Acura TL 2010, comme le nez de Cléopâtre
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La quatrième génération de l’Acura TL est parmi nous depuis plus de deux ans maintenant et le débat fait toujours rage quant à sa présentation esthétique. En effet, un peu comme le nez de Cléopâtre ou encore celui de Cyrano de Bergerac, la controversée grille de calandre soulève toujours les passions. Certains crient au génie, d'autres à l’outrage au bon goût. Nombreux sont ceux qui associent ce museau à un décapsuleur ou encore un pied-de-biche. Une chose est certaine, les stylistes ont réussi tout de même leur but, celui de mettre cette voiture davantage en évidence. Par le passé, les stylistes affectés au design de la TL semblaient vouloir réaliser la silhouette la plus discrète possible. D'ailleurs, il suffit de jeter un coup d'œil à l’ancienne TL ou à la RL actuelle pour comprendre cette affirmation. Contestée ou pas, cette silhouette ne devrait pas nous faire oublier les multiples qualités mécaniques et dynamiques de cette voiture.
Il n'y a pas que l’avant
Il est vrai que lorsque l'on croise une TL sur la route, c'est son museau que l'on remarque en premier. Et c'est là un peu le noeud du débat. En effet, lorsque la voiture est immobilisée, cette grille de calandre paraît trop grosse et même disproportionnée. Par contre, lorsque la voiture est en mouvement, on peut dire que c'est beaucoup mieux. Mais assez causé de la calandre avant car il ne faut pas oublier que dans l'ensemble cette voiture est assez réussie sur le plan esthétique. Par exemple, la section arrière s'attire des commentaires unanimement favorables. Le couvercle du coffre est très élégant avec un petit becquet en sa partie supérieure et son rabat en forme de V, ce qui permet de donner plus de relief à la présentation et sert à équilibrer par rapport à la partie avant.
Pour expliquer ces lignes non conventionnelles, je me souviens que lors du lancement il y a maintenant plus de deux ans, les stylistes nous parlaient de flot continu, de formes organiques et d'emprunts à des édifices connus comme le musée d’art de Bilbao.
Heureusement, l'habitacle est beaucoup moins tarabiscoté que l'extérieur. Dans l'ensemble, c’est moderne, un tantinet audacieux tandis que la qualité des matériaux et de l'assemblage est typique des autres produits Acura : d'excellente qualité. En fait, la pièce maîtresse du tableau de bord est cet écran d'affichage par cristaux liquides. Cet accessoire est dorénavant incontournable chez les voitures de ce prix et de cette catégorie. Il est de consultation facile et de la bonne de grandeur. Il permet grâce à la caméra de recul d'avoir une excellente visibilité de tout ce qui entoure l’auto lorsqu'on fait marche arrière. Il est même possible d’afficher également une photo de préservation d’écran, communément appelé « screen saver », celle-ci étant enregistrée dans un disque dur faisant partie de l'équipement audio. À ce chapitre il est possible de relier son I Pod au système audio et de le relier aux commandes de celui-ci. Ce dernier gadget est quasiment devenu incontournable compte tenu de la grande popularité du baladeur mobile d’Apple.
Sur une note moins positive, j'aurais fort apprécié que les commandes de la climatisation et de la sonorisation soient plus intuitives. C'est moins pire que sur une Honda Accord ou encore une Crosstour, mais c'est loin d'être simple.
Le pilote et le passager avant sont confortablement assis dans des sièges offrants un excellent support latéral en plus d'être réglables de multiples façons. Les occupants des places arrière ne seront pas laissés pour compte car ces places sont confortables et ceci pour la plupart des gabarits. Malheureusement, le dossier arrière ne peut être rabattu, mais il y a au moins une trappe pour le passage des skis. Le coffre à bagages est relativement spacieux mais son seuil de chargement est fortement élevé.
Une intégrale originale
Il est parfois facile de critiquer le design de certains véhicules produit par Acura et Honda et il en est également de même pour les tableaux de bord, même si cela est une affaire de goût et d'opinion personnelle. Par contre, rares sont celles et ceux qui vont oser critiquer la qualité mécanique des composantes des groupes propulseurs de Honda.
La cylindrée du moteur de base est de 3,5 litres et ce moteur V6 produit 280 chevaux. Il est relié à une transmission manumatique à cinq rapports. Par contre, notre modèle d’essai était propulsé par un moteur de 3,7 litres d'une puissance de 305 chevaux. La transmission est identique, mais associée au rouage intégral SH-AWD. Ce système est unique en son genre car il fait appel au couple du moteur pour le distribuer aux roues étant les plus en mesure de stabiliser la voiture lorsque l’adhérence est moindre.
Bien entendu il se démarque sur le plan visuel par des jantes en alliage spécial, les prises d’airs plus imposants sur le pare-chocs avant. Il faut également souligner la présence d’écopes de freins permettant l'arrivée de trois fois plus d'air que sur le modèle régulier. Avec ce véhicule on propose donc l'avantage de l'intégrale et un moteur plus puissant.
Douceur et performance
Ce premier contact avec cette voiture est plutôt positif car les sièges sont confortables et il est facile de prendre place à bord. Par contre, il faut souligner la piètre réalisation du réceptacle du transpondeur servant à déverrouiller les portes et à lancer le moteur. L'insertion du transpondeur dans la fente qui lui sert de réceptacle n'est pas facile et celui-ci tout aussi difficile à enlever. Sur une note plus positive l’insonorisation impressionne et il est facile de trouver une bonne position de conduite en raison du fait que le volant est réglable en hauteur et en profondeur.
Le moteur de 3,7 litres est excessivement doux et silencieux. Il est associé à une boîte automatique à cinq rapports qui est efficace et fonctionnant sans à coup. Il est possible de passer les rapports à l'aide de petits leviers placés derrière le volant. Si vous préférez le mode régulier ou D, il est quand même possible d'utiliser ces palettes, mais les rapports changent automatiquement en fonction de la programmation de la transmission tandis qu'avec le mode S. c'est purement manuel. Par contre, compte tenu de la sophistication mécanique de cette voiture, on se serait attendu à une transmission à six rapports ou même à un septième rapport. Mais la boîte à cinq vitesses fait quand même du bon travail.
Cette TL est équipé d'une direction à commande électrique, ce qui n'est pas une bonne nouvelle en général. Par contre, sur la TL, c'est quand même correct bien qu’en certaines circonstances, elle pourrait offrir un peu plus de résistance. Malgré tout, je suis persuadé que la majorité des conducteurs de cette voiture vont trouver que c'est adéquat.
Quant à la tenue de route, elle est neutre et on a réussi à corriger le survirage ponctuel de la version précédente. Il est certain que cette neutralité de comportement s’explique également par la transmission intégrale. Il faut également de préciser que la suspension n’est ni trop raide, ni trop molle, ce qui ajoute considérablement à l'agrément de conduite.
Silencieuse, relativement agile, dotée de bonnes performances et capable de se défendre sur une route sinueuse, l’Acura TL est une voiture d’exception tout comme sa silhouette. Heureusement pour cette division de Honda, il semble que de plus en plus de gens soient moins rébarbatifs face à cette silhouette iconoclaste et davantage impressionnés par les prestations routières.