Buick Envision - Assemblé en Chine, pour la Chine
Après une première génération qui est totalement passée sous le radar, Buick propose, depuis le printemps 2021, la nouvelle mouture de son véhicule utilitaire sport compact de luxe. Positionné entre l’Encore GX et l’Enclave au sein du catalogue Buick composé exclusivement de VUS, l’Envision a pour mission de faire oublier le revers essuyé avec le modèle de précédente génération. C’est un mandat qui, a priori, est des plus faciles. Or, absolument rien n’est gagné d’avance.
Sur le plan esthétique, force est de constater que l’Envision est séduisant. On aime la partie arrière qui nous paraît condensée alors que l’accent est mis sur la partie avant qui a été habilement étirée, avec l’intégration de la calandre qui constitue la nouvelle signature de la marque. Autant à l’avant qu’à l’arrière, les lumières sont bien intégrées au style du véhicule. On reconnaît l’effort de ses concepteurs pour le rendre moins anonyme qu’auparavant.
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Partageant sa plate-forme avec le Cadillac XT4, l’Envision est également animé par un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 litres. En revanche, sa puissance est diminuée à 228 chevaux, soit neuf de moins que son pendant chez Cadillac. Quant au couple, il est équivalent avec 258 lb-pi. Tout comme le XT4, l’Envision est, lui aussi, muni d’une transmission automatique étagée sur neuf rapports. Nous avons remarqué qu’elle grimpait rapidement les rapports de manière, évidemment, à réduire autant que possible la consommation. Il est à noter que la version de base, portant l’appellation Privilégié, est livrée de série avec les roues motrices avant. Il faut ajouter 2 400 $ au prix de base pour obtenir le rouage intégral. Le système est offert de série pour les versions Essence et Avenir. Hélas, l’Envision ne propose, pour l’heure, aucune version électrifiée. Cette dernière aurait contribué à distinguer l’Envision de ses concurrents. D’autant plus que General Motors dispose déjà de cette technologie…
En ce qui a trait au comportement routier, soulignons que ce n’est pas non plus de cette manière que l’Envision de deuxième génération se différencie d’une concurrence féroce. Sans pour autant être d’un ennui mortel, il ne propose rien de bien excitant. Considérant le passé de la marque, on aurait pu s’attendre à davantage de confort de la part de l’Envision. Ce n’est pas catastrophique, mais Buick a déjà fait mieux à ce chapitre.
Reproduire le succès de Denali
Fondée en 1998, la sous-marque Denali identifie la version la plus haut de gamme chez GMC. Avec le recul, tous s’entendront pour admettre qu’il s’agit d’un véritable succès. Tout à fait lucide face à cette réalité, General Motors tente de répéter l’histoire, mais cette fois, chez Buick. C’est dans cette optique que Buick a créé la sous-marque Avenir, d’abord avec les Enclave et LaCrosse. Puis, l’année dernière, le constructeur américain a proposé ce niveau de finition supérieur pour la première fois avec l’Envision. Cette version se distingue notamment par ses jantes de 20 pouces au fini nickel nacré, son toit ouvrant panoramique, ses sièges avant ventilés avec fonction de massage et le système d’infodivertissement (écran tactile de dix pouces) intégrant la navigation.
Bien que sur papier l’idée de reproduire le succès Denali soit légitime, il faudra davantage de panache et d’audace pour y arriver. Du moins avec l’Envision. Mais surtout, il faudra rebâtir complètement l’image de la marque.
Une concurrence plus coûteuse et plus adaptée
Il faut savoir que l’Envision a été conçu en Chine et pour ce marché bien précis. Il y est d’ailleurs assemblé. Sachez également que si General Motors a éliminé Oldsmobile plutôt que Buick lors de sa restructuration du début des années 2000, c’est parce que Buick rayonnait en Chine. Et c’est toujours le cas, soit dit en passant.
Consciente de l’importance que représente le marché des VUS compacts de luxe, Buick a tout simplement pigé dans son catalogue chinois, il y a quelques années, pour y trouver l’Envision et ainsi l’offrir en Amérique du Nord. Cela étant, avec une démarche aussi peu sérieuse, il aurait été plus qu’optimiste d’espérer de meilleurs résultats. En effet, bien que l’Envision se distingue par sa consommation et son échelle de prix inférieure à celle de la concurrence, le produit n’est pas, dans l’ensemble suffisamment convaincant.
Certes, vous pouvez obtenir un Envision Avenir pour le prix d’un Audi Q5 de base. Considérant l’importance attachée à l’image – et que Buick ne projette aucune image chez nous -, l’Envision ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. Défini comme un VUS compact de luxe, il se positionne sous le Cadillac XT4 si l’on se fie à la hiérarchie traditionnelle de General Motors. De ce fait, il se trouve carrément entre deux chaises. Hélas, tous les indicateurs nous laissent croire que General Motors a raté son coup, une fois de plus, avec l’Envision.
Feu vert
- Bouille sympathique
- Aménagement intérieur intéressant
- Consommation de carburant raisonnable
Feu rouge
- Une seule mécanique offerte
- Absence de prestige de la marque