Bentley Bentayga - Prendre de la hauteur
Longtemps boudés par les constructeurs de grand luxe, les VUS ont fini par faire leur entrée chez un grand nombre de fabricants. Aston Martin DBX, Lamborghini Urus, Rolls-Royce Cullinan, et même Ferrari, qui avait pourtant juré de ne jamais en produire un, s’apprête à vendre le Purosangue. Chez Bentley, c’est au Bentayga que revient la mission de diversifier la gamme, pour venir prêter main-forte à la Flying Spur et à la Continental GT.
Quand on dit prêter main-forte, comprenez que c’est lui qui sert désormais de locomotive au chapitre des ventes. Arrivée sur notre marché en 2017, la première mouture du Bentayga a connu une importante évolution pour l’année modèle 2021. En plus d’une refonte esthétique, d’un habitacle revu et d’une insonorisation améliorée, la modification la plus notable se trouve sous le capot.
W12, V8 ou V6 hybride
Les acheteurs peuvent désormais opter pour une version hybride rechargeable, dotée d’un V6 à essence de 3 litres combiné à une motorisation électrique. Ces deux éléments combinés développent 443 ch et 516 lb-pi de couple. L’autonomie 100% électrique annoncée par Bentley s’élève à environ 50 km, tandis que Ressources naturelles Canada ne lui octroie que 29 km. Cette mouture s’ajoute aux deux motorisations déjà disponibles, que l’on retrouve également dans d’autres modèles vendus par le manufacturier.
Le premier bloc est un V8 turbocompressé de 4 litres, fort de 542 ch et 568 lb-pi. Un moteur plus porté sur le couple à bas régime que sur les hautes révolutions, et qui convient très bien pour un usage quotidien. Mais au sommet de la gamme, le Bentayga Speed reçoit la mécanique la plus noble, un W12 de 6 litres, disposant de 626 ch et de 664 lb-pi.
Selon les chiffres avancés par le constructeur britannique, la version hybride est la moins rapide à l’accélération avec un 0 à 100 km/h parcouru en 5 secondes. Le V8 fait descendre cette donnée à 4,5 secondes, et le W12 met tout le monde d’accord avec une demi-seconde de mieux ainsi qu’une vitesse maximale annoncée à 306 km/h. Des performances époustouflantes, surtout quand on se souvient que le véhicule dépasse allègrement les 2 400 kilos et que son aérodynamique est plus proche d’une armoire que d’une Formule 1.
Nous n’avons pas eu l’occasion de tester l’hybride, mais le V8 comme le W12 en offrent suffisamment pour une conduite de tous les jours. Si les accélérations sont un peu moins foudroyantes qu’à bord d’une Continental ou d’une Flying Spur, il vous reste suffisamment de pédale pour faire le ménage sur la voie de gauche. Comme beaucoup d’autres VUS surpuissants, on s’étonne des capacités d’accélération du Bentayga, particulièrement le modèle Speed et ses 12 cylindres. La boîte de vitesses à double embrayage (8 rapports) seconde efficacement le moteur, gratifiant le conducteur d’une bonne rapidité d’action.
Du côté de la tenue de route, on se félicite de manier une direction précise et tranchante, qui n’a rien à envier à la concurrence. Le confort des suspensions est évidemment à l’avenant, avec un amortissement bien calibré. Parvenant à composer avec le poids élevé du véhicule dans les courbes, les éléments suspenseurs ménagent également un bon confort lorsque l’asphalte se fait moins lisse.
Toutefois, la conduite de ce mastodonte de luxe est un peu moins raffinée, et plus « camionnesque » qu’une Flying Spur, qui propose une insonorisation et un confort absolument inégalables. Cela dit, n’allez pas croire que la conduite du Bentayga s’apparente à celle d’un Jeep Wrangler. Moins de raffinement qu’une berline Bentley, c’est toujours supérieur à la majorité des véhicules vendus sur le marché!
Plus de technologies mais autant d’opulence
Après quatre années de bons et loyaux services, l’habitacle du Bentayga était dû pour une refonte. Designers et ingénieurs se sont donc remis au travail pour contenter des acheteurs très exigeants. Si le design global demeure similaire, le système multimédia, vieillissant, a été complètement modifié et retrouve une modernité bienvenue. Les boutons ont migré sous l’écran, ce qui a permis d’augmenter la taille de ce dernier (10,9 pouces). Toutefois, on constate que le constructeur ne cède pas à la mode des immenses écrans centraux adoptés par certains concurrents.
Bentley annonce une amélioration notable de la qualité de finition, mais il est difficile de voir une grande différence, le modèle précédent étant déjà fort réussi sur ce point. Et comme toujours dans les véhicules très haut de gamme, les possibilités de personnalisation sont innombrables, la clientèle adorant conduire un véhicule unique au monde. Aluminium, bois précieux, fibre de carbone, aspect des cuirs, surpiqûres, motifs cousus, le choix des matériaux n’a pour seule limite que la profondeur de vos poches. Et il faudra qu’elles le soient, profondes, puisque le Bentayga coûte aussi cher qu’un condo de taille moyenne à Montréal…
Feu vert
- Performances de haut vol
- Capacités dynamiques étonnantes
- Très bien adapté au climat québécois
Feu rouge
- Un peu plus bruyant qu’une Flying Spur ou une Continental
- Conduite un peu moins raffinée que les berlines et coupés Bentley
- Aussi cher qu’un condo en ville…