Kia Sportage 2023 : un dernier droit pour l'essence
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Kia Canada nous conviait récemment sur l’île de Vancouver pour mettre à l’essai le Kia Sportage de nouvelle génération. Un véhicule très attendu et qui se situe dans un segment extrêmement populaire. Il faut dire que le Sportage est le plus âgé de la gamme et le seul à être présent depuis les tous débuts de la marque, en Amérique du Nord.
Au fil des ans, inutile de vous dire qu’il s’est énormément raffiné puisqu’à l’époque, le Sportage était techniquement très archaïque. Or, le rachat de Kia par Hyundai aura permis au produit de se raffiner et de gagner la faveur du public.
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Enfin, en partie, puisque le Sportage demeure encore aujourd’hui moins populaire que ses principaux concurrents. Six fois moins que le Toyota RAV4, cinq fois moins que le Honda CR-V, trois fois moins que le Nissan Rogue et deux fois moins que les Hyundai Tucson, Ford Escape et Mazda CX-5.
Des versions électrifiées s’ajoutent
L’arrivée de cette nouvelle génération risque cependant de faire changer l’ordre actuellement établi puisque la gamme Sportage est cette année bonifiée d’une version hybride, disponible immédiatement, ainsi que d’une version hybride rechargeable, que l’on commercialisera au cours de l’été. Des modèles qui, vous l’aurez deviné, seront très convoités chez nous, bien qu’à la lumière de cet événement médiatique, Kia donne l’impression de vouloir pousser davantage ses habituels modèles à essence.
C’est du moins la conclusion que nous pouvons tirer en constatant que le constructeur propose six moutures de son modèle à essence, mais seulement deux de l’hybride. Un nombre inférieur à l’offre américaine où la stratégie de mise en marché et la planification de produits semble ironiquement plus attrayantes que chez nous. Quant à l’hybride rechargeable, nous n’avons pour l’heure aucune idée du nombre de versions qui seront disponibles, ni des prix qui s’y rattacheront.
Si Kia mise davantage sur les versions à essence (les seules qui étaient disponibles pour fins d’essai lors de l’événement médiatique), c’est peut-être parce qu’il sait que les hybrides se vendront facilement. Puis, on suppose que la profitabilité des versions à essence est supérieure, constatant que le prix d’une variante EX hybride est plus élevé de seulement 400 $ par rapport à son équivalent à essence. Un non-sens lorsque l’on sait qu’elle fait économiser sur papier plus de 3 L/100 km, tout en proposant 40 chevaux en renfort.
En effet, l’hybride est mue par un quatre cylindres turbo de 1,6 litre jumelé à un moteur électrique, pour une puissance maximale combinée de 227 chevaux. De son côté, la version à essence exploite un quatre cylindres de 2,5 litres, très efficace et agréable, ne générant cependant que 187 chevaux. Certes, la norme face à la concurrence, mais moins de puissance que l’hybride que l’on s’arrachera certainement et qui sera hélas disponible en bien plus petite quantité.
Rang supérieur
Plus joli et plus imposant que par le passé, le Kia Sportage 2023 s’ouvre sur un habitacle où l’espace impressionne au même titre que la technologie. On y gagne d’ailleurs près de 300 litres de volume de chargement et pas moins de 80 mm de dégagement aux jambes à l’arrière. Cela dit, l’acheteur sera séduit par l’aménagement intérieur dont l’ergonomie est impeccable. Dans le cas de la version X-Line Limited, le poste de conduite est emprunté à l’EV6 et est doté de deux écrans de 12,3 pouces. Une caractéristique unique à cette version et à la version SX de l’hybride, bien que les autres modèles soient tout de même dotés d’un poste de conduite également très efficace.
Parmi les attraits, notons la disponibilité de teintes intérieures plutôt rares chez ce constructeur, incluant le vert et le rouge, de même que des appuie-tête avant servant aussi de porte-manteaux. Naturellement, Kia ajoute une panoplie de caractéristiques de sécurité, certaines étant intrusives au point où vous souhaiterez les désactiver. Or, la détection d’obstacle en marche avant m’aura au cours de l’essai évité l’accroc d’une grosse branche qu’il m’était impossible de voir et qui aurait pu coûter un pare-chocs et un antibrouillard...
Mode Sport?
Ouais… disons que le mode Sport ne change pas grand chose. Peu importe le mode de conduite, vous aurez à peu près la même sensation, à la différence d’une direction un tantinet plus ferme et de graphiques modifiés dans l’instrumentation. La bonne nouvelle, c’est que le Sportage se conduit avec beaucoup plus d’aplomb. Un véhicule plus inspirant au chapitre du comportement que le Honda CR-V ou le Nissan Rogue, aussi parce que l’on résiste toujours à l’offre d’une boîte à variation continue. On exploite ici plutôt une automatique à huit rapports dont le rendement est impeccable, permettant d’ailleurs une instantanéité à l’accélération que l’on perd parfois chez Kia avec les CVT ou les boîtes à double embrayage.
Le Sportage n’est peut-être pas aussi sportif d’approche que le Mazda CX-5 ou que le Subaru Forester, mais il surprendra une majorité de propriétaires de VUS compacts, incluant les adeptes du Toyota RAV4. En outre, il faut souligner qu’en plus d’une dynamique de conduite en hausse, le Sportage se fait aujourd’hui plus silencieux contrairement à plusieurs rivaux japonais.
Quant à la facture, elle passe désormais le seuil psychologique des 30 000 $, bien que Kia s’efforce de conserver un modèle à roues motrices avant. Évidemment, le constructeur vous dira le contraire, mais en incluant les frais de transport et de préparation, vous devrez débourser 30 410 $ pour un modèle LX de base à roues motrices avant. La facture peut grimper jusqu’à 44 710 $ pour une version SX hybride.
En résumé, si le Sportage est franchement convaincant, il s’avère être en quelque sorte son propre ennemi. Parce qu’en proposant une version hybride tout simplement alléchante, les traditionnelles versions à essence le deviennent moins. Non pas lorsque comparées à la compétition, mais plutôt à l’observation des avantages que proposent les versions hybrides et, bientôt, hybrides rechargeables.