MINI Clubman - De moins en moins pertinent
La relance de MINI au début des années 2000, y compris son retour sur le marché nord-américain, avait fait couler beaucoup d’encre. L’emblématique marque anglaise, maintenant sous la propriété du groupe BMW, lançait une nouvelle génération de sa petite voiture à hayon.
Séduits par son design éclaté, les consommateurs se sont dirigés chez les concessionnaires nouvellement établis, et aux États-Unis particulièrement, royaume des camions, mais ils partaient sans signer de contrat. Bien que plus grosse que la MINI originale, on jugeait cette mouture trop petite. Pour percer ce marché, il a fallu concocter des MINI surdimensionnés, la deuxième génération de la Clubman et du Countryman.
Dans le cas de la Clubman, on s’est inspiré d’un nom du passé, en le greffant à un type de carrosserie du passé également, soit la familiale dotée de portes doubles à l’arrière. Une caractéristique unique, qui n’apporte toutefois aucun gain en matière de polyvalence par rapport à un hayon s’ouvrant à la verticale. De plus, on se retrouve avec un pilier séparant deux fenêtres, gênant partiellement la visibilité arrière. Pour une familiale, le volume de chargement maximal de 1 356 litres n’est pas très généreux mais, qu’importe, avec le retrait de la Volkswagen Golf familiale et de la Fiat 500L l’an dernier, la Clubman n’a plus de concurrence directe.
Tout en rondeurs
La Clubman et le Countryman sont les plus gros prduits MINI commercialisés à ce jour, le premier se rangeant dans la catégorie des voitures compactes. Il y a de la place pour cinq passagers, même si celui prenant place au centre de la banquette arrière ne sera pas très à l’aise, devant composer avec une assise trop rembourrée et peu de dégagement pour les pieds.
À l’instar du look extérieur, l’habitacle de la Clubman joue avec les formes circulaires et ovales, que ce soit les boutons au volant, l’instrumentation du conducteur ou même la section centrale de la planche de bord abritant l’écran du système multimédia. L’apparence est rafraîchissante dans un monde inondé de voitures au design trop sobre. Le choix des matériaux et la qualité de finition restent plus qu’acceptables, même si certains panneaux de plastique sonnent creux quand on tape dessus.
L’instrumentation s’avère complète et facile à utiliser en conduisant, de même que le système multimédia fonctionnant à l’aide d’une molette logée sur la console centrale, entouré de boutons pour accéder rapidement aux menus principaux. On a même droit à des interrupteurs à bascule au design rétro, pour certaines commandes, dont le démarrage du moteur. C’est chic, c’est différent, et on aime la possibilité de personnaliser la voiture avec une foule d’accessoires, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Toutefois, ce qui manque cruellement au Clubman et aux produits MINI en général, ce sont les dispositifs de sécurité avancés offerts maintenant de série dans beaucoup de voitures compactes moins chères, comme le freinage autonome d’urgence, la surveillance des angles morts, l’avertissement et la prévention de sortie de voie, par exemple.
Une gamme réduite
Alors que trois motorisations étaient auparavant offertes, il n’en reste plus que deux pour le millésime 2022. Le trois cylindres turbo de 1,5 litre, produisant 134 chevaux, a été retiré, faisant augmenter du même coup le prix de base de la Clubman. Il reste la version Cooper S ALL4 et son quatre cylindres turbo de 189 chevaux ainsi que la John Cooper Works Clubman ALL4 et ses 301 chevaux.
Cette dernière est résolument sportive, et ses performances sont relevées grâce à son couple massif de 331 lb-pi entre 1 750 et 4 500 tr/min. Si une boîte manuelle était offerte dans la Clubman il y a quelques années, seule une automatique à huit rapports demeure pour les deux moteurs. Ladite boîte n’est pas des plus réactives mais, au moins, elle contribue à la faible consommation d’essence. Hélas, le carburant super est exigé, ce qui fait grimper la facture! Même si elle n’a pas l’agilité des petites MINI à hayon, la Clubman se veut maniable à souhait avec une direction vive, une suspension permettant à la voiture de garder son aplomb dans les virages et un caractère enjoué. Difficile de trouver une voiture compacte aussi amusante. Bon, c’est vrai, il y a les Volkswagen Golf GTI et Golf R, qui affichent sensiblement les mêmes prix.
La Clubman se démarque dans son segment par son style unique, sa fougue et son plaisir de conduite. Toutefois, il faut débourser au-delà de 35 000 $ pour s’en procurer une, et la liste de caractéristiques de sécurité reste très courte. Une MINI qui n’est pas mini, qui devient de moins en moins abordable, et qui ne propose pas grand-chose de plus que le multisegment Countryman, la Clubman semble de moins en moins pertinente au sein de la gamme, même si le marché nord-américain le trouve suffisamment gros.
Feu vert
- Plaisir de conduite
- Design toujours rafraîchissant
- Motorisations puissantes et peu énergivores
Feu rouge
- Peu de systèmes de sécurité avancés
- Visibilité arrière problématique
- Exige de l’essence super