Mercedes-Benz GLA - GLAmour
Comme tout ce qui s’approche d’un VUS, le marché des multisegments urbains de luxe gagne en popularité. Un marché qui, rappelons-le, n’a qu’à peine dix ans, puisque BMW ouvrait la voie en 2011 avec son X1. Depuis, les choses ont énormément évolué, bien qu’on ait noté quelques échecs chez certains constructeurs. Parmi eux, le QX30, jumeau technique du GLA, jusqu’à tout récemment commercialisé par Infiniti. Un flop commercial qui, pourtant, n’avait rien de moins à offrir que notre principal intéressé, sauf peut-être l’emblème.
Bien sûr, le GLA s’est renouvelé depuis. Faisant peau neuve l’an dernier, il allait tenter de mieux s’armer afin de rattraper une majorité de concurrents l’ayant surpassé en 2019 et 2020 en fait de ventes. Non seulement du côté d’Audi et de BMW, mais aussi du côté de Cadillac, Lexus et Volvo, qui ont aussi de belles propositions. Mercedes-Benz possède-t-il le produit capable de faire face à cette féroce compétition?
Plus de variantes
De plus en plus de joueurs jouent la carte écologique dans ce segment. Pensons à Mini et sa Countryman SE hybride rechargeable, à Lexus et l’UX250h ainsi qu’à Volvo et son XC40 Recharge, 100% électrique. Hélas, Mercedes-Benz n’y adhère pas! On choisit plutôt d’offrir trois déclinaisons à essence, incluant deux variantes AMG de haute performance. Il s’agit essentiellement des mêmes motorisations que l’on peut retrouver sous le capot des Classe A/CLA/GLB, avec lesquelles le GLA partage aussi sa structure.
Sans l’ombre d’un doute, le GLA250 4Matic à moteur 2 litres de 221 chevaux se veut le plus convoité parce qu’il s’agit d’un véhicule équilibré, adéquatement performant et bien sûr, plus accessible que les versions AMG, avec lesquelles on perd en confort au profit des performances. Rival de l’Audi Q3 et du BMW X1, équipés tous les deux d’une motorisation unique, le GLA250 propose malheureusement un rendement plus saccadé en raison de cette transmission à double embrayage qui manque de finesse. Et cette constatation se voit amplifiée lorsqu’on passe aux versions AMG, lesquelles voient évidemment leur transmission reprogrammée. Certes, cette dernière contribue à de meilleures performances et à l’optimisation des temps d’accélération, mais au prix de violentes secousses dont on se passerait volontiers. Qui plus est, lors d’un départ arrêté, on constate un délai d’accélération marqué causé par l’entrée en action du système arrêt-démarrage. Bref, cet irritant vient affecter le plaisir au quotidien.
En attendant qu’Audi débarque peut-être un jour avec le RSQ3, Mercedes-Benz est l’unique constructeur à proposer une version haute performance dans ce segment. Une variante AMG GLA45 4Matic, capable de boucler le 0 à100 km/h en 4,4 secondes, tout en vous donnant de véritables sensations de voitures sport. Du moins, en partie, puisque les lois de la physique le rattrapent pour finalement vous rappeler qu’une véritable voiture conserve toujours l’avantage. J’aurais d’ailleurs été à même de le constater en conduisant simultanément CLA45 et GLA45, la première résultant d’une tenue de route et d’une maniabilité nettement supérieures. Ainsi, bien qu’il soit cocasse d’effectuer un départ canon avec un tel véhicule, l’impression d’un travail inachevé de la part des ingénieurs d’AMG est palpable. D’autant plus qu’en matière de suspension, cette déclinaison nous fait énormément souffrir, sans nous offrir les avantages d’une tenue de route réellement impressionnante de surcroît.
Réellement pratique?
Avec un volume de coffre 35% inférieur à celui de l’Audi Q3, le GLA peut difficilement être qualifié d’utilitaire. En fait, l’espace intérieur se compare davantage à celui d’une Classe A à hayon, preuve qu’il s’agit d’une déclinaison « utilitaire » de cette dernière. L’acheteur en quête d’espace devra donc se tourner vers le GLB s’il ne souhaite pas tourner le dos à la marque.
Cela dit, le GLA propose, comme tous les véhicules de cette grande famille, un poste de conduite franchement séduisant. La présentation est magnifique, la finition, de belle facture, et l'on ne peut qu’être émerveillé par ce double écran combinant l’instrumentation et l’infodivertissement. Ajoutez à cela un superbe rétroéclairage d’ambiance ainsi qu’un heureux mariage des teintes et des matériaux et vous obtenez un habitacle réellement invitant. En revanche, les sièges n’offrent pas le confort de ceux du Audi Q3 ou du Volvo XC40.
Un brin décevant pour ce qui est du comportement, le GLA perd plusieurs des qualités de la Classe A. Remarquez, il fait face à une compétition plus féroce, très compétente, ce qui le rend soudainement moins attrayant. Certes, il a une belle gueule, affiche un écusson prestigieux et propose l’exclusivité d’une version de très haute performance. Néanmoins, mis à part une planche de bord réellement séduisante, il ne parvient pas à surpasser ou même à égaler les qualités et avantages de plusieurs de ses rivaux. Et cela, en dépit du fait qu’on nous le serve à prix corsé.
Feu vert
- Poste de conduite impressionnant
- Look sympathique
- Puissance remarquable (GLA45)
Feu rouge
- Calibration décevante des suspensions (AMG)
- Rendement saccadé de la transmission
- Confort des sièges
- Prix élevé