Chevrolet Optra, la cinquième roue du carrosse
La pauvre Chevrolet Optra n’a pas la vie facile. Même s’il s’agit d’une très bonne petite voiture, son positionnement au sein de la gamme Chevrolet laisse pantois. De dimensions à peu près identiques à celles d’une Cobalt mais proposant un moteur moins puissant, la Optra doit donc supporter la comparaison avec une voiture très populaire. Sans oublier d’autres concurrentes telles que Kia Spectra, Ford Focus et Mazda3. De plus, l’Optra est vendue en version familiale et hatchback cinq portes (Optra5), deux configurations à première vue très similaires tout en étant différentes.
À ses débuts, la Chevrolet Optra formait un trio avec la Chevrolet Epica et la Chevrolet Aveo. Ces trois automobiles faisaient partie des restes de Daewoo, un manufacturier coréen racheté par General Motors. Obtenues pour une bouchée de pain, GM pouvait ainsi compter sur des voitures fiables et bien fabriquées. Des trois, la petite Aveo est celle qui a su le mieux tirer son épingle du jeu tandis que l’Epica n’est plus offerte, faute d’acheteurs. La Chevrolet Optra revient donc cette année sans changements. Si deux versions de l’Optra sont proposées chez nous, il est intéressant de noter que nos voisins du Sud ont droit à deux versions eux aussi… mais chez Suzuki qui a simplement mis son écusson en lieu et place du nœud papillon de Chevrolet. Et ces deux versions sont… la familiale et la berline ! Ils n’ont pas la cinq portes et nous n’avons pas la berline. Différences culturelles sans doute.
Manuelle ou automatique, telle est la question
Mais revenons à nos Optra. Un seul moteur est présent. Il s’agit d’un quatre cylindres en ligne de 2,0 litres de 119 chevaux. Ce moteur ne fait pas de l’Optra une machine de course mais il n’est pas impotent pour autant. Les accélérations sont très correctes, surtout avec la manuelle à cinq rapports dont le maniement pourrait être plus précis. L’automatique à quatre rapports, dont la grille de sélection ne mériterait même pas d’équiper un tracteur, semble moins bien adaptée à ce moteur. Les accélérations et reprises se montrent nettement plus laborieuses tout en émettant le son d’un cyclope qui se meurt dans d’affreuses souffrances. Et ça, c’est quand il n’y a qu’une personne à bord. Imaginez avec cinq adultes ! Comme si ce n’était pas assez, la consommation d’essence n’est pas des meilleures. Ce n’est pas la pire non plus mais on s’attend toujours à mieux, particulièrement lorsque la puissance fait défaut.
S’il est une chose qu’on ne peut prendre en défaut sur une Optra, c’est bien son châssis, très solide. Les suspensions, indépendantes aux quatre roues, pourraient bénéficier d’une moins grande souplesse mais, dans l’ensemble, c’est réussi. La tenue de route s’avère très correcte pour la catégorie, mais des pneus d’origine de meilleure qualité aideraient grandement. Même si l’Optra s’accroche avec ténacité au bitume, cela n’en fait pas nécessairement une voiture sport. Le roulis (la voiture penche) est présent dès qu’on tourne le volant et les sièges ne font rien pour retenir le conducteur et ses passagers en place. Les freins décélèrent la voiture avec conviction, mais on ne peut compter sur eux pour une utilisation le moindrement intensive, ce qui est un peu surprenant compte tenu du poids relativement léger de la voiture et des quatre freins à disque. Parmi les notes positives, mentionnons l’excellente visibilité tout autour.
Comme nous l’avons déjà dit, l’Optra est proposée en deux modèles. Un hatchback cinq portes et une familiale. L’arrière de la familiale est plus distinct que celui de la hatchback cinq portes qui, lui, ressemble trop à une Mazda3. Des deux modèles, il est évident que la familiale est la plus pratique. Même si l’empattement des deux voitures est le même, la carrosserie de la familiale plus longue de 270 mm. Aussi, la hauteur gagne 55 mm. Ces millimètres augmentent l’espace disponible de la partie arrière de la familiale. Le coffre de la hatchback peut contenir 250 litres tandis que celui de la familiale 100 de plus. Même si le coffre de la familiale ne peut prétendre accueillir un bateau de 24 pieds, un réfrigérateur et une horloge grand-père en même temps, il n’en demeure pas moins que, pour la catégorie, il loge beaucoup. D’ailleurs, la compétition est plutôt réduite dans le domaine des petites familiales. La Focus a abandonné la partie, la Mitsubishi Lancer Sportback n’est pas encore présentée, reste la Kia Spectra 5 qui est plutôt une hatchback, la Dodge Caliber et le duo Pontiac Vibe/Toyota Matrix.
Avoir du coffre
Le seuil de chargement de l’Optra familiale est plus bas que celui de la hatchback, ce qui facilite le chargement d’objets lourds et l’ouverture est suffisamment grande. Par contre, le hayon est un peu dur à refermer. Sous le plancher du coffre, on retrouve différents espaces de rangement pour de menus objets. Les dossiers arrière s’abaissent et forment un fond presque plat, ce qui améliore grandement les capacités de chargement puisque la longueur du plancher passe ainsi de 970 mm à 1650.
Même si la Chevrolet Optra est considérée comme une voiture économique, cela ne veut pas dire que sa finition ait été bâclée. C’est tout le contraire et, malgré des matériaux bon marché, les pièces sont généralement bien assemblées et on n’entend aucun bruit de caisse. Il est assez ironique de constater que General Motors, qui n’a souvent de la qualité de la finition qu’une bien vague idée, présente une voiture bas de gamme aussi bien finie… Les sièges ne sont pas particulièrement beaux mais ils sont confortables, même sur de longues distances. Pour leur part, ceux situés à l’arrière font preuve de compréhension et le dégagement pour les jambes et la tête s’avère très correct pour la catégorie.
Les deux Chevrolet Optra ne sont sans doute pas les voitures les plus excitantes à regarder et à conduire mais elles effectuent leur boulot avec sérieux. Si la hatchback se montre un peu plus agréable à conduire, la familiale se veut plus pratique. Et, à ne pas négliger, leurs prix sont justes et les incitatifs de General Motors améliorent davantage l’offre.
Feu vert
Transmission manuelle bien adaptée,
comportement routier correct, excellente visibilité,
familiale pratique, finition sérieuse
Feu rouge
Personnalité mal définie, transmission automatique peu agréable,
consommation d'essence un peu élevée, valeur de revente triste,
insonorisation déficiente