Chrysler Crossfire, pour se faire du bien !
Premier fruit de l’association entre deux constructeurs (DaimlerBenz et Chrysler) qui aura duré dix ans, la Crossfire aura permis à Chrysler de se refaire une image. Seulement, voilà, les acheteurs à qui on a trop souvent répété que cette voiture était une version américaine de la Mercedes SLK230 d’ancienne génération ont dans bien des cas choisi d’aller voir ailleurs. Quant à ceux qui ont craqué pour elle dès sa sortie, ils s’en sont procuré une il y a longtemps. Par conséquent, cette voiture pourtant pleine de talent n’attire plus grand monde et amasse désormais la poussière chez les concessionnaires… Pour le client intéressé, c’est toutefois une bonne nouvelle. Car cette Crossfire qui demeure aujourd’hui un secret bien gardé sera certainement accompagnée d’un important rabais si vous achetez l’exemplaire que le concessionnaire supporte depuis des mois, voire parfois même des années !
Qu’il s’agisse du coupé ou du roadster, il faut admettre que les lignes de cette voiture sont tout simplement spectaculaires. Certains n’aiment pas le côté rétromoderne qui s’y rattache mais personnellement, ça me plait. Maintenant, je vous dirais que la version SRT6, qui n’est plus sur le marché, portait bien mal cet immense aileron arrière. C’est en fait dans sa version actuelle que la Crossfire plait le plus, c’est-à-dire en version Limited. En passant, sachez qu’il s’agit pour 2008 de la seule offerte. La version de base — uniquement en noir — et à laquelle on avait retiré une foule de caractéristiques, histoire d’abaisser le prix, est elle aussi supprimée cette année.
Très élégante, la Crossfire n’est évidemment pas une voiture pratique. Son coffre est naturellement plus spacieux sur le coupé que sur le roadster, mais l’espace demeure néanmoins limité. Le roadster reçoit pour sa part un toit entièrement automatisé, qui lorsqu’en place, rend la visibilité très difficile. L’opération de « décapotage » s’effectue rapidement, transformant du même coup la voiture en une vraie beauté. Il faut savoir que le roadster n’apprécie guère les lave-autos... Même si le carrossier Karman, qui a conçu la version décapotable, est réputé pour son savoir-faire, il n’en reste pas moins qu’avec le toit en place, on se fait joyeusement arroser !
Influence Mercedes, bon ou mauvais ?
Très « mercedesienne », la finition intérieure est exceptionnelle. Les plastiques, cuirs et autres matériaux sont de grande qualité et le contraste des couleurs crée une ambiance très agréable. D’ailleurs, du radio en passant par les commutateurs jusqu’aux sièges, tout à bord provient des coffres de Mercedes. Vous comprendrez ainsi que le résultat est fabuleux mais qu’en revanche, certains détails d’aménagement plaisent un peu moins à une clientèle nord-américaine. Notamment, on constate que les espaces de rangement se font très rares et que les porte-gobelets brillent tout simplement par leur absence. Mentionnons également ce détestable levier servant à l’activation des clignotants et des essuie-glaces, que Mercedes commence à peine à abandonner.
Quel que soit votre gabarit, vous serez heureux d’apprendre que la Crossfire ne fait aucune discrimination. Bon, il est clair que vous n’y retrouverez pas le dégagement offert dans une Dodge Grand Caravan, mais pour un roadster, l’espace est fort généreux. De plus, cet habitacle est franchement confortable, ce qui en fait une voiture idéale si vous considérez à la fois une conduite sportive et un confort douillet.
Mécaniquement parlant, le seul moteur au menu est un V6 de 3,2 litres développant 215 chevaux. Naturellement, cette puissance ne conviendra pas à celui qui recherche LA bombe de l’heure, mais elle ne laissera certainement pas le commun des mortels sur son appétit. Souple et fournissant un couple généreux, peu importe le régime, ce moteur est agréable à exploiter en toute situation. Toutefois, la boîte automatique m’apparaît plus intéressante que la manuelle, celle-ci manque de précision et est accompagnée d’un levier dont le pommeau nous glisse constamment des mains. Et si certains trouvent inacceptable de voir ce type de véhicule doté d’une boîte automatique, demandez à ceux qui s’en procurent ce qu’ils en pensent. Souvent, vous constaterez que les propriétaires de Crossfire sont de nouveaux retraités ou d’anciens motocyclistes qui souhaitent toujours avoir du plaisir sur la route, mais qui ne veulent plus souffrir comme autrefois. Des sièges confortables, un bon système audio et… une boîte automatique sont alors des critères d’une importance capitale.
Surprenante agilité
N’allez toutefois pas croire que la Crossfire est une pantoufle sur roues ! Au contraire, il faudrait plutôt la comparer à une espadrille. Car pour avoir conduit cette voiture sur piste à plusieurs reprises, je peux vous dire que son comportement est franchement impressionnant. La voiture est non seulement fort plaisante à conduire, mais aussi très agile, dotée d’une direction précise et très agréable et pourvue d’un excellent freinage. Stable, elle étonne également par sa grande tenue de route. Attention cependant aux nids-de-poule, car les pneus arrière de 19 pouces composent difficilement avec les imperfections de notre réseau routier.
Bref, voilà une voiture qui procure de grands moments de bonheur à qui sait en profiter. Unique par son style comme par sa conception, elle propose à la fois dynamisme, confort et originalité. Qui plus est, elle est beaucoup moins chère que les roadsters germaniques concurrents et peut souvent être accompagnée d’importants rabais. Voilà qui porte à réfléchir…
Feu vert
Lignes audacieuses et originales
Grande agilité routière
Assemblage germanique
Confort étonnant
Feu rouge
Boîte manuelle désagréable
Marque peu prestigieuse
Espaces de rangement limités
Côté pratique inexistant