Lamborghini Huracán - Le meilleur de Lambo?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

En tant que chroniqueur automobile, il y a de ces bolides qui nous font vivre de folles journées. Il existe de ces modèles qui dépassent l’imaginaire, qui font rêver, et qu’il est impossible d’analyser de façon rationnelle parce qu’il n’y a rien de tel dans ce genre de voitures et parce que chaque seconde passée en leur compagnie est un spectacle. Voilà donc la conclusion d’un long week-end passé au volant d’une Lamborghini Huracan Evo Spyder de 430 000 $, qui ne fut que fort en émotions.

Voilà d’ailleurs ce que propose la Huracan. De l’émotion. Sans nuances, sans sobriété. Cette voiture tape-à-l’œil  ravive les sens de son conducteur comme de ceux qui la croisent du regard. En plus, on peut la considérer en voie de disparition puisqu’il s’agit aujourd’hui de l’une des rares à proposer une motorisation à dix cylindres, sans turbocompression. Elle loge, sous son capot, un V10 atmosphérique, qui chante à faire dresser les poils sur les bras et qui procure des sensations incomparables.

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Meilleure que jamais

Je serai franc, l’Aventador est un véhicule qui me laisse sur mon appétit. Ce puissant bolide reste si délicat à conduire qu’on ne s’y sent jamais réellement à l’aise. Bien sûr, il est facile d’être intimidé par autant de « voitures », dans la mesure où les performances, la puissance et les prix peuvent à eux seuls causer des ulcères. Cela dit, et particulièrement depuis l’arrivée des versions Evo, l’Huracan met son conducteur en confiance. Installé au volant, on peut évoluer et tranquillement apprivoiser la voiture qui, grâce à de multiples paramètres, corrigera les erreurs de conduite via d’innombrables dispositifs électroniques. Elle est dotée de quatre roues directionnelles, d’un rouage intégral à vecteur de couple avant et arrière, d’un système intelligent d’amortissement et d’un dispositif d’anticipation des manœuvres, pour une conduite plus facile et rassurante.

Bien qu’intimidante, l’Huracan se montre étonnamment facile à conduire, plus que n’importe quelle autre Lamborghini du passé (exception faite de l’Urus). Naturellement, on atteint rapidement les limites des éléments suspenseurs compte tenu des conditions de nos routes, donnant parfois l’impression qu’un pneu ou qu’un amortisseur vient d’exploser.

Également offerte en version propulsée, qui perd un maigre 30 chevaux au passage, l’Huracan Evo est dotée d’une mécanique empruntée à la précédente version Performante. Ce V10 de 631 chevaux boucle le 0 à 200 km/h en 9 secondes et vous transperce le corps par sa sonorité exaltante, pour une incomparable partie de plaisir. La boîte séquentielle à double embrayage est également si rapide que l’exercice de passage des rapports se fait littéralement sans délai, comme si elle répondait en temps réel aux commandes de votre cerveau.

Comme il se doit, l’Huracan propose différents modes de conduite, excluant bien sûr les paramètres « Confort » ou « Eco ». Le mode Strada (rue) est  à privilégier sur les routes du Québec alors que les modes Sport ou Corsa seront davantage appropriés sur un circuit. Besoin de passer un dos-d’âne ou de vous engager dans un stationnement? Lamborghini a évidemment équipé sa voiture d’un système permettant de la soulever à l’avant, évitant ainsi de causer d’importants dommages.

Si plusieurs automobiles d’exception déçoivent avec leur système multimédia, il en va autrement de l’Huracan, qui intègre depuis peu un système ultra moderne et on ne peut plus convivial. L’écran tactile de 8,4 pouces, en format vertical, intègre Apple CarPlay, mais il vous permet aussi de paramétrer la conduite comme bon vous semble, allant jusqu’à gérer l’angle de rotation des roues arrière. L’instrumentation numérique, très conviviale d’ailleurs, fait que le conducteur profite pleinement de la conduite. Naturellement, le catalogue des options rend possible la personnalisation de l’allure extérieure comme celle de son habitacle. On propose un choix infini de teintes et de matériaux, n’ayant comme limites que celles de votre compte en banque.

STO…

Un peu plus tôt cette année débarquait une nouvelle déclinaison de l’Huracan, la plus performante, bien que la puissance ne soit pas majorée par rapport à un modèle à rouage intégral. Il s’agit de la STO, une voiture fortement inspirée des modèles de course GT3, et qui reprend l’essentiel de ses éléments aérodynamiques, en plus d’adopter une carrosserie faite à 75% de fibre de carbone. Elle est munie de roues motrices arrière et on lui a retranché 50 kg par rapport à un coupé EVO RWD. En somme, on a affaire à une véritable voiture de course qui, bien que légale sur la route, est certainement plus agréable en circuit fermé.

N'allez donc pas croire que ce court exercice littéraire a pour but de vous faire choisir l’Huracan plutôt qu’une Ferrari ou qu’une McLaren. À ce registre, l’émotion prime sur tout. Et à ce compte, vous êtes seul juge afin de savoir laquelle vous en procure le plus.

Feu vert

• Performances ahurissantes
• Comportement routier
• Habitacle moderne
• Étonnamment facile à conduire

Feu rouge

• Tout ce qui concerne les finances
• Plus ou moins adaptée aux routes du Québec
• Confort limité