L’écoconduite peut faire économiser beaucoup
par Journal de Montréal
- Par Daniel Germain
Rappeler les principes de la conduite écoresponsable quand le carburant n’est pas cher, c’est comme expliquer l’art du home staging quand le monde achète des maisons les yeux bandés. On parle dans le vide.
Maintenant que le prix du litre atteint des niveaux records dans un contexte d’inflation généralisée, les gens chercheront à rouler plus de kilomètres sur un même plein d’essence.
Comment fait-on déjà ?
Une philosophie de vie
Cela a moins à voir avec les connaissances techniques qu’avec la maîtrise de soi. Il n’y a rien de forçant à lever le pied et à conduire mollo, le défi consiste plutôt à rester zen dans des conditions qui invitent à l’impatience et à la vitesse. Une manière d’être plus qu’une façon de conduire, donc, et ça ne se pratique pas uniquement derrière le volant.
L’écoconduite peut faire économiser beaucoup d’essence, et plus encore.
Elle est moins éprouvante sur la mécanique de l’auto, elle diminue les risques d’accident et réduit les coûts d’assurance, surtout si le véhicule est doté d’un dispositif télématique qui relaie les données de conduite à l’assureur.
Les bénéfices ne s’arrêtent pas à ces aspects pécuniaires.
L’approche contribue à limiter l’émission de gaz à effet de serre en plus d’atténuer le stress du conducteur, moins porté à rager au volant. Je ne sais pas si c’est démontré, mais j’ose penser qu’elle favorise aussi la civilité sur les routes.
Les principes de base
- On doit éviter d’accélérer et de freiner brusquement. Il n’y a rien à gagner à conduire de manière agressive dans le trafic, les gains de temps potentiels sont minimes, ça représente une pure perte d’énergie. Idéalement, on conduit à vitesse constante, on accélère doucement et on laisse la voiture ralentir par elle-même le plus long possible avant d’utiliser le frein.
- Je ne convaincrai pas grand monde ici de maintenir l’odomètre à 90 km/h sur l’autoroute, mais sachez tout de même que réduire sa vitesse de 100 km/h à 90 km/h peut réduire la consommation d’essence de 20%. Lever le pied génère des économies, de façon générale.
- J’ai expérimenté cette technique sur la Route 1, qui donne sur l’océan Pacifique, en Californie. Ça faisait 45 minutes qu’un clignotant sur le tableau de bord m’avertissait d’une panne d’essence imminente, sans l’ombre d’une station-service à l’horizon. J’ai dû exploiter la topographie pour ralentir et accélérer, en usant savamment de la position « Neutre » dans les côtes, tout en ménageant le frein et l’accélérateur. C’est ce qu’on appelle se laisser porter par la route !
- On ne fait pas tourner le moteur inutilement.
- La manière la plus efficace de réduire la consommation d’essence consiste bien sûr à restreindre l’usage de la voiture : on planifie ses déplacements pour limiter les allers-retours, on pratique le covoiturage, on utilise le transport collectif, on travaille de la maison (vous êtes déjà convaincus)...
- Un véhicule entretenu et en ordre sera toujours moins gourmand : vérifiez la pression des pneus et l’alignement des roues, portez attention à l’état du filtre à air et de l’huile à moteur.
- On déleste la voiture des poids inutiles : support à vélo, porte-bagages et coffre de toit, quand on n’en a pas besoin.
Un stage sur une voiture électrique ?
Le propriétaire d’un véhicule électrique n’a plus à se préoccuper des prix à la pompe, mais ce n’est pas là-dessus que je veux insister.
Quelqu’un me faisait remarquer que les conducteurs de ces voitures développent un réflexe d’économie d’énergie, surtout lors de longs trajets.
Pour beaucoup d’entre eux, battre un record de distance sur une même charge représente un défi stimulant. C’est ainsi qu’ils développent une méthode de conduite moins énergivore.
Pour que ce réflexe gagne les conducteurs de voitures à combustion, il faudrait rétrécir la capacité des réservoirs d’essence et diminuer le nombre de stations-service.
Mais on peut compter sur la hausse des prix du carburant. Ça donne envie d’en brûler moins pour rien.
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