Kia Carnival 2022 : la fourgonnette qui se prend pour un VUS
Les fabricants de fourgonnettes n’ont pas dit leur dernier mot . Avec un modèle comme la Kia Carnival 2022, on découvre une manière nouvelle et originale de présenter une formule bien connue.
On croit souvent à tort que plus personne ne veut de fourgonnettes. Pourtant, durant la première moitié de l’année, il s’en est vendu plus de 167 000 aux États-Unis et presque 19 000 au Canada.
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Toyota domine largement avec la Sienna, alors que Chrysler et Honda occupent la 2e et la 3e place, le premier opposant son duo Pacifica/Grand Caravan à l’Odyssey du second. Enfin, loin derrière, on retrouve Kia avec une fourgonnette fraîchement repensée qui impose le respect. Cette nouveauté qui a fait ses débuts ce printemps s’appelle Carnival. Elle succède à la Sedona.
Pourquoi remplacer l’appellation Sedona par Carnival? Sans doute pour créer un effet de nouveauté auprès des consommateurs nord-américains qui demeurent friands de ce genre de véhicules. Ce changement doit aussi simplifier la mise en marché d’un modèle qui porte déjà ce nom ailleurs dans le monde, à commencer par la Corée du Sud.
Apparence nouvelle, dimensions connues
La Carnival 2022 inaugure la quatrième génération de fourgonnettes de Kia. Malgré ses formes différentes plus massives qui lui donnent l’apparence d’un utilitaire, ses dimensions sont très proches de celles d’une Sedona 2021. L’empattement n’augmente que de 30 mm, la longueur de 40 mm, la largeur de 10 mm et la hauteur de 20 mm. Même le poids à vide qui dépasse toujours 2,1 tonnes ne varie à la hausse que de 16 kg.
Évidemment, le constructeur ne qualifie pas la Carnival de fourgonnette. Il ne voudrait pas s’aliéner les consommateurs sensibles à cette appellation désormais stigmatisée. Voilà pourquoi dans le site de Kia Canada ce véhicule se retrouve sous l’onglet « multisegments/VUS ».
L’acheteur qui recherche ce type de véhicule n’a que faire des étiquettes. Il choisit une fourgonnette, aujourd’hui comme hier, d’abord pour une qualité toute simple : la possibilité d’accommoder un grand nombre de passagers. Or, l’habitacle de la Carnival offre 7 ou 8 places, selon la version. Bien sûr, les fourgonnettes n’ont plus l’apanage de cette particularité. Un très grand nombre d’utilitaires fournissent autant de places. Par contre, très peu d’utilitaires ont des places arrière un tant soit peu confortables, voire utilisables. Généralement, leur coussin est extrêmement bas et l’espace pour les pieds est carrément nul. Avec son empattement très long, une fourgonnette comme la Carnival possède des places arrière plus satisfaisantes, au moins pour des enfants, si ce n’est pour des adultes de taille moyenne lorsque l’on a pris soin d’avancer un peu les sièges de la rangée centrale (montés sur des glissières).
Un véhicule qui a du coffre
On choisit aussi une fourgonnette pour marier l’utile à l’agréable. Pour comprendre cela, il suffit de comparer le volume du coffre d’un utilitaire et d’une fourgonnette. Prenez, par exemple, le Telluride, le plus gros utilitaire de Kia. Le volume de son coffre peut varier de 601 à 2 455 litres, selon l’usage que l’on fait des places centrales et arrière. Vous pensez que c’est beaucoup? Détrompez-vous, car celui de la Carnival peut varier de 1 139 à 4 110 litres! Son coffre est si vaste que l’on peut y déposer des feuilles de contre-plaqué de 4 x 8, ce que l’on ne pourrait faire dans le Telluride, malgré sa taille importante.
Les sièges de la rangée arrière qui se replient pour disparaître dans une cavité prévue à cet effet, comme ceux d’une Honda Odyssey, contribuent aussi à rendre la Carnival polyvalente. Et puis, lorsqu’ils sont en place, on peut littéralement charger un tas de bagages! Dommage qu’ils soient si lourds et compliqués à manipuler.
