Achat d'un nouveau véhicule : prévoyez votre coup
La pénurie de véhicules n’est pas un problème réglé, loin de là. En effet, les listes d’attente pour certains modèles s’allongent, s’accompagnant souvent de promesses farfelues de la part de vendeurs qui pataugent littéralement dans la semoule.
Remarquez, je ne voudrais pas être à leur place. Parce que ces temps-ci, ils doivent composer quotidiennement avec leurs clients souhaitant faire un suivi de leur commande. Celle passée la semaine dernière, il y a six mois, voire même il y a deux ans…
- À lire aussi: Le prix des voitures usagées s'envole
- À lire aussi: À quoi bon considérer une voiture qu’on ne peut pas acheter?
Malgré un prix moyen supérieur à 45 000 $ en 2021, les Québécois n’ont pas hésité à faire des commandes. Hélas, parce qu’une majorité d’entre eux possédaient un véhicule en location avec un terme sur le point de s’achever, ceux-ci ont dû effectuer une demande pour prolonger leur bail ou racheter leur véhicule. Une solution nettement plus viable considérant la hausse de valeur des modèles d’occasion. D’ailleurs, le rachat d’une location est actuellement l’aubaine de l’heure, puisque l’industrie établit toujours des valeurs résiduelles très conservatrices par rapport au marché. Par exemple, le coût de rachat d’une Toyota Corolla LE 2019 après quatre ans avoisine les 12 000 $, bien que la valeur du marché oscille davantage autour de 18 000 $.
Une autre solution « temporaire » en vue de l’attente prolongée d’une commande est l’achat d’un autre véhicule qu’un concessionnaire pourrait vous promettre de reprendre sans frais lorsque le vôtre vous sera finalement livré. Chose à éviter puisque le moindre impondérable pourrait vous coûter cher. Ainsi, si vous deviez avoir un accident avec le véhicule, le concessionnaire refuserait de le racheter pour le reste des mensualités, vous plaçant dans une position d’équité financière négative.
L’erreur à ne pas faire pour tous ceux qui songent à changer de voiture est de ne pas se défaire de leur modèle actuel. Car si les voitures neuves se font rares, il en va de même pour les modèles d’occasion, difficiles à dénicher, peu importe le prix. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’un ou plusieurs concessionnaires vous contactent afin de vous dérober le vôtre, dans une période où tous les moyens sont bons pour faire des acquisitions. Même les encans de véhicules n’ont plus grand-chose à offrir aux commerçants, ce qui en dit long sur la situation actuelle.
Les électriques ont la cote
Inutile de vous dire que les modèles électriques, hybrides rechargeables ou simplement réputés pour leur faible consommation, ont actuellement la cote. Avec le prix de l’essence qui dépassait 1,70 $ cette semaine, les automobilistes québécois les lorgnent de plus en plus. Or, pour tous ces modèles, les listes d’attente s’allongent.
Vous patienterez deux ans pour une camionnette Ford F-150 Lightning, 18 mois pour un Volkswagen ID.4, un an pour un Hyundai IONIQ 5, ou pour la plupart des hybrides chez Toyota. Cependant, la pénurie touche aussi ces véhicules plus énergivores, mais tout de même convoités, comme certains VUS intermédiaires (Honda Pilot, Kia Telluride, Nissan Pathfinder, pour ne nommer que ceux-là). En fait, elle risque fortement de concerner le prochain modèle que vous aurez dans la mire, puisque peu importe la catégorie, les véhicules se font rares.
Gardez donc en tête que pour votre futur achat, il vous faudra anticiper. Ne pas hésiter à passer une commande d’avance, si vous souhaitez obtenir votre nouveau véhicule au bon moment. Magasiner aujourd’hui pour une voiture que vous obtiendrez l’an prochain est la chose à faire. Sachez qu’il n’y a pas de place pour la négociation, sauf si vous avez une monnaie d’échange (un véhicule d’occasion). Le marché actuellement fou force bien sûr l’industrie à être inventive en matière de solutions, mais aussi les clients à changer leur façon de magasiner et d’acheter. Une réalité qui demeurera pour encore un certain temps, jusqu’à ce que l’offre soit supérieure à la demande.