Rivian R1T 2022 : la Tesla des aventuriers?
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Maintenant que les liens avec Ford en rapport avec le développement de véhicules électriques sont rompus, Rivian vole de ses propres ailes. Et cela semble porter ses fruits puisque la valeur en bourse dépassait récemment le cap des 100 milliards de dollars. Comme quoi les investisseurs rêvent d’une multiplication d’entreprises ciblant la voiture électrique, toujours guidés par la montée en flèche de Tesla.
Alors, qui est Rivian? En somme, c’est une entreprise fondée en Floride par un jeune entrepreneur du nom de Robert Scaringe, aujourd’hui âgé de 38 ans. Désormais basée à Irvine en Californie et possédant une usine d’assemblage en Illinois, Rivian démarre cette année la distribution de ses produits. On planifie également l’implantation d’un ambitieux réseau de bornes de recharge, lesquelles se retrouveraient non seulement dans les milieux urbains, mais aussi aux abords des parcs nationaux et des stations de ski. Un réseau qui comporterait plus de 10 000 bornes à l’échelle nord-américaine d’ici la fin de 2023.
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On peut évidemment s’interroger sur la pertinence de suivre les traces de Tesla qui songe déjà à rendre disponibles ses bornes à tout électromobiliste. Or, le premier contact avec les stratèges de l’entreprise n’allait pas me permettre d’approfondir le sujet. En fait, durant les 40 minutes m’étant accordées pour l’essai de la camionnette R1T, j’allais devoir apprivoiser le produit, découvrir ses fonctionnalités, discuter avec les représentants de la marque ainsi que m’arrêter un instant, histoire de tirer quelques clichés du véhicule. Un premier contact qui fut donc rapide, bien que très concluant.
Intermédiaire
Sachez d’abord que le Rivian R1T n’a rien d’un Ford F-150. Ses dimensions se comparent à celles d’un Chevrolet Colorado ou d’un Toyota Tacoma, proposant une seule longueur de caisse (54 pouces). Cette camionnette n’a donc rien d’encombrant. Idem pour le VUS R1S, qui en sera directement dérivé, et qui fera sans doute son apparition comme modèle 2023 sur notre marché.
Évidemment, son look sympathique et fort original retient l’attention. Avec ce devant unique où se greffent deux phares verticaux à DEL, mais aussi avec cet heureux mélange de « muscles » et de raffinement que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Et puis, il y a ce tunnel de rangement de 330 litres, franchement bien pensé et accessible via des battants logés de chaque côté, devant l’axe des roues arrière, sur lesquels il est d’ailleurs possible de grimper pour accéder plus facilement à la caisse. Ajoutez à cela un coffre avant d’un volume de plus de 300 litres et une caisse modulable pour un volume de chargement total de 1 755 litres, en excluant l’utilisation de la cabine.
Sobre et épuré, l’habitacle du R1T arbore une finition exceptionnelle et une présentation à la fois riche et ultramoderne. Sans surprise s’y logent deux gros écrans, celui du centre étant tactile alors que l’autre fait office d’instrumentation pour le conducteur. À la façon de Tesla, les commandes situées sur le volant servent à l’ajustement des rétroviseurs et à l’utilisation de l’écran numérique sur lequel l’utilisation énergétique est extrêmement bien illustrée.
Polyvalente, la cabine peut accueillir cinq adultes en tout confort, au même titre qu’avec une camionnette traditionnelle. Dans la caisse, on peut charger des objets dont la masse peut atteindre 1 760 lb, ce qui est équivalent à ce que propose une camionnette pleine grandeur. Il faut dire que malgré sa taille moins imposante, le R1T n’a rien à envier aux gros modèles habituels. Et pour cause, une capacité de remorquage pouvant atteindre 11 000 lb (4 989 kg) impactera sans doute considérablement l’autonomie annoncée à 500 kilomètres.
L’autonomie n’est pas un problème
En effet, avec une grosse batterie de 135 kWh, le R1T a une autonomie de 500 kilomètres, pour une consommation estimée à 27 kWh/100 km. Évidemment, dans l’optique où vous n’exploitez pas toute la puissance disponible, laquelle se chiffre à 800 chevaux. Cela permet d’ailleurs au véhicule de boucler le 0 à 100 km/h en trois secondes à peine, du jamais vu avec une camionnette de série. Et croyez-moi, les performances en accélération de ce véhicule sont impressionnantes.
En fait, le R1T est en mesure de battre une Porsche 911 ou une Challenger Hellcat sur une piste d’accélération, et l’exercice s’effectue avec une grande facilité, sans même avoir l’impression de livrer une bataille contre les lois de la physique. Il faut dire que l’on équipe aussi ce véhicule d’une suspension particulièrement efficace. Cette dernière est indépendante aux quatre roues et pneumatique, octroyant d’ailleurs un ajustement en hauteur pouvant atteindre six pouces. Un élément qui explique sans doute pourquoi Rivian se vante de pouvoir jeter son véhicule dans une mare de trois pieds d’eau, bien que l’exercice soit inutile.
Vous avez donc là une camionnette aux mille talents, amusante à conduire et que vous pourrez paramétrer selon vos désirs puisque l’on y retrouve huit modes de conduite, dont les incontournables Sport et Autonomie, mais également un mode Remorquage. Puis, pas moins de cinq modes de conduite hors route, pour parer à toutes les conditions.
Sur des routes parfois dégradées, la camionnette Rivian m’a prouvé deux choses. D’abord, que la suspension était extrêmement bien adaptée, et ensuite que la qualité d’assemblage n’était pas sans tâche. En effet, les nombreux craquements et bruits de caisse chassent l’impression de grand raffinement à laquelle on s’attend d’un véhicule dont le prix d’entrée se situe à 90 000 $. Une facture qui sera majorée à 97 250 $ si vous optez pour le modèle Adventure, lequel propose notamment une plus belle finition, des sièges ventilés, un système audio Meridian et un couvre-caisse motorisé. Puis, pour davantage d’autonomie, vous pourriez aussi opter pour une batterie de 180 kWh, vous permettant alors de parcourir 640 kilomètres sur une seule charge. Le tout, hélas, pour un supplément de 14 000 $.
À suivre…
N’eût été cette qualité d’assemblage quelconque qui ne fait pas très bonne figure, cette camionnette a tout pour plaire. Que ce soit sa conduite, ses performances, son autonomie et son look, en passant par l’aménagement de la cabine, dont plusieurs constructeurs devraient s’inspirer. J’aimerais remettre la main sur un de ces modèles, cette fois chez nous, dans nos conditions, pour voir si on livre efficacement la marchandise. Et puis, sans doute qu’à ce moment, on me prêtera autre chose qu’un modèle de préproduction, sur lequel le resserrement de quelques boulons était peut-être nécessaire...