Toyota 4Runner 2021 : les plaisirs démodés
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Faut-il obligatoirement disposer des dernières technologies pour satisfaire un conducteur en 2021? La question peut sembler un peu philosophique, mais s’applique parfaitement au Toyota 4Runner.
En effet, si l’on excepte quelques modifications et mises à jour ici et là, il demeure identique à ce qu’il était lors de son lancement en… 2010!
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Habituellement, c’est une éternité à l’échelle de l’évolution automobile. Pourtant, le 4Runner se défend toujours bien au chapitre des ventes, avec 1 203 exemplaires écoulés au Québec l’année passée. Pour vous donner une idée, Toyota a vendu 2 000 Highlander fraîchement remis au goût du jour sur la même période.
À l’extérieur, Toyota a réussi à moderniser son véhicule par petites touches, en modifiant l’apparence des phares, des feux arrière, du pare-chocs et de la calandre par exemple. Les formes carrées sont évidemment un peu datées, mais pour un véhicule qui se veut plus baroudeur que la moyenne, cela ne semble pas déranger la clientèle visée, friande de VUS costauds.
De 2010 à 2021…
À l’intérieur, le 4Runner peine davantage à cacher ses rides. Tableau de bord analogique faisant appel à des aiguilles, gros levier de vitesses doté d’une grille « à l’ancienne », et montre numérique qui rappelle les années 80, on comprend immédiatement que l’on a affaire à un modèle qui date de plusieurs années. Sans oublier le petit écran central dont la présentation est vraiment désuète.
Il est possible de connecter son téléphone via Apple CarPlay ou Android Auto, mais à l’heure des écrans immenses et des interfaces haute définition, ce moniteur jure un peu dans un véhicule vendu neuf en 2021. Cela dit, si vous aimez la simplicité et que la débauche technologique vous ennuie, le 4Runner devrait vous convenir!
Ceux qui ont besoin d’un VUS logeable devraient apprécier l’espace important dévolu aux occupants. Que ce soit pour la tête ou les jambes, on dispose de suffisamment de dégagement y compris pour les longs trajets. Dans le coffre, le volume de chargement est également satisfaisant. Grâce à une contenance de 1 337 litres (2 540 lorsque les sièges sont repliés), il est possible de loger une grande quantité d’affaires pour partir à l’aventure. Les amateurs de plein air seront ravis d’apprendre que le véhicule est livré avec une glacière, montée sur un plateau coulissant. En l’actionnant à l’aide d’une poignée, ce système facilite la prise en main des objets plus lointains.
De la cylindrée, du couple… et beaucoup d’essence!
Sous le capot, oubliez les 4 cylindres de 2 litres dopés grâce à un turbocompresseur. Le 4Runner fait appel à un V6 atmosphérique de 4 litres. Une mécanique développée pour maximiser le couple puisque ce dernier est supérieur à la puissance (270 chevaux pour 278 lb-pi). Cela se ressent d’ailleurs à la conduite, cette caractéristique étant particulièrement utile lorsque l’on sort des sentiers battus.
Plutôt plaisant à utiliser, offrant de bonnes performances au quotidien, ce bloc possède également l’avantage d’être extrêmement fiable. Quand il est correctement entretenu, les kilomètres ne lui font pas peur. En revanche, le V6 vous fera rapidement comprendre son appétence pour le carburant sans plomb. Selon Ressources naturelles Canada, le 4Runner consomme 14,8 L/100 km en ville et 12,5 L/100 km sur la route.
Lors de notre essai, la moyenne retenue s’élevait à 13,6 L/100 km. Nous ne sommes jamais descendus sous les 12 L/100 km dans les meilleures conditions et il sera très difficile de consommer moins de 16 L/100 km en ville… sachant que le prix de l’essence ordinaire dépasse 1,50 $/L au moment d’écrire ces lignes, c’est un pensez-y-bien si votre kilométrage annuel est élevé.
Un 4x4 robuste
Contrairement à la majorité des VUS vendus sur le marché, le 4Runner fait encore appel à un châssis en échelle, à la manière du Jeep Wrangler ou du Ford Bronco. Et comme ces derniers, il dispose d’un véritable rouage 4x4 que l’on commande via un sélecteur rotatif situé sur la console centrale. Cela permet au conducteur de choisir les différentes gammes (hautes et basses) en fonction du terrain rencontré.
Nous n’avons pas eu l’occasion d’évaluer le 4Runner sur des terrains vraiment difficiles lors de notre semaine d’essai. Les chemins de gravier que nous avons empruntés ne présentaient aucune difficulté pour un véhicule aussi typé.
Sans avoir un Wrangler face à lui, difficile d’émettre un jugement définitif à propos du 4Runner sur des chemins cahoteux et difficiles. En revanche, son roulement est un peu plus stable que le Jeep sur l’asphalte, surtout à haute vitesse. Toutefois, bien qu’il impose certains compromis, le 4x4 signé Toyota demeure tout de même civilisé pour une utilisation quotidienne. Il faudra cependant composer avec une direction légère, un train avant un peu flou sur la route et un freinage qui manque de mordant et d’attaque à la pédale.
Si vous êtes prêts à vivre avec ces défauts, le 4Runner vous permettra de rouler sur la route ou dans le bois pendant très longtemps. Et pour ne rien gâcher, sa valeur de revente s’avère élevée, les acheteurs valorisant sa fiabilité et sa robustesse sur le marché de l’occasion. C’est une bonne nouvelle, car le 4Runner n’est pas donné. En effet, les prix débutent à 48 559 $ pour une version Trail (notre modèle d’essai) et à 51 269 $ pour un modèle SR5, transport et préparation inclus.