Audi TT - Fidèle au poste
Il est clair que l’avenir de la marque à quatre anneaux, et du groupe Volkswagen en entier, passe par l’électrification de sa gamme de modèles. Alors que les variantes e-tron commencent à débarquer en grand nombre au Canada, la petite sportive Audi TT semble avoir été jetée dans l’ombre.
Et pourtant, elle figure toujours dans la gamme du constructeur, malgré de timides changements depuis l’arrivée de l’actuelle génération pour le millésime 2016. Cette troisième mouture, comme les deux précédentes, se démarque par son design extérieur séduisant, épuré et dynamique. Et comme ses rivales directes, la Porsche 718 et la BMW Z4, elle mise sur des dimensions réduites, une relative légèreté ainsi qu’un équilibre parfait des masses afin de procurer une tenue de route sublime.
Les petits détails
Alors que les berlines et les utilitaires du constructeur allemand arborent des habitacles cossus, dotés de matériaux riches et texturés, on a joué la carte de la simplicité dans l’Audi TT. Pas de boiseries, pas d’énormes écrans tactiles et pas de fonction de massage pour les sièges : ici, on a droit à un environnement sportif, sans dentelle, mais tout de même luxueux. Et la qualité des matériaux demeure sans reproche.
On se concentre sur les petits détails, comme le design en turbine des buses de ventilation, dans lesquelles on retrouve les commandes de climatisation, et les coutures en motif de diamant sur les sièges en cuir nappa, disponibles en noir, rouge ou gris. L’affichage du conducteur, entièrement numérique, d’une taille de 12,3 pouces, est configurable selon les préférences du conducteur et permet d’afficher la carte de navigation sur sa pleine grandeur. Et une excellente chaîne audio Bang & Olufsen à 12 haut-parleurs existe en option. Les passagers pourront changer de chanson et ajuster le volume de la chaîne audio à l’aide de boutons sur la console, mais sans écran central, leur implication en tant que DJ ou copilote est somme toute limitée.
La TT, c’est une voiture pour le conducteur égoïste, qui veut bien partager avec une autre personne à l’occasion, pour faire plaisir. Il faut voyager léger avec son coffre peu spacieux, et laissons tomber les sièges arrière, quasi inutilisables dans le coupé et inexistants dans le cabriolet. En parlant de la TT Roadster, son toit souple à commande électrique s’abaisse ou se remonte même lorsque le véhicule est en mouvement à basse vitesse.
Trois niveaux de performances
Afin de se mesurer à sa concurrence sur tous les fronts, la Audi TT propose trois niveaux de puissance. Le quatre cylindres turbo de 2 litres produit 228 chevaux dans le coupé TT et la TT Roadster, et 288 étalons dans le coupé TTS. Les TT de base ne sont pas aussi musclées que la Z4 munie d’une cylindrée similaire, bien que leurs performances soient tout de même amusantes.
La TTS se rapproche de la Porsche 718 Cayman de base en matière de fougue, et la TT RS demeure l’ultime bolide dans la gamme avec son cinq cylindres turbo de 2,5 litres. Ses 394 chevaux bien fringants placent parfaitement cette voiture dans les jambes de la Z4 M40i ainsi que des 718 Cayman S et Cayman GTS. Il faut avouer que les Porsche ont un avantage en fait de plaisir de conduite, la Z4 reste plus moderne dans son ensemble, et elles affichent un caractère plus prononcé que la petite Audi.
L’Audi TT, c’est aussi une tenue de route emballante et prévisible ainsi qu’une direction d’une précision chirurgicale. Les TTS et TT RS profitent d’amortisseurs magnétorhéologiques apportant un aplomb encore plus prononcé. De plus, le rouage intégral figurant de série permet à la TT d’être une sportive toutes saisons, contrairement à ses adversaires chez BMW et Porsche. À l’inverse, les roues de 20 pouces disponibles en option (de série pour les TTS et RS), entourées de pneus 255/30R20 à flancs minces, gâchent le confort de roulement.
Il faut aussi souligner que la concurrence ne se limite plus aux produits allemands. Depuis la refonte de la Chevrolet Corvette pour le millésime 2020, le bolide américain, avec son moteur central de presque 500 chevaux, est devenu un incontournable dans le segment des voitures sport, et se vend au même prix que les TTS et TT RS. Cela dit, l’Audi s’avère nettement plus écoénergétique avec sa cote mixte ville/route se situant entre 9,2 et 10,0 L/100 km. Même si l’on doute que la consommation de carburant soit la priorité pour les acheteurs de ce type de véhicule.
Limitée à quelques changements de groupes d’apparence pour 2022, on se demande ce que deviendra la TT dans la stratégie de déploiement des véhicules électriques chez Audi. Sera-t-elle bientôt redessinée avec une motorisation 100 % électrique, ou laissera-t-on ce charmant petit bolide disparaître au profit d’une plus grande sélection d’utilitaires? Son sort devrait être fixé sous peu. En attendant, notre choix se porte sur les TT de base, suffisamment puissantes, bien équipées sans être trop chères, et belles à croquer.
Feu vert
- Design intemporel
- Sublime tenue de route
- Performances élevées (TT RS)
Feu rouge
- Côté pratique déficient
- Manque un peu de caractère
- Version TT RS chère