Chrysler 300, une recette à succès
Il faut avouer que Chrysler a visé juste en introduisant la 300 en 2005. Cette voiture a su en convaincre plusieurs grâce à son style osé et rétro qui tranche radicalement sur celui de ses rivales. Voilà qui lui a permis de gagner une bonne part de marché chez les berlines de luxe d'entrée de gamme. Tous les éléments de base d'une voiture à succès, incluant un bon comportement routier et un choix de groupes motopropulseurs performants, en font une routière hautement intéressante.
Malgré ses traits anciens, le traitement moderne apporté par les stylistes rend la 300 désirable également chez les acheteurs plus jeunes. En fait, elle ne fait pas dans la demi-mesure, on l’aime ou on ne l'aime pas. Difficile de passer à côté de la grille avant, légèrement remaniée pour 2008, qui procure toute une prestance à la voiture, tout comme son large empattement. Le modèle 300C offre quelques touches distinctes et sportives incluant des accents de chrome. Quant au modèle SRT8, quelques subtilités trahiront ses aspirations de sportive discrète, notamment ses jantes de 20 pouces, sa suspension abaissée, son devant plus agressif et, finalement, son double échappement à l'arrière. Cette année, on note l'ajout d'un modèle allongé destiné à donner une fonction plus exécutive à la 300.
Une cavalerie impressionnante
La Chrysler 300 dispose d'un choix de trois motorisations. Les versions 300, Touring et Limited se partagent un moteur six cylindres de 3,5 litres développant 250 chevaux pour un couple équivalent, alors que le modèle 300C est quant à lui doté d'un moteur V8 HEMI de 5,7 litres de 340 chevaux. Ce moteur est équipé de la technologie de désactivation des cylindres (MDS), un système qui permet de rouler en n'utilisant que quatre cylindres lorsque le moteur est moins sollicité. Tous ces modèles peuvent être pourvus de la traction intégrale pour un supplément assez important.
Pour ceux qui aiment combiner discrétion et performances, on retrouve au sommet de la gamme la version SRT8, un véritable bolide capable de surprendre quiconque croit que vous roulez dans une voiture de « pépère ». Ce moteur de 6,1 litres, également de l'écurie HEMI, développe la bagatelle de 425 chevaux et un couple de 420 lb-pi. Cette puissance est envoyée aux roues par le biais d'une boîte automatique à cinq rapports dotée d'un mode manuel. Si la SRT8 ne brille pas par son économie d'essence, elle demeure une voiture distinctive et drôlement performante si l'on tient compte de son prix. Voilà la base des modèles SRT.
Luxe et confort
À l'intérieur, on découvre un habitacle spacieux, mais surtout silencieux. Chrysler a fait un bon travail en ce qui a trait à l'insonorisation. Quelques touches intéressantes donnent un petit cachet sophistiqué à la voiture, comme la présence d'une horloge analogique au centre du tableau de bord. Ce tableau, quoiqu’imposant, se veut ergonomique et bien étudié. Tout nous tombe naturellement sous les yeux. Autre nouveauté cette année, l'instrumentation a légèrement été revue. Tous les passagers profitent d'un excellent confort et de dégagements raisonnables. La forme plutôt carrée de la voiture contribue à améliorer cet élément. Si les sièges s'avèrent confortables, on aurait apprécié un peu plus de support latéral dans les virages, on a l'impression de glisser de gauche à droite. Cette lacune est bien corrigée dans la version STR8 qui possède des sièges plus fermes et des appuis latéraux plus soutenus.
Bonne routière
L'arrivée de la 300 s'est faite à une époque où la propulsion revenait à la mode. Tout comme les Dodge Magnum et Dodge Charger, la 300 utilise la propulsion au lieu de la traction avant. Cette configuration maximise les performances, mais certains ont encore quelques réserves à l'égard de ce type de rouage lors de conditions hivernales. Rassurez-vous, l'apparition des systèmes de contrôle de la traction moderne rend la conduite de la 300 pratiquement identique à celle d'une voiture à traction. Il vous faudra simplement apprendre les petits caprices de cette technologie dans certaines occasions. Par exemple, vous devrez désactiver l'antipatinage quand la voiture est enlisée ou lorsque vous montez une pente glacée, histoire d'éviter de couper la puissance aux roues. Parfois, le patinage des roues est nécessaire.
Peu importe la version retenue, la 300 se révèle intéressante et agréable, que vous décidiez de favoriser l'économie d'essence avec le six cylindres, ou la puissance brute du moteur HEMI. Le compromis entre confort et tenue de route est bien assuré par la suspension indépendante alors que le châssis est doté d'une bonne rigidité. Malgré ses apparences, la 300C à moteur HEMI pourra en surprendre plusieurs. On apprécie son couple généreux qui lance la voiture sans hésitation, le tout accompagné d'une riche sonorité. Sa direction s'avère cependant légèrement trop surassitée, on perd quelque peu les sensations de la route. Quant au volant, son large diamètre et sa prise en main plus difficile ne facilitent pas la maîtrise de la voiture en conduite plus sportive. On comprend néanmoins que cet élément n'est pas un des principaux critères d'achat chez la clientèle cible.
À voir le nombre de véhicules présents sur la route, surtout chez nos voisins du Sud, il est évident que la 300 sait se faire aimer. C'était pourtant tout un pari. Son succès est d'autant plus intéressant qu'elle est construite au Canada, et que son design est l'œuvre d'un jeune Québécois. Que vous optiez pour l'économie ou la puissance, pour la propulsion ou la traction intégrale, la 300 demeure un excellent choix.
Feu vert
Lignes distinctives,
habitacle spacieux et luxueux,
moteurs performants, finition soignée
Feu rouge
Direction surassistée, manque de support des sièges,
consommation élevée (HEMI),
antipatinage intrusif