Volvo S60/V60 - Tellement polies et trop sages
À vrai dire, les Volvo S60 et V60 actuelles sont un peu effacées, dans une catégorie qui compte son lot de divas extraverties. Ce sont pourtant de belles voitures, surtout les familiales, longues et basses. Et la V60 Cross Country, légèrement surélevée, se distingue par sa silhouette profilée, dans un segment où l’abus de moulures et renflements en plastique est monnaie courante. Chose certaine, ces berlines et familiales ont beaucoup à offrir et gagnent à être découvertes.
Au volant d’une berline S60 T5, on remarque immédiatement la direction légère et néanmoins précise. C’est un élément essentiel de la conduite fluide des rejetons de l’architecture SPA qui sous-tend les Volvo actuelles, moyennes et grandes. Le quatre cylindres turbo de 250 ch est souple et animé. La boîte automatique à 8 rapports est particulièrement douce, mais il est agaçant de devoir toujours agiter son sélecteur deux fois pour enclencher marche avant ou arrière.
Une Volvo, c’est également la joie en hiver. La S60 T6, par exemple, tire le meilleur profit de sa belle motricité dans 30 cm de neige fraîche. L’accord entre son moteur turbo et surcompressé de 316 chevaux, sa boîte automatique à 8 rapports et son rouage intégral est parfait pour de telles conditions. Cette S60 s’est aussi révélée agile, souple et confortable sur les rues inondées et bosselées d’après-tempête.
Puissance, élégance et quelques caprices
Les S60 et V60 Polestar Engineered sont les plus puissantes et rapides de la famille. Leur groupe propulseur rechargeable de 415 ch mène la berline de 0 à 100 km/h en 5 s alors que la familiale, plus lourde de 24 kg, y met 5,16 s. Le roulement est ferme, sans excès. Elles sont même douces et raffinées, en conduite tranquille. À vrai dire, leur caractère sportif pourrait être plus affirmé. Côté écolo, leur batterie de 11,6 kWh promet 35 km d’autonomie mais nous avons vu jusqu’à 40 km en mode Pure (électrique), en janvier.
Dans tous les modèles, l’interface multimédia est lente à s’activer, au démarrage. On se fait vite à sa manipulation qui consiste à balayer l’écran vertical de 9 pouces vers le bas pour les menus généraux et vers la gauche ou la droite pour des commandes spécifiques. Ce système trahit toutefois son âge par ses caprices. Le jumelage ardu des cellulaires, notamment. Espérons que S60 et V60 hériteront bientôt d’une interface rapide et solide comme celle du XC40 Recharge, qui profite de l’architecture et des applications de Google.
Comme toujours chez Volvo, les sièges avant sont magnifiques et la position de conduite sans faille. Le volant, exempt de fioritures « sport », est parfait. À l’arrière, l’assise est assez courte et creusée, pour la garde au toit. Confort et maintien sont moyens et la place centrale est compromise par le tunnel central et l’empiètement de la console. En fait, la garde au toit est abondante et il serait génial de relever l’assise pour la rendre plus accueillante. Et si le coffre des familiales et des berlines est peu profond, la première est au moins assez longue, avec un bon passe-skis au centre.
La présentation R-Design, sobre et moderne, est particulièrement réussie. Dans l’habitacle, les moulures en aluminium offrent un contraste réjouissant avec les surfaces en cuir qui les entourent. Et les boiseries aux fines textures des autres versions sont splendides et originales. Jamais rien de criard ou choquant dans les Volvo actuelles. Seulement le meilleur du design scandinave, loin des clichés d’antan.
Un faible pour les familiales et leur cousine
La familiale V60 T5 est délicieusement moderne et raffinée, conduite et performances incluses, et c’est la moins chère. Ses sièges en tissu sont chics et les selleries en cuir le sont tout autant. La T6, plus cossue et puissante, prouve que les V60 sont des routières impeccables. Très silencieuses, elles ont une tenue de cap fine et précise dont vos mains sont constamment et discrètement informées, en temps réel, par la direction.
Au volant de la V60 Cross Country, même avec 6,8 cm supplémentaires de garde au sol, on retrouve le même excellent roulement, ferme et maîtrisé. L’habitacle est classe, bien sûr, et le siège du pilote sans reproche. Cette Cross Country T5 est équilibrée, complète, confortable et pratique, pour les raisons et vertus essentielles qui précèdent. Il est difficile, cependant, de résister à certains systèmes et accessoires facultatifs. Les caméras de vue arrière et périphérique, par exemple, sont parmi les meilleures. Or, elles se retrouvent avec l’affichage tête haute, la recharge sans fil et le régulateur de vitesse adaptatif dans le groupe Supérieur de 2 550 $. Dans ce cas et quelques autres, il n’y a surtout aucun mal à se gâter dans ces sveltes bagnoles suédoises.
Feu vert
- Silhouettes toujours élégantes
- Habitacle sobre et superbement fini
- Excellents sièges avant
- Groupes motopropulseurs souples et linéaires
Feu rouge
- Dégivreur arrière un peu lent (S60)
- Autonomie électrique limitée (T8 Recharge)
- Légèrement sensible au vent latéral (V60)
- Interface multimédia lente et parfois capricieuse