Saskatchewan : des citoyens tournent en dérision la taxe sur les véhicules électriques
La nouvelle taxe sur les véhicules électriques en Saskatchewan fait bien des mécontents. Entrée en vigueur le 1er octobre, elle coûte 150 $ par année à tous ceux qui possèdent un véhicule électrique immatriculé dans la province.
L’idée du gouvernement est de compenser la perte de revenus engendrés par ces conducteurs qui ne visitent pas les stations-service et donc ne paient aucune taxe sur l’essence pour aider à entretenir le réseau routier. Plutôt que de revoir le mode de contribution de l’ensemble des automobilistes, par exemple en se basant sur le poids du véhicule et le kilométrage parcouru, c’est tout simplement un montant fixe qui est imposé aux plus écolos.
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Pour ajouter l’insulte à l’injure, la Saskatchewan n’a pas de programme de rabais pour véhicules électriques comme c’est le cas au Québec, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.
Voilà que des citoyens ont décidé de manifester en tournant l’affaire en dérision : ils veulent une taxe… pour les piétons! Leur groupe, appelé « Saskatchewanians for Sidewalk Sustenance » (SSS), estime que tant qu’à punir les gens qui devraient être récompensés pour protéger l’environnement, aussi bien le faire pour ceux qui choisissent de prendre le trottoir au lieu de la route.
« Chaque jour, des milliers de personnes marchent sur nos trottoirs, sans parler des lourdes poussettes de bébés, des paniers d’épicerie, des vélos et même de certains véhicules motorisés. Est-ce qu’elles contribuent aux coûts d’entretien? Ce serait une façon de s’en assurer », écrit sarcastiquement le président de SSS, Lou Acera, dans un communiqué.
Le groupe entend pousser sa campagne jusqu’à organiser une conférence de presse exposant « la vérité sur le béton » et même à publier une liste de chaussures approuvées qui ont un impact moindre sur les trottoirs.
De façon plus sérieuse, SSS milite pour que la Saskatchewan suspende sa taxe sur les véhicules électriques jusqu’à ce qu’un plus grand nombre d’automobilistes en adoptent (au moins 1,3% comme en Californie, qui a implanté une taxe similaire). Pour l’heure, dit-on, le gouvernement décourage les gens qui envisagent de se débarrasser de leur véhicule à essence et ne récolte pas vraiment beaucoup d’argent en retour.
La province compte actuellement quelque 600 véhicules électriques immatriculés, ce qui apporterait environ 90 000 $ par année dans les coffres du gouvernement, de quoi réparer 140 mètres d’autoroutes selon les données les plus récentes. C’est bien sûr en ne tenant pas compte des coûts pour administrer la taxe en question.
SSS propose à tous ceux qui ont déjà payé la taxe de leur rembourser leur 150 $ ou de faire un don d’un montant équivalent à l’organisme Saskatchewan Environmental Society.