Volkswagen Golf GTI / R 2022 : l'attente en valait la peine
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Pas de doute, les amateurs de la marque Volkswagen n’en pouvaient plus d’attendre l’arrivée de cette huitième génération des Golf GTI et Golf R, seules survivantes de la gamme pour le marché nord-américain.
Car si chez nous, la Golf connaissait toujours un certain succès, on la considérait au sud de nos frontières comme du bois mort. Une voiture parfois même qualifiée d’illogique par plusieurs spécialistes du marché américain, qui ne comprenaient guère la pertinence de vendre une Golf ordinaire à hayon plus chère qu’une Jetta de gamme équivalente. Parce qu’on le sait, les Américains détestent les voitures à hayon. Sauf si bien sûr, il s’agit d’une authentique sportive. Alors là, c’est différent.
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Plus coûteuses que les Golf ordinaires, mais aussi drôlement plus aguichantes, les Golf GTI et R reviennent donc en force pour 2022. Elles arborent une nouvelle robe, typiquement Golf, où les distinctions sont clairement plus marquées d’un modèle à l’autre. Par exemple, les Golf GTI et R bénéficient chacune de pare-chocs, calandre, jupes latérales, jantes et échappement qui leur sont propres, sans compter l’aileron qui, dans le cas de la R, se détache pour une première fois du hayon.
C’est dans le cadre des essais du NACTOY (North American Car, Utility and Truck of the Year Awards) que j’ai pu expérimenter ces deux modèles, qui pourraient très bien mériter les honneurs pour 2022. Un duo de voitures qui nous réconcilie avec l’automobile traditionnelle, massivement délaissée par les acheteurs nord-américains, et qui conserve comme principale caractéristique un agrément de conduite littéralement incomparable.
À la lumière de ces deux essais éclairs, « homogénéité » demeure le mot qui leur sied le mieux. Des autos amusantes, agiles et avec lesquelles le conducteur fait corps, sans compter qu’elles sont encore plus conviviales que par le passé. Il faut dire que les différents modes de conduite permettent d’obtenir une réelle conduite sportive ou confortable, laissant même croire dans ce contexte à une voiture de plus grosse taille.
Comme toujours, la Golf est stable et magnifiquement bien adaptée à la vie de tous les jours. Or, si la GTI se montre évolutive par rapport à sa devancière, la Golf R nous amène franchement dans une autre dimension. D’abord, avec une puissance majorée à 315 chevaux qui se fait sérieusement sentir, puis avec des modes de conduite permettant de pousser la voiture à ses limites. En naviguant dans les sous-menus du mode Sport, le conducteur accède à un mode Drift ainsi qu’à un mode Nürburgring qui donne le plein contrôle à son conducteur. La bagnole s’équipe également d’un nouveau différentiel arrière à deux embrayages permettant une redistribution plus rapide et précise du couple, ce qui optimise naturellement les performances générales.
Sonorité exaltante, performances ahurissantes et maniabilité sans pareille sont donc au cœur de cette nouvelle Golf R, qui boucle le 0 à 100 km/h en seulement 4,7 secondes (données du constructeur). Une voiture qui vous procurera du plaisir toute l’année durant, et qui constitue réellement le meilleur des mondes pour l’acheteur en quête de performances, de confort et de polyvalence, qu’importe la saison.
De son côté, la GTI a elle aussi un peu plus de nerf sous le capot. La puissance est gonflée à 241 chevaux, ce qui n’occasionne pas de réel effet de couple en accélération. Évidemment, une majoration de puissance et l’ajout d’éléments de performance doivent ici se faire progressivement afin de ne pas dénaturer la voiture et l’image qui en découle : celle d’une sportive en format de poche qui se raffine petit à petit, sans jamais que sa personnalité ne pâlisse. Voilà d’ailleurs la raison pour laquelle la GTI ne propose toujours pas de rouage intégral, même en option, et qu’elle conserve cette inimitable identité.
Au volant, la GTI paraît moins exaltante que la Golf R, bien qu’il soit difficile d’affirmer que la plus puissante des deux soit réellement plus amusante à conduire. Plus rapide, ça oui. Mais oserait-on dire que la GTI nous laisse sur notre appétit? Absolument pas!
Identité forte, dehors comme dedans
Si les distinctions entre les deux modèles sont de plus en plus nombreuses sur le plan esthétique, il en va de même à bord. La GTI propose comme il se doit sa traditionnelle sellerie en tissu Clark, greffée à un siège magnifiquement sculpté. Des surpiqûres rouges et garnitures à motif hexagonal, ainsi qu’un pommeau de levier de vitesses reprenant en partie ce motif de balle de golf. Du côté de la R, on imite la fibre de carbone sur certaines garnitures et sur le flanc des sièges en cuir, remplaçant au passage les surpiqûres rouges par des bleues. Pour cette nouvelle génération , Volkswagen a choisi d’éliminer complètement les boutons et cadrans physiques, ne laissant place qu’à des écrans numériques et touches tactiles. Naturellement, les ingénieurs auront pris soin de créer des illustrations graphiques bien distinctes pour les deux modèles, qui reflètent l’identité de chacune. Or, ces écrans n’ont certainement pas le cachet d’authentiques éléments physiques.
Bonne nouvelle, jamais une Golf n’aura offert autant de confort, de commodités et de polyvalence. On y retrouve plus d’espace et de dégagement à tous les niveaux, une excellente visibilité ainsi qu’une ergonomie impeccable. Encore une fois, en faisant fi de l’absence de certains boutons physiques. Lors de ce rassemblement du NACTOY, j’aurai aussi pu prendre le volant de la Audi S3, proche cousine de la Golf R. Une voiture ayant certes un niveau de finition supérieur, mais à bord de laquelle on se sent beaucoup plus à l’étroit. Et ne serait-ce que pour ça, je lui préférerais la Golf R qui, de surcroît, offre l’avantage d’un hayon.
Délais à prévoir
Alors que les dernières Golf 2021 ont été livrées, l’heure est maintenant venue de mettre l’emphase sur cette nouvelle génération, laquelle débarquera dans les prochaines semaines. Du moins, en théorie, puisque l’usine de Wölfsburg où sont fabriquées les GTI/R tourne au ralenti et doit répondre à une demande mondiale. Ainsi, à moins que votre commande ne soit déjà placée, vous pourriez devoir patienter jusqu’à l’été prochain pour mettre la main sur le modèle désiré. Consolez-vous en vous disant que vous lui épargnerez un hiver québécois, bien que la Golf R soit aussi un charme pour la saison froide.
Vous l’aurez donc compris, cette courte introduction à cette huitième génération de la Golf a su me convaincre. Comme plusieurs, je suis déçu de l’abandon de la Golf ordinaire qui, malgré un prix à près de 30 000 $, aurait sans doute pu continuer à trouver preneur. Remarquez, avec un prix à 31 495 $, la GTI est encore plus alléchante. Pareillement pour la Golf R, dont les 44 995 $ réclamés semblent tout à fait raisonnables, compte tenu de ce que l’on obtient.
En terminant, même si les « méchants stratèges » de Volkswagen ont causé l’abandon de plusieurs modèles mythiques pour les amateurs de la marque, sachez qu’ils ont tenu à conserver un élément clé de la Golf R. L’offre d’une boîte manuelle, que même les Européens ont perdue. Le monde à l’envers? Qui sait? Quoi qu’il en soit, nous en sommes très heureux!