Chevrolet Blazer 2022 : un entre-deux méconnu
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Le Chevrolet Blazer est une sorte d’entre-deux dans le monde de l’automobile. Il est plus spacieux que l’utilitaire compact Equinox, mais moins encombrant que le Traverse, un modèle à 7 passagers qui se trouve en milieu de peloton au palmarès des ventes de Chevrolet.
Avec le Blazer, GM souhaite attirer les acheteurs de Nissan Murano et de Ford Edge, lesquels ont en quelque sorte inauguré ce segment au début des années 2000. Il cible également les acheteurs de modèles dont la popularité s’est accentuée récemment comme le Hyundai Santa Fe et la Subaru Outback, deux favoris de ce créneau. Il s’adresse, enfin, aux consommateurs qui lorgnent du côté des nouveautés récentes introduites par d’autres fabricants et qui souhaitent profiter de l’engouement récent à l’égard de ces entre-deux.
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Trop de choix?
Bref, ce n’est pas le choix qui manque malgré le fait que ce créneau ne génère pas encore tant de ventes que cela. Ces modèles se vendent moins que les utilitaires de taille moyenne à 6-7 places, et moins encore que les modèles compacts. Cela explique sans doute pourquoi le Blazer peine à se tailler une place dans ce marché où les utilitaires de tous genres et de toutes dimensions foisonnent. Son créneau est plutôt étroit; une étroitesse qui va de pair avec un entre-deux...
Le nom Blazer a peut-être aussi déçu certains acheteurs. Ces nostalgiques qui croyaient avoir affaire à un modèle conçu à la façon du Blazer produit de 1969 à 1995, qui partageait sa plate-forme avec les grandes camionnettes Chevrolet d’alors, ou encore cet autre Blazer compact, fabriqué de 1983 à 2005, qui avait la plate-forme de la camionnette compacte S-10. Ces deux Blazer avaient une architecture aujourd’hui ancienne : des roues arrière motrices et une carrosserie fixée à un châssis à longerons. Le Blazer contemporain, lui, a des roues avant motrices ou une traction intégrale, de même qu’un châssis monocoque moderne; un châssis que partage d’ailleurs le Cadillac XT5.
Ce Cadillac partage également les motorisations du Chevrolet. Le Blazer LT, le modèle le plus abordable, a l’exclusivité d’un 4 cylindres Ecotec de 2,0 L à turbocompresseur. Ce moteur, qui a remplacé un 4 cylindres atmosphérique de 2,5 L en 2021, livre 228 chevaux et produit 258 lb-pi de couple sur une large bande de régimes (1 500 à 4 500 tours/minute). Pour un véhicule d’entrée de gamme pesant près de 2 tonnes, sa capacité d’accélérer de 0 à 100 km/h en 8 secondes et des poussières nous paraît très convenable.
Ce 4 cylindres est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports. Il anime les roues avant ou les quatre roues selon que l’acheteur opte ou non pour la transmission intégrale réactive, une option qui hausse le prix de 2 900 $. En outre, c’est le moins gourmand des deux. Il donne à ce Blazer des cotes moyennes inférieures à 10 L/100 km : 9,4 L pour la version à deux roues motrices et 9,9 L pour l’intégrale. Enfin, avec ce moteur, le Blazer peut remorquer une masse atteignant 680 ou 1 588 kg, selon qu’il a deux ou quatre roues motrices.
Vivement le V6
Une majorité d’acheteurs opte cependant pour l’autre moulin, un V6 plus puissant offert pour tous les modèles de la gamme, y compris le Blazer LT. Fort de ses 308 chevaux, ce moteur atmosphérique livre un peu plus de couple que l’Ecotec, soit 270 lb-pi. Il permet, en outre, d’abattre les 100 km/h en moins de 7 secondes, plus qu’il n’en faut pour un véhicule à vocation familiale.
Dans le cas du Blazer LT, il est réservé à la version à quatre roues motrices. Il constitue une option attrayante pour ce modèle en raison de ses performances et de sa capacité de remorquage accrue (2 041 kg). Qui plus est, il n’ajoute que 545 $ au prix. Par ailleurs, à l’instar de la transmission intégrale, ce V6 fait partie de la dotation de série des autres modèles de la gamme : le Blazer Grande Expédition (True North dans le catalogue canadien-anglais), le RS à saveur sportive et le luxueux Premier . Doté d’une boîte de vitesses à 9 rapports distincte et d’un dispositif d’arrêt-démarrage automatique au ralenti, ce V6 est manifestement plus énergivore, sa consommation moyenne gravitant autour de 11 L/100 km.
La combinaison de cette boîte automatique et du V6, la motorisation de notre véhicule d’essai, se révèle souple et agréable à utiliser. L’accélérateur, qui manquait de progressivité, l’a démontré par des accélérations parfois un tantinet débridées. En revanche, il faut admettre que cette fougue, lorsque l’on apprend à maîtriser l’accélérateur, sied bien à la conduite inspirante. Car la direction est précise, le freinage facile à moduler et la suspension bien calibrée. Cette dernière offre un excellent compromis de confort et de rigidité, et ce, malgré la présence de pneus de 20 po (notre véhicule avait l’ensemble optionnel Redline). Par contre, le volant 100 % plastique, froid et dur n’était pas à la hauteur d’un véhicule aux prétentions sportives. Vivement un volant gainé de cuir!
Un véhicule pratique
Le Chevrolet Blazer brille cependant par son intérieur spacieux et polyvalent. Quatre adultes y trouveront amplement d’espace pour de longs voyages, puisque le coffre peut loger leurs bagages sans problème. Et quand personne n’occupe les places arrière, il suffit de rabattre les dossiers « 60/40 » pour disposer, selon les besoins du moment, d’une vaste surface de chargement. Un attribut parfait pour les amateurs de virées chez les antiquaires!
Ce portrait ne rendra pas le Blazer beaucoup plus populaire pour autant. C’est le propre d’un grand nombre des modèles constituant son créneau. Cela dit, son nom empreint de nostalgie aura peut-être un rayonnement plus fort auprès des consommateurs canadiens lorsque le Blazer SS à motorisation électrique fera son apparition sur notre marché. GM le promet pour le printemps 2023. C’est demain, ça! De plus, puisque les initiales SS (pour Super Sport) évoquent la performance, il est clair que ce nouveau venu ciblera les acheteurs du Mustang Mach-E. Parions qu’au Québec, ce Blazer électrique suscitera un certain engouement... ou un engouement certain!