Mazda6, sourire obligatoire
J’ai toujours détesté perdre. Quand je prenais le volant, sur n’importe quel circuit du monde, c’était pour gagner, peu importe les conditions (attention, je ne dis pas peu importe les méthodes car j’ai constamment respecté les règles de près). Ce désir de victoire se trahit encore aujourd’hui chaque fois que je touche à un volant dans un climat de compétition. Même si cette compétition n’est en fait qu’un simulateur virtuel, et que la voiture que je conduis n’existe que dans l’esprit de ses créateurs via mon ordinateur. Bref, la deuxième place et moi n’avons jamais fait bon ménage ! Et c’est exactement ce que Mazda s’est dit lorsqu’ils ont lancé la Mazda6.
La réalité, c’est que l’on a créé une berline familiale dont l’ambition n’est rien de moins que de dominer ce créneau hautement compétitif, et ce, à tous les points de vue. N’en déplaise à la compétition, il semble bien que Mazda ait réussi son pari puisque sa Mazda6 est certainement un des chefs de file de sa catégorie, pour ne pas dire LE chef.
Je ne veux rien enlever aux Honda Accord et Toyota Camry de ce monde, mais il faut avouer que Mazda a réussi à produire un véhicule dont les qualités de confort et d’espace sont au moins équivalentes à la compétition, tout en lui insufflant des propriétés dynamiques plus amusantes que ses rivales.
Conduire avec le sourire
Tous ceux qui me connaissent vous le diront, il n’y a rien de plus important pour moi que d’avoir un maximum de sensations quand je conduis une voiture. Comme pilote automobile, c’est d’ailleurs la première qualité qu’il faut développer puisque notre rôle est aussi et surtout de ressentir notre bolide, et de transmettre ces sensations à nos ingénieurs pour améliorer les réglages.
Dans ce domaine, la Mazda6, peu importe sa version, est un modèle du genre. Au volant de la berline, on ressent chaque virage, chaque bosse non pas comme un désagrément, mais comme un enchaînement de conditions qui font corps avec la voiture. En fait, on ressent tellement bien cet environnement que l’on réussit à adapter son style de conduite aisément pour tirer le maximum de la voiture. Et pas nécessairement à haute vitesse, faut-il le rappeler, mais plutôt à un rythme qui nous permet de tout apprécier… avec le sourire.
Sous le capot de la berline, un moteur quatre cylindres de 2,3 litres développant 160 chevaux qui, il faut l’admettre, est extrêmement performant. En fait, il répond tellement bien à la commande, peu importe les circonstances, qu’il serait probablement mon premier choix de la gamme si ce n’était sa consommation, avouons-le, un peu élevée. Notons cependant que cette gourmandise excessive est presque la marque de commerce de Mazda qui parvient difficilement à la contrôler dans toute sa gamme. La version sport et la version familiale sont pour leur part équipées d’un moteur V6 de 3,0 litres qui développe 220 chevaux et 192 livres-pied de couple. Un moteur capable de performances au-delà de la moyenne, souple et avec une accélération linéaire.
Jumelée à ces moteurs, une transmission manuelle à cinq vitesses agréable, mais peut-être pas aussi précise qu’on le souhaiterait. Mécaniquement cependant, les vitesses s’enclenchent sans hésitation, et la course de levier est suffisamment courte. Il est aussi possible d’opter pour une transmission automatique à 5 rapports (I4) ou à 6 rapports avec mode sport dans le cas des moteurs de 3,0 litres. Cette dernière a subi quelques modifications en 2006, les rapports ayant changé pour la rendre plus performante.
Mais ces versions plus standard ne sont qu’une partie de l’offensive Mazda qui a décidé cette année de se lancer dans la course à la performance en dévoilant une version Mazdaspeed de sa série 6. Cette nouvelle voiture de performance, vendue uniquement en traction intégrale, dispose d’un moteur 6 cylindres 2,3 litres turbo à injection directe. Une mécanique qui nourrit quelque 284 chevaux, et environ 280 livres-pied de couple transmis aux roues par le biais d’une transmission six vitesses de type sport.
Cette dernière, développée spécifiquement pour la Mazdaspeed, utilise des rapports différents, concentrant le couple à bas régime pour des accélérations rapides, et avec de basses révolutions pour des randonnées à vitesse constante. Mais son entrée en scène est perpétuellement retardée.
Vision moderne
À l’intérieur de la Mazda6, peu importe sa version (car rappelons-le, la 6 est offerte comme berline quatre ou cinq portes, comme familiale ou en version Mazdaspeed, chacune ayant leurs propres propositions d’équipement), le look est résolument moderne.
Le plus grand défaut dans l’habitacle, c’est probablement le dégagement. Les passagers avant n’auront pas trop à souffrir, le conducteur surtout pouvant aisément se trouver une position de conduite agréable et efficace avec un bon support. Mais ceux assis derrière devront accepter de sacrifier un peu de leur espace vital pour compléter la randonnée…
Ce petit sacrifice ne fera pas oublier cependant la précision de la conduite et la tenue de route exceptionnelle de la voiture. Attention, au volant d’une Mazda6, sourire obligatoire !
Feu vert
Silhouette dynamique
Moteur 4 cylindres efficaces
Planche de bord bien conçue
Transmission sport précise
Feu rouge
Consommation élevée
Habitacle peu spacieux
Freinage parfois hésitant
Accès au coffre difficile