L’embarquement dans une fourgonnette s’avère nettement plus aisé que dans un utilitaire, souvent haut perché. Avec une garde au sol de 173 mm, pas besoin d’un marchepied pour faciliter l’accès à l’habitacle de la Carnival. C’est sans oublier la grande ouverture que découvrent ses portes latérales coulissantes en s’ouvrant.
Un palace sur quatre roues
Kia ajoute même une touche de luxe dans le spacieux habitacle de sa version haut de gamme SX. À l’instar de la Sedona 2021 la plus luxueuse, la LX dispose pour sa rangée centrale de deux sièges inclinables électriques dotés d’un repose-pied ajustable. Une fois déployés, ces sièges ressemblent à des fauteuils de salon avec un ottoman. Imaginez-vous un instant confortablement étendu, en train d’admirer la voûte céleste par un beau soir d’été. Car vous aurez aussi ouvert le second toit vitré qui se trouve justement au-dessus de ces sièges, une exclusivité de ce modèle. Divin!
La planche de bord de la Carnival offre un coup d'œil résolument moderne. Son design est épuré et très dégagé. En outre, une bande chromée reproduisant le motif des garnitures ornant la carrosserie s’étend sur toute la largeur et intègre habilement les buses de ventilation.
Au centre, le système d’infodivertissement, qui comprend Android Auto et CarPlay d’Apple, utilise un écran de 8 po dans les versions LX, LX+ et EX. Pour les Carnival EX+ et SX, qui sont plus richement équipées, le constructeur y substitue un écran de 12,3 po avec système de navigation. Il donne une apparence « techno » à l’ensemble.
Derrière le volant, le tableau de bord prend deux formes selon la version. Pour les Carnival LX et LX+ (les moins chères) et les EX et EX+ (de niveau intermédiaire), deux cadrans circulaires classiques (un compte-tours et un indicateur de vitesse) encadrent un petit écran à affichage numérique de 4,2 pouces. Rien d’excitant là. Par contre, pour la SX, un second écran de 12,3 se substitue à cet ensemble. Dans cet écran entièrement numérique, les cadrans s’effacent dès que l’on enclenche un clignotant pour montrer en temps réel ce qui se passe dans l’angle mort du côté où l’on va tourner. L’image est là, sous les yeux du conducteur. C’est génial!
Des versions pour tous les goûts
Avec cinq déclinaisons et un éventail de prix s’étalant de 34 795 $ à 48 595 $, on comprendra que le niveau de sophistication varie considérablement. Bien que toutes les moutures aient un minimum de dispositifs d’aide à la conduite, à commencer par l’assistance à l’évitement des collisions frontales, il faut tout de même opter au moins pour la version EX (42 295 $) afin d’obtenir des dispositifs de détection d’obstacles dans les angles morts et de détection de circulation transversale arrière, qui devraient être, à notre avis, de série sur tous véhicules.
Cette fourgonnette est animée par un nouveau V6 de 3,5 L. Ce moteur de 290 chevaux entraîne les roues avant et remplace un V6 de 3,3 L qui livrait 14 chevaux de moins à la Sedona. Les accélérations sont franches et les reprises soutenues et sans heurt gênant, gracieuseté d’une boîte de vitesses automatique à 8 rapports efficace et souple, la même qu’avait la Sedona.
Avec cette motorisation, la Carnival peut remorquer une charge atteignant 1 588 kg, comme sa devancière. D’accord, un Telluride peut remorquer 2 268 kg, mais on ne peut pas toujours avoir le beurre et l’argent du beurre dans la vie! D’ailleurs, le Telluride consomme plus d’essence, soit 11,3 L/100 km en moyenne selon ÉnerGuide, alors que la Carnival brûle 10,6 L.
Dans le contexte québécois, il manque cependant deux attributs importants à cette fourgonnette pour lui permettre de mieux rivaliser avec les championnes de son créneau : une motorisation hybride (branchable ou non) et une transmission intégrale. Car Toyota et Chrysler attirent sûrement une part importante de leur clientèle respective en faisant miroiter un penchant « vert » ou l’avantage que procurent quatre roues motrices en hiver. Cela dit, la Carnival peut toujours se démarquer grâce à sa somptueuse version SX, qui offre un luxe inégalé dans ce créneau. À moins que le constructeur coréen ne nous réserve quelques surprises pour l’éventuelle mise à jour de cette fourgonnette?