Toyota Sequoia - Alors que bourgeonne un nouveau Sequoia
On pourrait admirer un séquoia géant de la Californie chaque jour de sa vie sans jamais le voir changer. Cela n’a rien de surprenant. Ce conifère, parmi les arbres les plus grands et les plus massifs sur terre, peut vivre trois mille ans. L’analogie avec le véhicule éponyme va de soi. Dévoilé en novembre 2007, cet utilitaire de Toyota, le plus gros de sa gamme, a si peu changé qu’il faudrait être un observateur aguerri pour avoir noté les rares modifications subies au fil des ans.
Depuis ses débuts, le profil du Sequoia n’a pas changé d’un iota, pas plus que sa partie arrière. Par contre, l’avant de sa carrosserie, calqué sur la camionnette Tundra 2007, a reçu de nouveaux blocs optiques à DEL et des antibrouillards différents... en 2018! Ses ventes marginales expliquent sans doute cet immobilisme. Au pays, depuis une dizaine d’années, Toyota vend quelques centaines de Sequoia par an alors que chez nos voisins du Sud, la moyenne des ventes annuelles tourne autour de 12 500 unités.
Naturellement, les acheteurs de ces véhicules, capables de transporter huit personnes en remorquant une longue Airstream, sont peu nombreux. De plus, jusqu’ici, les constructeurs américains ont mieux fait évoluer leurs produits rivaux. Fraîchement renouvelé, le quatuor de GM (Tahoe, Suburban, Yukon et Yukon XL) le démontre éloquemment en dominant largement ce créneau.
Mi-figue, mi-raisin
Le Sequoia offre tout de même certains attributs intéressants. Son vaste habitacle accueille confortablement 7 ou 8 personnes, selon la version, alors que le gargantuesque coffre transformable en fait un véhicule hyperpratique. En outre, l’intérieur, qui n’a guère plus évolué que la carrosserie, a vu sa dotation s’améliorer un peu. Par exemple, elle comporte les systèmes Bluetooth, CarPlay d’Apple et Android Auto, de même qu’un écran tactile au centre du tableau de bord. Un écran de 7 pouces qui semble perdu dans ce vaste intérieur, je vous l’accorde! Par ailleurs, il est vrai que l’insonorisation perfectible confirme l’âge avancé du véhicule, tout comme les vibrations parasites que transmettent la direction et la suspension.
Cette suspension indépendante aux quatre roues absorbe toutefois très efficacement les défauts du revêtement, mais le roulis demeure prononcé dans les courbes. Un rayon de braquage réduit rend le Sequoia surprenamment agile, malgré ses 5,2 mètres de long. On regrette toutefois que la servodirection soit légère et impose de fréquents recentrages sur l’autoroute.
Le Sequoia partage la motorisation du Tundra 2021. Ce V8 i-Force de 5,7 L et 381 ch livre 401 lb-pi de couple aux quatre roues par le biais d’une boîte de vitesses à 6 rapports. Dès qu’il tourne à 2 200 tours, ce moteur livre déjà 90 % de son couple. On n’en manque donc jamais.
Très souple, la boîte automatique bénéficie d’un mode de remorquage permettant d’optimiser le passage des rapports lorsqu’une lourde charge est arrimée à ce véhicule, dont la capacité maximale atteint 7 100 lb. C’est le cas, du moins, pour les Sequoia TRD Pro et Limited. Plus cossue, la version Platinum est limitée à 7 000 lb. Fait à noter, la dotation comprend aussi l’équipement nécessaire au remorquage (attelage de forte capacité, connecteurs à 4 et à 7 broches, refroidisseur supplémentaire du liquide de la boîte automatique et indicateur de sa température), de même qu’un différentiel central autobloquant.
Rumeurs, rumeurs…
Les oracles de l’industrie prédisent cependant que ce Sequoia ne vivra pas... trois mille ans. Dans leur boule de cristal, ils ont vu que l’année 2022 sera un moment décisif de son histoire avec le dévoilement de sa troisième génération. Ce véhicule sera doté, disent-ils, d’une nouvelle plate-forme à longerons appelée TNGA-F (ou plus simplement « F1 » à l’interne). Une plate-forme qu’il partagera avec le Tundra 2022 et qui servira également à une future camionnette Tacoma, actuellement en gestation.
De plus, pour la première fois, le Sequoia sera offert avec une motorisation hybride, une nouveauté qui corrigera un de ses points faibles : sa forte consommation de carburant. Avec une cote moyenne de 16,4 L/100 km, le Sequoia actuel fait piètre figure, tout particulièrement face au Ford Expedition. Hébergeant un V6 suralimenté peu gourmand, son rival fait miroiter une moyenne alléchante de 12,6 L/100 km.
Une consommation pareille va naturellement de pair avec la mécanique puissante requise pour tracter de lourdes charges, tâche souvent jugée primordiale par les conducteurs de ces mastodontes. Mais là encore, le Sequoia a peine à s’imposer, car ses rivaux ont tous une capacité de remorquage de 1 100 à 1 300 lb supérieure. Or, pour les clients, plus, c’est toujours mieux. Parions que le Sequoia qui bourgeonne corrigera aussi cet écueil.
Feu vert
- Coffre transformable volumineux
- Capacité de remorquage importante
- Version TRD Pro attrayante
Feu rouge
- Direction légère
- Insonorisation perfectible
- Consommation élevée
- Roulis prononcé en courbe