Audi A8/S8, parc d'amusement à 100 000$
Qui a dit qu’une berline de grand luxe se devait uniquement d’être un havre de paix isolé du monde extérieur, ayant comme seul objectif de déplacer son propriétaire dans le plus sélect des conforts ? N’y aurait-il pas aussi de la place pour du plaisir ? Pourtant, à en croire la majorité des constructeurs qui produisent de tels véhicules, il semble que cet élément n’a jamais fait partie des plans. Toutefois, comme il y a une exception à toute règle, il fallait que quelqu’un fasse les choses différemment. Et chez les grandes berlines, force est d’admettre que Audi se démarque du peloton.
Vous vous demandez pourquoi ? Parce que la plus noble des berlines de la marque propose ce que plusieurs ne semblent même pas connaître, c’est-à-dire l’agrément de conduite. Évidemment, certains acheteurs n’en ont que faire, et c’est à eux que s’adressent les Mercedes et Lexus comparables. Mais la clientèle de ce type de voiture ne se limite pas qu’aux acheteurs d’âge vénérable qui ont connu une brillante carrière et qui souhaitent désormais savourer le calme et la sérénité. Il y a aussi ceux qui désirent conduire une voiture de première classe.
D’abord, le conducteur remarquera sur la route que la voiture est plus communicative que toute autre rivale. En d’autres mots, le sentiment de contrôle est de beaucoup supérieur. On a presque l’impression de faire corps avec la voiture, ce qui est tout de même exceptionnel compte tenu de ses dimensions et de son poids. Un châssis ultrarigide, une suspension réglable très bien calibrée ainsi qu’une direction précise et juste assez ferme permettent donc de découvrir la définition du véritable agrément de conduite.
Bien sûr, le somptueux V8 de 4,2 litres qui s’acquitte son travail avec brio, offre tout ce qu’il faut de puissance et de couple pour mouvoir honorablement les quelques 2 000 kilos que pèse ce navire. Souple et agressif, il sait se montrer très civilisé mais aussi très sportif. Il n’a évidemment pas la voracité du V10 de la S8, mais peut aisément clouer le bec à bien des sportives de renom. Quant à la S8, il s’agit carrément d’une fusée à quatre roues, en robe de bal. Certains éléments esthétiques tels les jantes de 20 pouces et le carénage avant laissent deviner ses performances supérieures, mais il faut vraiment la conduire pour découvrir à quel point cette voiture est une grande athlète. La W12, elle, propose un mélange des deux, en ajoutant bien sûr l’ultime douceur propre aux moteurs à douze cylindres.
100 000 $, vous dites ?
Plutôt 125 000 $, voire 150 000 $ ! Car même si l’Audi A8 affiche un prix de départ se situant légèrement sous la barre des six chiffres, il n’est pas rare de voir le prix de ces engins grimper en flèche, après l’ajout de quelques options. Je vous invite d’ailleurs à consulter la longue liste de caractéristiques optionnelles offertes. Vous verrez alors que même en déboursant 100 000 $, il y a place à encore beaucoup d’extras ! Et je ne parle pas ici du modèle W12…
Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que de s’installer au volant d’une A8 est un grand privilège. En premier lieu, rares sont les voitures qui affichent une qualité de finition de la sorte. Les cuirs riches, les boiseries véritables, ce somptueux pavillon recouvert de suède et ces fines touches d’aluminium brossé sont au nombre des détails qui composent l’environnement de cette A8. Et bien sûr, le tout est méticuleusement assemblé de façon à ce qu’il n’y ait aucun craquement, ni défaut d’apparence.
Les sièges avant, chauffants et ventilés, sont pour leur part plutôt fermes, mais s’avèrent néanmoins très confortables. En se laissant aller à quelques options, ils peuvent aussi remplacer les services d’un massothérapeute grâce à la fonction massage ! Oui, oui ! Et bien sûr, les innombrables réglables permettent au conducteur d’y trouver une position optimale. Ergonomique dans l’ensemble, la planche de bord a été finement étudiée. Néanmoins, il faut admettre qu’une sérieuse période d’adaptation est nécessaire pour bien apprivoiser le système MMI, cet ordinateur central gérant une foule de fonctions comme la chaîne audio, la ventilation, la navigation et plus encore.
Les options…
D’emblée, je recommande à tout audiophile de se laisser séduire par cette chaîne audio Bang & Olufsen, dont la qualité sonore et la puissance dépassent toutes attentes. Cette dernière coûte peut-être le prix d’une Ford Focus âgée de cinq ans, mais je ne tenterai pas ici de donner des conseils financiers à celui qui peut s’acheter un tel bolide ! Aussi, parmi les options intéressantes se trouvent une suspension pneumatique à hauteur réglable, l’ensemble premium qui comporte une caméra de recul, ainsi qu’un régulateur de vitesse adaptatif très efficace. En revanche, je trouve un peu insultant de devoir débourser un supplément pour avoir droit à une prise pour iPod, une trappe d’accès au coffre avec passe-skis et un toit ouvrant ! Qui plus est, le système audio ne peut lire les fichiers MP3/WMA, et on n’a même pas daigné offrir un système de divertissement avec lecteur DVD. Oh oui, pardon, on nous l’offre, mais seulement dans l’ultime A8 W12 à 170 000 $!
Voilà donc une voiture aussi gracieuse qu’onéreuse, mais qui se démarque du peloton et même de sa rivale munichoise par un agrément et un dynamisme de conduite certains. Chose intéressante, on me faisait remarquer chez Audi que l’A8 était désormais la plus vieille voiture de la gamme. N’est-ce pas beau la vieillesse ?
Feu vert
Grande routière
Agrément de conduite étonnant
Finition intérieure splendide
Mécaniques fabuleuses
Confort de première classe
Feu rouge
Beaucoup d’options très chères
Système MMI complexe
Fiabilité variable