Ram ProMaster - Travail tout risque
Depuis maintenant huit ans, Ram nous sert son interprétation du Fiat Ducato. Ce véhicule, extrêmement populaire en Europe, est aussi commercialisé là-bas sous les marques Citroën, Peugeot, Opel et Vauxhall. Évidemment, il s’agit d’un produit à usage commercial, qui n’est d’ailleurs plus offert chez nous en configuration passager, ce marché n’étant que symbolique pour Ram.
Naturellement, la COVID-19 aura forcé les gens à opter massivement pour la livraison à domicile, faisant ainsi grimper la valeur comme l’intérêt pour ce genre de véhicule. Les fourgons commerciaux dans le marché d’occasion valent d’ailleurs aujourd’hui plus cher que jamais, toutes marques confondues. Bien sûr, le Promaster n’y échappe pas, offrant l’avantage d’une maniabilité supérieure et d’une consommation jugée fort raisonnable par les utilisateurs.
L’attraction de la traction
En milieu urbain, un camion de livraison se doit d’être facile à manœuvrer ou à stationner. Les emplacements sont souvent restreints et il faut fréquemment tricoter durement pour s’y faire une place. De conception italienne, ce fourgon a donc été développé par des gens qui vivent quotidiennement avec des contraintes d’espace, dans des villes où les rues sont nettement plus étroites que les nôtres. Voilà pourquoi le Ram Promaster est doté d’un groupe propulseur à roues motrices avant, facilitant les manœuvres et optimisant le diamètre de braquage. Pour le marché nord-américain, on lui greffe toutefois une motorisation bien connue des produits Chrysler, le V6 Pentastar de 3,6 litres qui, dans cette configuration, produit 280 chevaux. Celle-ci est toutefois jumelée à la vieille boîte automatique à six rapports qui aura notamment fait carrière dans l’ancienne Dodge Grand Caravan. Cette transmission a hélas connu de ratés en matière de fiabilité et, lorsque sollicitée davantage, elle ne devient que plus fragile.
Sur la route, la traction demeure un avantage. Du moins, lorsque le chargement du fourgon est bien équilibré puisqu’en ajoutant beaucoup de poids à l’arrière, le train avant s’allège, entrainant ainsi le patinage des roues. L’hiver, cet élément peut alors devenir un problème, voilà pourquoi on lui préfère un Sprinter ou un Transit à propulsion. Il est donc important de bien évaluer son utilisation avant d’arrêter son choix.
Autrement, le comportement du véhicule demeure honnête. Certes, la position de conduite est curieuse, mais on s’y adapte. Il est vrai que le Promaster peut être sensible aux vents latéraux, surtout si vous optez pour un modèle à toit surélevé. C’est pourquoi Ram a développé une technologie baptisée Crosswind Assist (stabilisation en fonction des vents latéraux), améliorant ainsi la sécurité.
De l’espace à revendre
Sans arbre de transmission, le Promaster voit conséquemment son seuil de plancher abaissé par rapport à la compétition, en revanche, il offre l’avantage d’un rouage intégral optionnel. L’accès à l’espace de chargement est donc plus facile pour l’utilisateur, qui y verra un sérieux avantage au quotidien. Le volume utile maximal dépasse quant à lui les 13 000 litres, s’arrimant avec ce que propose le Ford Transit, qui lui concède sur papier une meilleure capacité de charge. Cela dit, retenons encore une fois qu’avec près de 5 000 lb de charge, le Promaster voit son comportement plus affecté que la concurrence.
Le poste de conduite n’a pour sa part que peu évolué, bien qu’on ait récemment ajouté l’option d’un rétroviseur-caméra franchement pratique pour ce genre de véhicule. Cela dit, on y retrouve toujours cette vieillissante radio multifonction issue de chez Fiat, alors qu’on lui préférerait de beaucoup les interfaces utilisées dans les autres camions Ram. Consolez-vous, toutefois, en vous disant qu’on ne pourrait faire pire qu’avec le Chevrolet Express, qui fête cette année un quart de siècle d’existence sous cette forme.
Quiconque s’intéresse à ce genre de camion a manifestement des besoins commerciaux ou de caravanage. Dans les deux cas, la fiabilité est de rigueur parce qu’un camion qui brise peut coûter très cher à une entreprise et parce qu’il peut aussi gâcher des vacances bien méritées.
Malheureusement, le Promaster s’avère de loin le produit le moins fiable du segment, coûtant également très cher à réparer et à entretenir en raison de nombreux vices de conception. De plus, au moment d’écrire ces lignes, sa disponibilité était compromise au point où l'on anticipait des attentes de plus d’un an pour la commande d’un modèle à toit régulier, sans équipement particulier. S’agit-il d’un problème de disponibilité de pièces ou d’un désintérêt du constructeur à vendre ces modèles chez nous au profit de l’Europe? Qui sait. En ce sens, vaut mieux jeter son dévolu sur le Ford Transit, un véhicule plus répandu, plus fiable, moins coûteux à entretenir et qui a fait ses preuves.
Feu vert
- Maniabilité en milieu urbain
- Seuil de plancher plus bas que la moyenne
- Moteur Pentastar éprouvé
- Volume cargo impressionnant
Feu rouge
- Fiabilité désastreuse
- Coûts d’entretien/réparations considérables
- Patinage des roues avant lorsque lourdement chargé
- Disponibilité limitée