vernis qu’ils donnent l’impression d’être en plastique tandis que le confort des sièges est excellent à défaut de nous offrir un bon support latéral. Les places arrière sont confortables d’autant plus qu’il est possible de commander en option des sièges inclinables et dotés de vibrateurs afin de détendre les chefs d’entreprise en route à leur travail. Ceux qui préfèrent conduire seront assis sur un siège ventilé ou chauffant selon la saison tandis que le tableau de bord est dominé par un écran géant servant de centre d’information et de navigation. Il faut de plus ajouter que les commandes sont relativement intuitives et faciles d’opération. Ici, pas de I-Drive à la BMW pour vous faire damner.
Sage comme une image
Avec son moteur V8 de 4,3 litres de 290 chevaux et sa boîte automatique à six rapports, on serait en droit de s’attendre à ce que cette grosse Lexus nous offre une conduite digne de son prix. Malheureusement, les sensations de conduites sont quasiment nulles tant l’isolation de la route est grande tandis que la direction est plus ou moins déconnectée de la route. La tenue de route est bonne, mais le sous virage est important tandis que le roulis de caisse pourrait être moins omniprésent. Même la transmission effectue les passages des rapports en grande douceur, mais avec une certaine hésitation. Bref, une grande boulevardière bourrée de gadgets de toutes sortes qui est plus à l’aise sur une autoroute que sur un chemin parsemé de virages. Mais elle se fait apprécier par son confort hors norme et une fiabilité de même niveau.
Feu vert
Moteur ultra doux
Insonorisation impeccable
Finition superlative
Comportement routier sain
Équipement complet
Feu rouge
Direction engourdie
Roulis en virage
Agrément de conduite mitigé
Consommation élevée