Subaru Ascent - Un mal nécessaire
Jusque dans les années 1980, la famille moyenne se promenait dans une voiture familiale. Si elle était pourvue de bois, c’était encore mieux. Puis, est arrivée la minifourgonnette, qui a déplacé les clans jusqu’au milieu des années 2000 avant que les véhicules utilitaires sport ne se multiplient et deviennent aussi populaires qu’aujourd’hui. Alors qu’une voiture compacte ou une berline intermédiaire répond totalement aux besoins (à ne pas confondre avec les désirs) de la majorité des familles d’ici. Or, bon nombre d’entre elles vont jeter leur dévolu sur un VUS intermédiaire à trois rangées lorsque le ménage compte plus de quatre membres. C’est dans cette optique et dans le but de profiter de l’effervescence du segment que Subaru fait son retour sur ce marché en 2019. Pour 2022, il continue son petit bonhomme de chemin sans proposer de grandes nouveautés.
Bien que l’Ascent propose une série de déclinaisons, une seule mécanique est affichée au menu. Il s’agit d’un moteur à quatre cylindres à plat – une signature du constructeur japonais – turbocompressé de 2,4 litres. Il libère une puissance de 260 chevaux et un couple de 277 lb-pi. Sur papier, ces données sont intéressantes, mais la réalité s’avère bien différente. En effet, ce type de motorisation est inapproprié pour la vocation et le format du VUS. Ce n’est pas un hasard si les Honda Pilot, Toyota Highlander, Kia Telluride, Hyundai Palisade et Volkswagen Atlas proposent des mécaniques à six cylindres. Sans oublier le Ford Explorer, même si son V6 plus puissant ne joue pas tout à fait dans la même cour. Rappelons-nous que la capacité de remorquage fait souvent partie des critères de la clientèle. L’Ascent demeure dans la moyenne avec 5 000 lb. Hélas, avec un bloc à quatre cylindres et une transmission à variation continue, on n’assiste pas à un mariage heureux. D’ailleurs, il faut mentionner le rendement particulièrement désagréable.
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Si l'on joue la garde d’une petite cylindrée chez Subaru, c’est en raison de la consommation de carburant. À cet effet, le manufacturier recommande l’essence de niveau d’octane 87. Or traditionnellement, les moteurs turbocompressés vieillissent mieux lorsqu’alimentés au carburant à un niveau d’octane plus élevé, ce qui n’est généralement pas nécessaire avec un V6 atmosphérique. En bref, il n’y a pas de réelle économie puisque vous débourserez davantage pour chaque litre consommé. L’Ascent a été le premier véhicule à être animé par cette mécanique. Si nous avions certaines réticences face à la fiabilité de cette motorisation qui était autrefois nouvelle, il n’y a pas de nuage à l’horizon pour le moment.
Malgré ces quelques bémols, notons que le seuil de caisse de l’Ascent demeure relativement bas, ce qui facilite l’accès à bord si on le compare à des VUS concurrents. Mentionnons également que les sièges capitaine à la deuxième rangée, de série dans le modèle Premier et optionnels pour les versions Tourisme et Limited, sont particulièrement confortables.
Noir, noir, noir
Si l’apparence chromée comptait plusieurs adeptes au milieu des années 2000, cette époque est vraisemblablement révolue. Et les constructeurs automobiles commencent à emprunter cette direction. Pour 2022, Subaru ajoute à son catalogue une version Onyx, qui vient se loger entre les Tourisme et Limited au sein de la gamme. À l’instar de ce qui a été réalisé avec l’esthétisme du Crosstrek Outdoor, on a appliqué un revêtement intérieur toutes saisons et on a noirci les jantes de 20 pouces, les coquilles des rétroviseurs, la calandre ainsi que l’ensemble des garnitures extérieures.
Considérant la mode actuelle qui consiste à noircir à peu près tout ce qui est possible sur un véhicule, cette nouvelle version de l’Ascent devrait recevoir un accueil favorable de la part des consommateurs. Malheureusement, il faudra continuer d’attendre pour voir arriver une version plus radicale comme c’est le cas avec l’Outback Wilderness.
Un marché difficile à percer
Bien que l’Ascent profite d’une foule de qualités et qu’il soit positionné aux côtés de deux produits convaincants et matures, les Forester et Outback, le constructeur japonais semble avoir bien du mal à percer le marché des VUS intermédiaires à trois rangées. On se rappelle une première tentative, en 2006 avec le B9 Tribeca, devenu tout simplement Tribeca par la suite, qui n’a pas connu le succès escompté.
C’est après avoir étudié davantage les besoins et désirs des Nord-Américains qu’est né l’Ascent. Malheureusement pour lui, la mayonnaise n’a pas monté pour les raisons évidentes évoquées plus haut. Quand on jette un œil aux chiffres de ventes des manufacturiers au Canada, on remarque qu’il se situe loin derrière les pionniers du segment que sont les Pilot et Highlander, mais aussi qu’il est devancé par des joueurs plus récents comme le Palisade.
Feu vert
- Rouage intégral performant
- Accès à bord facile
- Sièges capitaine confortables dans la deuxième rangée
Feu rouge
- Rendement de la transmission à variation continue
- 4 cylindres turbo inapproprié pour ce type de véhicule
- Direction légère