Mazda MX-30 2022 : 110 kilomètres en hiver, non merci!
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C’est en cours d’année 2021 que Mazda a finalement sorti un premier véhicule entièrement électrique, le MX-30. Si certains manufacturiers ont d’abord franchi le pas de l’électrification en choisissant la technologie hybride, Mazda préférait miser sur l’optimisation de ses moteurs à essence, nous disait-on.
Afin de voir ce que le MX-30 2022 a réellement dans le ventre, Le Guide de l’auto l’a mis à l’essai dans un contexte hivernal, en plein mois de janvier sur les routes du Québec.
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Une autonomie nettement insuffisante
Le Mazda MX-30 est animé par un moteur électrique qui développe 144 chevaux et 200 livres-pied. À la lecture de ces données, vous conviendrez que le MX-30 n’est pas une bête de performance. En revanche, comme tous les véhicules électriques, on profite de l’instantanéité de la puissance, mais on remarque que celle-ci s’essouffle rapidement. Le tout est transmis aux roues avant. Il est à noter qu’il s’agit du seul rouage offert.
En ce qui a trait à la batterie, sa capacité s’élève à 35,5 kWh. Cela perme une autonomie officielle de 161 kilomètres. Nous avons récolté le témoignage d’un collègue qui affirme n’avoir pu parcourir plus de 140 kilomètres, avec une partie sur l’autoroute, cet automne alors que les conditions étaient pratiquement idéales.
Lors de notre essai routier hivernal, nous avons été en mesure de rouler sur une maigre distance de 110,5 kilomètres avant que la batterie ne nécessite une recharge. Après une recharge complète, l’autonomie prévue par l’ordinateur de bord oscillait entre 121 et 126 kilomètres. Voilà de quoi être déçu avant même d’avoir quitté la maison!
Disons-le d’emblée, on a été bon joueur avec le MX-30. Certes, une partie du trajet a été réalisée sur l’autoroute, mais nous ne circulions même pas à la limite tolérée, mais plutôt à environ 105 km/h. Il est donc totalement légitime d’imaginer qu’il aurait été très difficile de dépasser le cap des 100 kilomètres en adoptant une conduite « normale ». C’est décevant sur toute la ligne.
Alors que l’on est en 2022, on vit carrément les mêmes enjeux et désagréments rencontrés avec une Nissan Leaf ou une Mitsubishi i-MiEV il y a une décennie. Bonjour l’évolution!
Une bouille sympathique, mais pas pratique
Rendons à César ce qui appartient à César. Le Mazda MX-30 fait partie de cette petite catégorie de véhicules qui sont à la fois mignons et qui ne ressemblent à rien d’autre. On peut penser à la Fiat 500, à la Volkswagen Beetle et au Nissan Cube par exemple.
Parmi les éléments stylistiques distinctifs du MX-30, soulignons la présence de portes antagonistes. Un joli clin d’œil à la défunte RX-8! En revanche, l’accès aux places arrière est difficile. Le dégagement de celles-ci est limité et leur confort pratiquement absent.
Mentionnons au passage la présence de matériaux inhabituels dans l’habitacle comme le liège. Bien que ce soit élégant et audacieux, on est curieux de voir ce matériau vieillir et résister aux taches de café, notamment. Le temps nous le dira.
Si certains véhicules électriques proposent un espace de chargement supplémentaire à l’avant, ce n’est pas le cas du MX-30. Il faut se contenter d’un coffre traditionnel à l’arrière, qui est loin d’être volumineux soit dit en passant.
Un prix élevé
N’allez pas penser que le MX-30 est offert à prix d’aubaine en raison de son autonomie limitée. Oh que non! Dans sa version de base GS, le MX-30 est étiqueté à partir de 42 150 $. Une seconde mouture , légèrement plus cossue et identifiée par les lettres GT, est vendue à partir de 47 150 $.
Heureusement, les taux ne sont pas usuraires. À la location, ils oscillent entre 1,4 et 2,9% au moment d’écrire ces lignes. À l’achat, ils varient entre 1,2 et 3,2%.
Il faut aussi savoir que le MX-30, dans ses deux déclinaisons, est éligible à la subvention fédérale de 5 000 $ et à celle du provincial qui s’élève à 8 000 $.
Une version à moteur rotatif… éventuellement
Il est prévu que Mazda bonifie la gamme du MX-30 en ajoutant une variante équipée d’un prolongateur d’autonomie. Celle-ci abriterait un moteur rotatif à essence qui produirait de l’électricité afin d’alimenter la batterie, comme c’était le cas avec la Chevrolet Volt.
Pour l’instant, on ignore tout détail technique en lien avec cette future mouture.
En bref
Nos attentes n’étaient pas particulièrement élevées avant de prendre le volant du Mazda MX-30 2022. Cela étant, ça ne nous a pas empêchés d’être globalement déçus.
Un tel véhicule aurait pu être pertinent il y a dix ans alors que l’automobile électrique en était à ses balbutiements. En 2022, c’est cependant inacceptable. Aussi bien aller voir ailleurs, à commencer par la Chevrolet Bolt EV et le Kia Niro EV,, deux modèles qui répondront assurément mieux à vos besoins.