Dieselgate : Audi jugé responsable des moteurs truqués livrés par VW
Dans le scandale tentaculaire des moteurs diésel truqués, Audi a été reconnu jeudi responsable au titre des moteurs fournis par sa maison-mère Volkswagen, a décidé jeudi la plus haute juridiction allemande, confortant la position de clients trompés par le géant de l’automobile.
Outre Volkswagen, Audi a également induit en erreur les autorités d’immatriculation et ses clients de manière « immorale », a décidé jeudi la Cour fédérale de justice (BGH) de Karlsruhe.
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Le constructeur d’Ingolstadt a mis en circulation des véhicules équipés du moteur EA 189 fourni par Volkswagen bien qu’ « au moins une personne responsable (chez Audi) savait que le moteur était équipé d’un logiciel trompeur », écrit la Cour, qui a confirmé quatre jugements de tribunaux régionaux datant de l’automne 2020.
« La décision renforce considérablement les droits des consommateurs concernés, car Audi doit être responsable des moteurs manipulés qui ont été développés par VW », commente l’avocat Claus Goldenstein dans un communiqué.
Audi va devoir à son tour verser des dommages et intérêts, après qu’en mai 2020, la même Cour fédérale a condamné Volkswagen à rembourser un client lésé, une première qui marquait un revers pour le constructeur.
En 2018, Audi avait déjà accepté de payer une amende de 800 millions d’euros réclamée par le parquet de Munich ayant engagé sa responsabilité pénale.
Le procès pénal de Rupert Stadler, ancien patron d’Audi, a lui débuté en 2020 et est toujours en cours.
Le « dieselgate », qui a donné lieu à de nombreuses actions en justice à travers le monde, a déjà coûté 30 milliards d’euros à Volkswagen, en grande partie aux États-Unis où le groupe allemand a plaidé coupable de fraude en 2017.
Volkswagen avait reconnu à l’automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diésel d’un logiciel capable de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées. Quelque 8,5 millions de véhicules ont été concernés en Europe.
En Allemagne, le constructeur a conclu en avril 2020 un accord à l’amiable avec l’association de consommateurs VZBV, pour un montant d’au moins 750 millions d’euros.