Volkswagen Taos 2022 : l'agent double
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Avec la fin de carrière de la Golf en sol nord-américain, c’est maintenant le Volkswagen Taos qui a le mandat d’attirer les acheteurs de véhicules à hayon chez la marque allemande.
Plus petit qu’un Tiguan, son format est plutôt généreux pour un utilitaire sous-compact. Mesurant une dizaine de centimètres de plus qu’un Kia Seltos, le Taos s’approche du format d’un VUS compact.
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Dans la gamme Volkswagen, le Taos agit donc comme un agent double. Il doit séduire les propriétaires de Golf qui pensent à changer de véhicule, mais aussi les acheteurs qui magasinent un VUS sous-compact, une catégorie âprement disputée.
Spacieux et pratique
Plus long que ses principaux concurrents, le VUS signé Volkswagen profite d’un vaste habitacle, apte à accueillir une famille de quatre personnes. Et contrairement à certains concurrents qui négligent les passagers arrière à cause d’une ligne de toit fuyante (allô le Mazda CX-30…), les formes carrées du Taos octroient un bel espace à tous les occupants.
Avec les sièges avant réglés en position intermédiaire, l’espace pour les jambes est plus que satisfaisant à l’arrière. La grande fenestration et le toit ouvrant panoramique (sur les versions luxueuses) ajoutent également une luminosité bienvenue.
Le coffre, de grande capacité, oscille entre 790 litres dans le modèle à traction et 705 litres avec le rouage intégral 4Motion. Le modèle à traction possède d’ailleurs le plus grand coffre à bagages de la catégorie. Le Kia Seltos (752 litres) fait mieux que le Taos à quatre roues motrices, mais ce dernier conserve tout de même un volume utile parmi les plus importants du segment.
De retour sur le siège du conducteur, on constate que le tableau de bord est typique des modèles Volkswagen. Une rangée de boutons rotatifs, des commandes intuitives, un gros levier de vitesses traditionnel et un écran central en position haute dont l’interface demeure très conviviale. Vous ne serez pas dépaysé si vous conduisez déjà les produits de la marque. Nous avons noté une qualité de finition correcte, sans être époustouflante. Un Mazda CX-30 vendu au même prix fait beaucoup mieux sur ce point.
Un seul moteur
Dans la catégorie des VUS sous-compacts, certains constructeurs proposent une seule mécanique, tandis que d’autres en offrent deux ou plus. Volkswagen a choisi la première solution en optant pour un 4 cylindres en ligne turbocompressé de 1,5 litre. Fort d’une puissance de 158 chevaux et d’un couple de 184 lb-pi, il réalise des performances adéquates, à défaut d’être éclatantes.
Pour les versions de base c’est parfait, par contre, pour un modèle haut de gamme vendu plus de 36 000 $, c’est un peu limité face à l’artillerie de Subaru avec son 2,5 litres, de Mazda avec son 2,5 litres (atmosphérique ou turbo) ou de Hyundai/Kia avec leur 1,6 litre turbo.
Curieusement, Volkswagen propose un seul moteur mais deux transmissions différentes, en fonction du rouage retenu. Si vous craquez pour un Taos à roues motrices avant, la boîte est une automatique traditionnelle à 8 rapports, tandis qu’une DSG (double embrayage) à 7 rapports prend le relais dans les modèles 4Motion à quatre roues motrices.
Dans notre modèle d’essai équipé de la DSG, nous avons noté quelques lenteurs et hésitations. Il est d’ailleurs surprenant de ressentir des moments de latence avec une boîte à deux embrayages dont le but est justement d’éliminer les temps morts entre deux rapports… Mais pour une utilisation quotidienne, cela demeure acceptable.
Au chapitre de la consommation, Ressources naturelles Canada annonce une moyenne de 8,5 L/100 km pour le Taos 4Motion à boîte DSG. De notre côté, la consommation la plus basse obtenue s’élevait à 8,8 L/100 km sur la route et nous avons relevé une moyenne de 9,4 L/100 km à la fin de notre essai. Précisons qu’il faisait froid (température de -15°C en moyenne), ce qui a une incidence sur la consommation d’essence.
En ce qui concerne la tenue de route, le Taos poursuit sur la même voie que l’Atlas et le Tiguan avec un comportement « à l’américaine ». Comprenez par là que l’on a affaire à une direction légère et très assistée, ainsi qu’à une dynamique de conduite davantage axée sur le confort. C’est un choix tout à fait valable, qui conviendra très bien aux acheteurs qui veulent juste se déplacer.
Cela dit, si vous faites partie des propriétaires de Golf ou de Tiguan d’ancienne génération qui apprécient les produits allemands pour le plaisir de conduite qu’ils procurent, vous risquez d’être déçu. Dans ce cas, il serait judicieux de vous tourner vers un Mazda CX-30 ou un Subaru Crosstrek qui adopte une conduite plus intéressante, sans se montrer inconfortables au quotidien.
Attention au prix
Dernier point important à aborder, la gamme de prix du Taos. Volkswagen a opté pour une grille tarifaire supérieure à celle de ses rivaux directs. Et les modèles haut de gamme rejoignent aisément les prix pratiqués par la concurrence, mais avec une mécanique moins performante et un équipement qui n’est pas plus complet.
À titre d’exemple, notre modèle d’essai Highline doté de jantes de 19 pouces optionnelles (500 $) et de l’ensemble de sécurité active avancée (1 000 $) coûtait tout de même 38 195 $, transport et préparation inclus. Dit autrement, cela correspond à des mensualités de 731 $ pour un financement de 60 mois et 520 $ pour une location de 48 mois (20 000 km/année).
Le problème, c’est que pour respectivement 750 et 533 $, on peut s’offrir un Mazda CX-30 GT à moteur turbo, moins spacieux certes, mais qui développe 100 chevaux supplémentaires, affiche une qualité de finition supérieure et se montre bien plus plaisant à conduire.
En conclusion, le Volkswagen Taos n’est pas un mauvais véhicule en soi, bien au contraire. Cependant, son tarif trop élevé abaisse notablement sa compétitivité face à une concurrence qui propose davantage de diversité mécanique et des prix plus alléchants à équipement équivalent.