Visite dans les quartiers généraux de Maserati
Le Guide de l’auto s’aventurait en terre italienne au courant du mois de mai. Nous avons fait un arrêt dans la région de Modène, ville natale de Maserati. Plusieurs autres constructeurs (Lamborghini, Ferrari, Pagani) ont également pignon sur rue dans cette région, qui est par conséquent remplie d’héritage automobile.
Nous en avons profité pour visiter le siège social de Maserati et visiter l’usine où est produite la sublime MC20.
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Stellanquoi?
Ayant autrefois appartenu en partie à Ferrari, les rênes de Maserati ont changé de mains à multiples reprises depuis, et certains considèrent que ce n’est pas pour le mieux.
L’entreprise est aujourd’hui détenue à part entière par Stellantis, ce nouveau conglomérat automobile regroupant les marques Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat, Jeep et Ram. Depuis cette transaction, et même avant pour certains, l’industrie en général avale de travers l’image projetée par Maserati et ses produits, à tort ou à raison. Cependant, l’usine de Modène, qui se veut aussi le siège social, n’a rien de Stellantis dans ses gènes.
On peut apercevoir le prestigieux bâtiment aux quatre coins de la ville, puisqu’une tour de 40 mètres arborant le logo de la marque à son sommet est jumelée aux autres bâtiments du complexe. Bon, ce n’est pas comparable à la hauteur des gratte-ciels de Montréal, mais pour une ville dont le nombre d’étages moyen par bâtiment est de cinq, un édifice de 40 mètres ne passe pas inaperçu.
Sinon, cette tour est flanquée d’un plus petit bâtiment dans lequel se situent d’autres bureaux ainsi qu’une salle d’exposition, laquelle n’a rien d’ordinaire. En effet, on y retrouve une panoplie de véhicules plus uniques les uns que les autres : ces bolides ont tous fait l’objet du programme de personnalisation de Maserati intitulé « Fuoriserie ». Ce programme permet entre autres de personnaliser la peinture de son véhicule, d’apposer des éléments graphiques historiques sur la carrosserie ou encore d’en personnaliser l’habitacle.
Ainsi, plusieurs espaces de la salle d’exposition sont alloués à la présentation de toutes les composantes personnalisables des véhicules Maserati. Sinon, une autre section, plus ancienne, relatant le passé de course de Maserati est aussi intégrée à la salle.
Il est en revanche impossible de commander un véhicule directement à cet endroit, du moins pour tout contrat de vente. Le processus d’achat doit se faire par l’intermédiaire d’une concession Maserati quelconque, mais le processus de personnalisation et de livraison peut bel et bien être effectué au siège social.
Usine réservée aux modèles les plus exclusifs
Comme mentionné, une usine est aussi rattachée au siège social de la compagnie. Il faut savoir que seuls quelques modèles ont la chance d’être assemblés à l’usine de Modène, puisque les plus communs comme la Ghibli, la Quattroporte, le Levante ou le Grecale, sont tous montés à l’usine de Stellantis à Turin, plus au nord. Seuls certains modèles ont vu le jour à Modène dans les dernières décennies, dont la MC12, la Gran Turismo et la MC20. C’est aussi là qu’ont été construites les Alfa Romeo 4C et 8C.
Le secret professionnel qui entoure le processus de fabrication des voitures les plus dispendieuses et exotiques de la planète est sans l’ombre d’un doute la raison pour laquelle le personnel de Maserati nous a interdit de prendre des clichés des chaînes de montages et autres. En revanche, certaines photos sont disponibles sur le site web de Maserati et ailleurs, notamment en ce qui a trait à la conception du moteur.
Un tout nouveau moteur
Bien qu’une chaîne de montage traditionnelle demeure une prouesse d’ingénierie et de logistique, l’assemblage et la conception d’une motorisation à combustion restent beaucoup plus intéressants à observer que l’alignement de panneaux de carrosserie. Particulièrement dans le cas de l’usine de Maserati, puisque chaque engin est confectionné, fabriqué et assemblé à la main.
On commence dans la section de confection, où des moteurs de types prototypes sont assemblés et désassemblés tout au long de la journée par une équipe de 5 ingénieurs, notamment afin de déterminer si une ou plusieurs pièces pourraient être remplacées par une autre afin d’optimiser le rendement ou la fiabilité de l’engin.
Puis, on poursuit avec la section d’assemblage, où les moteurs dans leur forme finale sont assemblés par, encore une fois, une petite équipe de 10 personnes : Maserati surnomme ces techniciens « dottoris » (docteurs). On produit un engin en un temps moyen de 72 heures : celui-ci comporte plus de 1 300 pièces et l’indice de rotation de fabrication des moteurs est de 6 par jour, au plus 10 lorsque tous les postes des techniciens sont comblés.
Un processus qui reflète les performances de la voiture
Le niveau de minutie qui est apporté à la confection et l’assemblage des engins s’applique à l’ensemble de la ligne de production du véhicule, autant au niveau de la confection de la carrosserie, de l’habitacle que du reste des composantes mécaniques, par conséquent ces pratiques de travail se reflètent dans la qualité et les performances de la nouvelle MC20.
Sa motorisation à six cylindres est parmi l’une des plus puissantes au monde lorsque vient le temps de parler de puissance par cylindrée. Ce ne sont pas moins de 630 chevaux qui sont générés par ce bloc de 3,0 litres (210 chevaux/litres), le classant ainsi dans le top 3 des engins les plus puissants par cylindrée. Seuls les SSC Tuatara (229 chevaux/litres) et Koenigsegg Jesko (256 chevaux/litres) réussissent à faire mieux.
De toute évidence, il s’agit d’un pas dans la bonne direction pour le constructeur italien, et qui sait, peut-être était-ce nécessaire afin de regagner les cœurs des amateurs de la marque qui se sont égarés en chemin.