Chevrolet Trailblazer - Le mauvais nom pour un produit ordinaire
Les derniers mois ont été marqués par un retour en force des VUS hors route. On revoit sur nos routes des camions portant fièrement des noms légendaires comme Bronco ou encore Defender. Eh oui, Jeep et son Wrangler ont enfin de la concurrence!
General Motors a, dans son bagage historique, un VUS qu’il aurait pu ressortir pour se joindre à la bagarre, le Trailblazer. Au début des années 2000, c’était un VUS intermédiaire pas trop dispendieux, plutôt compétent en hors route. Malmené par la presse automobile, il s’est toutefois attiré une communauté de fidèles.
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Depuis, GM a créé le Blazer, un VUS intermédiaire à 5 places, qui se veut « sportif », ce qui nous permettait de rêver, le nom Trailblazer étant encore disponible! Malheureusement, « l’éclaireur des sentiers » est revenu, sous la forme d’un VUS sous-compact qui n’est pas du tout destiné au hors route et qui est, finalement, un produit très ordinaire.
Au moins, il a un certain style
La plus grande qualité du Trailblazer est sans doute son style. Sachant que le nom Trailblazer évoque un véhicule « hors route », General Motors a eu la présence d’esprit de lui donner un look aventurier. Ainsi, le Trailblazer reprend certains éléments du Blazer, notamment le devant, auxquels il conjugue des éléments propres à l’exploration hors route, comme des bas de caisse et des contours d’aile en robuste plastique noir et des rails de toit.
Malheureusement, la thématique risque-tout s’arrête là. Quand on entre dans l’habitacle, on est accueilli par une esthétique plutôt conservatrice. Le gros écran multimédia sur la planche de bord nous rappelle que l’on est bel et bien dans un véhicule moderne, mais la présentation manque cruellement de modernité. Sans dire que c’est laid, ça ne se démarque pas particulièrement.
Au moins, les places avant sont confortables, et les places arrière relativement spacieuses, pour un VUS sous-compact, entendons-nous. C’est un peu mieux pour l’espace de chargement, avec une contenance de 716 litres. En option, on peut munir son Trailblazer de plusieurs technologies de sécurité, néanmoins, elles n’ont rien de bien avant-gardiste. On sait que GM a dans son arsenal des dispositifs plutôt avancés, mais vous ne les retrouverez pas tous dans ce petit VUS, dont le prix, en version tout équipée, dépasse quand même les 33 000 $, si l’on compte les frais.
Une conduite loin d’être recherchée
Comme la majorité de ses concurrents, le Trailblazer est disponible avec deux moteurs différents : un qui est décevant, et l’autre à peine suffisant... Ainsi, dans les versions à roues motrices avant niche un moteur turbocompressé de 1,2 litre, qui développe 137 ch et 162 lb-pi de couple. Il est associé à une boîte CVT. Cette puissance peut vous sembler convenable, mais n’oubliez pas que le Trailblazer et pas mal plus lourd qu’une berline.
Dans les versions à quatre roues motrices, on a toujours un moteur turbocompressé, de 1,3 litre cette fois, produisant 155 ch et 174 lb-pi de couple. Accouplé à une transmission automatique à 9 rapports, qui fait un bien meilleur travail que la boîte CVT offerte avec le moteur de base, on le sent toutefois souvent à bout de souffle. Contrairement à ses rivaux, le Trailblazer laisse le choix au conducteur d’activer le « 4x4 » ou non à l’aide d’un bouton. Mais il n’est pas possible de confier cette tâche au véhicule. On comprend que ce système vise à améliorer l’économie d’essence, cependant, pour des automobilistes québécois, ce n’est pas la meilleure stratégie. D’autant plus que même lorsqu’il est en fonction, le rouage intégral se distingue surtout par son inefficacité…
Une conduite sportive et inspirée viendra-t-elle sauver la mise? Malheureusement pas. Une direction déconnectée, une suspension particulière et un châssis à la rigidité fluctuante font du Trailblazer un petit VUS dont le comportement routier est loin de celui de ses pairs. Si les conditions estivales cachent un peu ces défauts, le véhicule fait moins bonne figure sur la neige, comme nous avons d’ailleurs pu le constater lors du match comparatif que vous pouvez retrouver au début du livre.
C’est donc bien dommage qu’un nom qui aurait pu être réservé à un nouveau VUS hors route ait finalement servi à mousser, d’un point de vue marketing, l’arrivée sur le marché d’un VUS sous-compact qui ne se démarque d’aucune manière dans son segment. À la rigueur, GM aurait pu lancer un VUS sous-compact qui se débrouille correctement hors des sentiers battus, un genre de Ford Bronco Sport miniature. En attendant, le Trailblazer est un produit un peu à oublier, se faisant damer le pion par la quasi-totalité de ses concurrents.
Feu vert
- Lignes réussies
- Sièges avant confortables
- Transmission automatique à 9 rapports correcte
Feu rouge
- Deux mécaniques qui manquent de cœur
- Comportement de la CVT sur la version à traction
- Rouage intégral perfectible
- Prix élevé