Porsche Cayman S 2010 en hiver, audace ou plaisir quatre saisons ?
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Il faut avouer qu’il est normalement beaucoup plus intéressant d’effectuer l’essai d’une voiture sport l’été que l’hiver ! Lorsque les gens de Porsche m’ont proposé les clés d’une Cayman S en plein début de mois de janvier, je me suis dit qu’il ne s’agissait pas du véhicule le mieux adapté à la saison, surtout que mon coin de pays est couvert de routes de campagnes et que la poudrerie crée bien souvent d’importantes lames de neige. Avec le dégagement réduit de ma voiture d'essai, j’avais l’impression que je serais littéralement au volant d’une charrue et que mes randonnées se transformeraient en aventures.
C’est avec une certaine appréhension que j’ai remis les clés du Mazda Tribute AWD que j’avais en essai pour prendre les clés d’une rutilante Porsche Cayman S 2010, tout de rouge vêtue. Voilà qui aurait fait tout un traineau pour le père Noël!
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À l’intérieur, la Cayman n’a rien d’une minifourgonnette. Ce coupé sport ne peut accueillir que deux adultes, mais ces derniers profiteront d’un bon confort et de dégagements plus qu’honorables, surtout à la tête. Si vous deviez décider de conduire votre bolide en hiver, les sièges chauffants s’avèrent sans doute une option à ne pas dénigrer. Bref, outre la peur de salir ce magnifique intérieur, la Cayman offre tous les éléments d’une berline, l’espace de chargement en moins. Ne pensez pas aller reconduire vos enfants à l’aréna par un beau samedi matin, j’ai dû me résigner à emprunter la voiture de…maman.
Une véritable voiture sport
Tout d’abord, la Cayman est l’un des plus récents modèles produits par Porsche. Ce coupé sport biplace, introduit en 2006, est basé sur le cabriolet Boxster. D’ailleurs, les deux partagent les mêmes composantes mécaniques. Cependant, il ne faut pas conclure que la Cayman n’est qu’une version coupé de la Boxster. Elle offre des performances plus qu’intéressantes sans oublier ses lignes sublimes. Sont toit lui offre donc un avantage certain par rapport au cabriolet Boxster lors de la saison hivernale.
Histoire de bien faire patiner les roues dans la neige, la Cayman, qui n’est pas disponible avec un rouage intégral, propose à la base un moteur six cylindres à plat de 2,9 litres développant 265 chevaux. Ce n'est pas un chiffre des plus éloquents, mais compte tenu du poids et de la taille de la voiture, cela est amplement suffisant pour la majeure partie des besoins. La Cayman de base peut boucler le 0-100 km/h en environ 5,8 secondes. Pour ceux qui ont un budget plus important et qui apprécient les performances relevées, vous pourrez vous tourner vers la Cayman S, notre version d’essai, cette dernière profitant d'un moteur central de six cylindres à plat de 3,4 litres développant 320 chevaux, rien de moins. Voilà qui transforme la voiture en véritable bolide, tout en assurant un patinage maximal dans la neige. En fait, pas tout à fait, je vous explique plus tard…
Se laisser séduire par la PDK
Alors que l’on vénérait la boîte manuelle par le passé au détriment de la boîte automatique, Porsche nous propose maintenant une nouvelle boite séquentielle, baptisée PDK. Même si je demeure un fervent de la transmission manuelle classique, il faut avouer que la PDK offre de nombreux avantages, surtout en hiver. Cette boîte combine le meilleur d'une transmission automatique aux avantages d'une boîte manuelle. Le principal réside dans la rapidité de ses changements, puisque les rapports précédents ou suivants, selon le cas, sont déjà pré sélectionnés par le second embrayage. Il en résulte une rapidité d'exécution que même un pilote professionnel ne pourrait émuler avec une boîte manuelle classique.
Nous voilà donc au volant de la plus puissante des Cayman alors qu’il neige à plein ciel. Il faut avouer que plusieurs conducteurs nous ont décoché quelques regards intrigués alors que certains puristes ont dû s’étonner de notre audace. Outre la remise en question des qualités de la voiture, les puristes préfèreront remiser leur bolide l’hiver histoire d’en préserver les différentes composantes. L’hiver, avec la gadoue, le sel et le calcium n’est pas le meilleur ami des voitures, mais le but était de savoir si l’on pouvait passer l’hiver en Porsche.
Le constat
Tout d’abord, malgré les 320 chevaux de la Cayman S, la voiture n’est pas restée sur place à patiner une fois l’accélérateur enfoncé. Merci à l’électronique moderne qui minimise les pertes d’adhérence et qui permet à la voiture de demeurer stable et plus facile à conduire. Bien appuyée par des pneus d’hiver, le système PSM (Porsche Stability Managament) de la voiture rend la conduite beaucoup plus sécuritaire et agréable. Bref, plusieurs pourraient croire qu’ils sont au volant d’une traction plutôt que d’une propulsion, tant l’arrière de la voiture est bien contrôlé. Voilà donc un élément bien maitrisé par la voiture. Cependant, la minute que vous vous retrouvez sur pavé sec, enfoncez l’accélérateur vous resterez cloué au siège, alors que le moteur émettra une riche sonorité, vous rappelant que vous n’est pas au volant d’une voiture ordinaire !
Si la voiture peut bien se débrouiller dans la majeure partie des situations, c’est lors de tempêtes qu’elle risque d’attendre ses limites, en raison de son dégagement réduit. Le plancher très bas risque de coincer la voiture assez facilement. Vaut mieux attendre que les routes soient dégagées !
Même si pour plusieurs considérations je ne prendrais pas le volant d’une telle voiture à longueur d'année, il faut avouer qu’il est possible de conduire une Porsche pendant quatre saisons, l’électronique moderne s’avérant en grande partie responsable de ses aptitudes.