Grand Prix de Trois-Rivières: « Gilles Villeneuve avait un talent hors norme » - Freddie Hunt
Par Louis Butcher
BERTHIERVILLE | Pour sa 52e édition, le Grand Prix de Trois-Rivières plonge dans ses souvenirs les plus marquants.
- À lire aussi: Balado : De grosses pointures au Grand Prix de Trois-Rivières en fin de semaine
- À lire aussi: Deux Jacques Villeneuve pour le prix d’un!
Qui ne se souvient pas de l’année 1976, où un certain Gilles Villeneuve allait remporter une victoire mémorable devant deux champions du monde en devenir, Alan Jones et James Hunt, qui avaient accompagné le pilote québécois sur le podium en Formule Atlantique.
Classé troisième, Hunt avait été tellement impressionné par les prouesses du petit gars de Berthierville qu’il a recommandé à Teddy Mayer, son patron de l’écurie McLaren à l’époque, de lui accorder un essai en F1.
Ce qui a été fait dès l’année suivante. On connaît la suite. Après des premiers tours impressionnants au Grand Prix d’Angleterre en 1977, Villeneuve a attiré les regards d’Enzo Ferrari qui lui a consenti un volant pour disputer les deux dernières courses de la saison au sein de la Scuderia avant de lui offrir un poste de pilote titulaire dès l’année suivante.
Le GP3R fait dans la nostalgie puisque les spectateurs auront l’occasion de voir Freddie Hunt, le fils de James, participer aux épreuves de la Coupe Nissan Sentra en fin de semaine. Cette annonce est venue à peine quelques jours après qu’un autre fils de pilote célèbre, Jacques Villeneuve, eut confirmé sa présence, cette fois en série NASCAR Pinty’s.
Des airs de famille
Les airs de famille de Freddie sont frappants avec le paternel : longue chevelure, gabarit très semblable et la même voix.
« C’est un grand honneur d’être ici, a indiqué Hunt rencontré aujourd'hui au Musée Gilles-Villeneuve à Berthierville. Plusieurs personnes m’ont parlé de cette course en 1976. « Moi, j’ai toujours été en admiration devant Gilles Villeneuve pour ses prouesses sur les circuits et son charisme. Qu’un musée lui soit entièrement consacré ne me surprend pas.
« Gilles mérite d’être comparé aux plus grands comme Ayrton Senna et Michael Schumacher, a-t-il poursuivi. Il avait un talent hors norme. Son décès tragique l’a empêché de devenir champion du monde à plusieurs reprises. J’éprouve encore du plaisir à revoir ses courses.
« Je vous avoue que ce n’est pas facile d’être le fils d’une légende, peu importe le sport. Mais j’ai aussi beaucoup de respect pour son fils Jacques qui a réalisé le rêve que caressait son père d’être champion du monde. »
« Je suis fier de porter le nom Hunt. Mon père a été, et tous les observateurs sont unanimes pour le dire, le pilote le plus cool dans l’histoire de la F1. »
Malheureusement, il a très peu connu son papa, décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 45 ans le 15 juin 1993.
« J’ai à peine quelques souvenirs de lui », confie celui qui avait à peine cinq ans quand son père est mort.
Une pierre, deux coups
Le producteur d’un documentaire en préparation Le Monaco d’Amérique - Mémoires de circuits, Louis-Nicolas Thiffault, est le grand artisan de la présence de Hunt en Mauricie.
« Quand je lui ai proposé de venir à Trois-Rivières pour notre projet, il s’est montré très enthousiaste, a raconté Thiffault. Mais il m’a aussi demandé s’il était possible pour lui de courir.
« J’ai alors communiqué avec Jacques Deshaies, promoteur de la Coupe Nissan Sentra, qui s’est empressé de lui trouver une voiture. »
Intronisation à titre posthume
Hunt, qui a entrepris sa carrière en sport automobile à l’âge tardif de 18 ans, ne cache pas ses ambitions de vouloir gagner la célèbre Classique des 24 Heures du Mans en 2026, qui marquera le 50e anniversaire de la conquête du titre mondial en Formule 1 par son père.
La conférence de presse au Musée Gilles-Villeneuve a d’ailleurs commencé avec plusieurs minutes de retard puisque Hunt devait finaliser, au téléphone, une nouvelle entente qui lui assurera un volant dans la Série « European Le Mans ». Sa première participation est prévue à Barcelone, en Espagne, à la fin du mois d’août.
Le documentaire, dont on espère la sortie en 2024, mettra en valeur des témoignages de pilotes et de bénévoles qui ont contribué à la renommée du Grand Prix de Trois-Rivières au fil des ans.
Non seulement Hunt sera mis à contribution, mais il participera dimanche à l’intronisation de son père, à titre posthume, au Panthéon des amis du GP3R.