Tesla Model Y - Best-seller en puissance
Après le lancement réussi de sa berline Model 3, en 2017, Tesla s’est hâté de compléter l'élaboration d’un multisegment de taille comparable. Trois ans plus tard, les premiers Model Y étaient fabriqués et livrés, en pleine pandémie. Pendant qu’on corrige ses défauts de jeunesse à l’usine californienne en augmentant la cadence, la production a débuté à la « Giga usine » Tesla en Chine et s’amorcera bientôt à celle de Berlin, en Allemagne. Entre-temps, les Québécois apprécient les vertus multiples de la plus jeune série chez Tesla et apprennent à vivre avec ses péchés mignons. Mettons.
Alors que les routes du Québec fourmillent déjà de Model 3, le Model Y se fait tranquillement plus nombreux. Même si l’offre se limite à deux modèles, que le prix d’entrée est plus élevé et que ni l’un ni l’autre des rabais gouvernementaux ne s’applique, ce dernier a déjà doublé la Model 3 au palmarès des ventes. Reste à voir s’il va maintenir son élan face aux concurrents sérieux qu’il a dû affronter dans le match comparatif présenté en première partie du livre que vous tenez entre vos mains.
Un cousin costaud plus qu’un frère
Le Model Y est plus long qu’une Model 3 de 5,6 cm, plus large de 7,1 cm (sans les rétroviseurs), mais surtout plus haut de 18,1 cm et plus lourd de 102 kg, à mécanique égale. Leurs faces se ressemblent, mais la carrosserie autoporteuse du Model Y est différente et plus évoluée. Le moulage d’aluminium qui forme la presque totalité de sa structure arrière, par exemple, est une véritable innovation. Plusieurs éléments du Model Y ont d’ailleurs permis de raffiner la Model 3, à la manière habituelle de Tesla. Il mériterait toutefois une meilleure insonorisation, surtout avec son habitacle entièrement ouvert. En effet, le bruit est constant lorsque la chaussée est le moindrement rugueuse et la suspension ferme n’aide pas du tout.
L’espace habitable du Model Y profite de ses dimensions légèrement supérieures. L’accès à toutes les places est merveilleusement facile par des portières sans cadre qui claquent cependant fort en se refermant. Les sièges avant n’appellent aucune critique et la banquette arrière s’avère accueillante, malgré une assise courte. La cinquième place est même correcte grâce au plancher plat. Il lui manque seulement un appuie-tête. Une troisième banquette ajoute 4 000 $ à la facture et le confort minimal pour deux adultes reste certainement à démontrer. La version Performance s’en passe, en toute logique.
La soute à bagages est assez vaste et offre un volume total de 1 925 litres lorsqu’on replie le dossier arrière, découpé en sections 40/20/40, parfait pour des skis ou des planches à neige. On trouve des bacs de rangement assez profonds sous les panneaux rigides du plancher et un dernier sous le capot avant.
Polyvalent et dégourdi
Le Model Y peut également tracter jusqu’à 3 500 lb avec les roues de 19 ou 21 pouces et 2 300 lb avec les roues de 20 pouces, pour une remorque non freinée. En net contraste, on proscrit le remorquage pour la Model 3. Tesla affiche toutefois une limite de vitesse de 89 km/h pour le remorquage en terre canadienne, étrangement, et l’attache en acier à haute résistance coûte 1 300 $.
Avec une batterie lithium-ion de 75 kWh et des moteurs d’une puissance combinée de 384 chevaux, le Model Y à autonomie prolongée atteint 100 km/h en 5 secondes et freine de cette vitesse sur 38,4 mètres, une distance très respectable. La version Performance devrait sprinter de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes avec une puissance d’environ 456 chevaux. Elle ajoute des roues de 21 pouces avec pneus plus mordants, des freins de performance, une suspension sport et un pédalier en aluminium contre un supplément de 14 000 $. La cote d’autonomie RNC de la première s’affiche à 525 km contre 488 km pour la seconde.
Le poste de conduite du Model Y est remarquablement dépouillé puisque les commandes se trouvent sur l’écran de 15 pouces qui domine le tableau de bord. On s’y fait rapidement parce que les menus sont clairs et les réactions à l’écran, instantanées. Parions quand même sur le retour de commandes physiques comme dans les Model S et X. Entre-temps, le Model Y affiche une stabilité impeccable sur autoroute et une tenue en virage très correcte, à défaut d’être aussi agile que la Model 3. Il se conduit aussi merveilleusement à une seule pédale, si vous préférez. Dans le cas contraire, il suffit de cocher « non » sur l’écran.
Enfin, pour épater vos voisins avec le stationnement à distance ou une conduite assistée avec navigation intégrée étonnamment efficace, même en ville, il faut allonger la bagatelle de 10 600 $. Sinon, après un examen minutieux pour faire corriger les défauts éventuels à la livraison et quelques précautions contre les assauts de la conduite hivernale, vous serez bons pour des années de conduite zéro émission. Et tant pis pour le cuir et le clinquant du salon roulant traditionnel.
Feu vert
- Conduite et performances
- Sièges confortables
- Excellent rangement
- Climatisation ingénieuse et efficace
Feu rouge
- Commandes toutes à l’écran
- Roulement ferme et bruyant
- Lunette arrière minuscule
- Peinture et finition inégales