Nissan Pathfinder 2022 : retour en force
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Si l’on exclut Stellantis, Nissan est probablement le constructeur dont le cycle de vie des modèles est le plus étiré. Il suffit de penser à la dernière camionnette Frontier (2005) et à la sportive Z (2009) que l’on remplace finalement pour 2022. Puis pensez au Pathfinder, dont le cycle de vie aura été de neuf ans. Un terme immense compte tenu du marché actuel, où la concurrence est aussi grande que féroce.
Le lucratif segment qu’est celui des VUS intermédiaires à trois rangées de sièges est d’ailleurs l’un des plus contingentés de l’industrie. On y compte pas moins de 13 modèles avant même de tomber dans les marques de luxe, ce qui inclut de nouveaux venus comme le Hyundai Palisade, le Kia Telluride, le Subaru Ascent et le Volkswagen Atlas. S’ajoute également cette année le Jeep Grand Cherokee L, frappant à la porte du luxe, mais qui, dans ses versions d’entrée de gamme, vient directement rivaliser avec le Pathfinder.
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Bref, le choix ne manque pas. Et puisque Nissan n’avait pas renouvelé son modèle depuis très (ou trop) longtemps, inutile de vous dire que les ventes fléchissaient considérablement. Maintenant, le constructeur nippon revient à la charge, mais avec un produit qui n’a plus uniquement un prix attrayant comme argument.
Du solide
Vous dire que le Nissan Pathfinder est le produit le plus impressionnant du segment serait poussé. Et pour cause, on peut encore lui reprocher un certain manque d’innovation technique, ne se déclinant ni en version hybride ou enfichable, et ce, même si Nissan a déjà joué sur ce territoire. Puis, bien franchement, on lui préfère la conduite du Kia Telluride, la puissance de du Ford Explorer ST et le rendement énergétique du Toyota Highlander, bien que Nissan demeure très raisonnable à ce chapitre.
Le Pathfinder héberge une motorisation classique. Un V6 de 3,5 litres produisant 284 chevaux, que l’on jumelle cette fois à une boîte automatique à neuf rapports. Une boîte qui effectue un bon boulot bien qu’elle chasse à l’économie, mais qui fait surtout oublier l’horrible transmission à rapport continuellement variable que l’on nous servait encore l’an dernier, laquelle a connu son lot de problèmes au chapitre de la fiabilité. Avec le rouage intégral de série et divers modes de conduite pour un rendement plus efficace selon les conditions, le Pathfinder hérite également de nouveaux éléments suspenseurs. Il en résulte une conduite plus stable, plus dynamique ainsi qu’un confort et une maniabilité accrus.
Bien construit, le Pathfinder de cinquième génération semble donc clairement plus solide et plus enclin à passer l’épreuve du temps. Ce seul élément rassurera plusieurs acheteurs qui avaient peut-être perdu foi en la marque, suite à de mauvaises expériences vécues avec le modèle de précédente génération. N’oublions pas que ce dernier permettait (sur papier) de remorquer des charges atteignant 6 000 lb, bien que l’exercice était périlleux. Fort heureusement, Nissan a aussi fait ses devoirs à ce chapitre, proposant toujours cette même capacité de remorquage, mais avec un véhicule plus à l’aise pour accomplir la tâche.
Un brin de nostalgie
Dans ses publicités, Nissan évoque le passé pour présenter son nouveau Pathfinder. Quelques images du Pathfinder de 1987, lequel partageait à l’époque son châssis avec la camionnette Costaud (Hustler). Cet élan de nostalgie, bien qu’il fasse sourire, n’a certainement pas l’impact de celui que l’on accorde au Ford Bronco. D’autant plus que le véhicule n’a plus du tout la même vocation qu’à l’époque. Cela dit, la mouture 2022 nous fait oublier cette robe façon fourgonnette sans portes coulissantes, qui manquait sérieusement de personnalité sur le précédent modèle. Aujourd’hui, les surfaces vitrées se voient divisées par un longeron incliné qui élimine cette impression visuelle. Puis, en ajoutant pourtours d’aile, effet de sol, peinture deux tons et une stature plus musclée, on obtient un résultat visuel franchement réussi.
La version mise à l’essai dans le cadre de ce reportage était la Platinum. La plus luxueuse des cinq disponibles, laquelle présentait de surcroît une sellerie en cuir matelassé de couleur châtaigne, du plus bel effet. Bien ficelé, l’habitacle est très luxueux, intégrant une instrumentation numérique sur écran de 12,3 pouces, ainsi que l’affichage tête haute. Surpiqûres, garnitures métallisées et éclairage d’ambiance viennent également enrichir cet environnement, nettement plus générique sur les versions S et SV, d’entrée de gamme.
Fort heureusement, le Pathfinder se distingue encore davantage par son espace intérieur et surtout, par la modularité de son habitacle. On accède ainsi très facilement à la troisième rangée grâce à un siège qui se replie et qui coulisse généreusement au seul appui d’un bouton, pour y découvrir des places plus spacieuses que la moyenne. Repliables à plat, les sièges arrière ne sont pas motorisés, même dans la version Platinum, bien que l’exercice s’effectue d’un claquement de doigts.
La version Platinum vous intéresse? Sachez alors que celle-ci n’offre malheureusement pas la possibilité d’une banquette de seconde rangée, proposant plutôt deux sièges capitaines divisés par une console amovible. Des sièges certes plus confortables, mais qui vous obligent à faire appel à la dernière banquette pour un troisième rejeton. Il aurait été intéressant que Nissan propose l’option d’une banquette trois places, à l’instar des autres versions, qui peuvent ainsi accueillir jusqu’à huit occupants.
Soyez sans crainte, Nissan n’a guère omis l’accès sans fil à Apple CarPlay de même que la charge par induction de votre appareil mobile. Vous profiterez également d’un écran central de 9 pouces, identique à celui du Rogue (et du Mitsubishi Outlander), lequel a une résolution graphique des plus acceptables. Conducteurs, vous constaterez aussi que la position assise est nettement améliorée par rapport au précédent modèle. La visibilité est meilleure tout comme l’impression de contrôle, et les astuces en matière de rangement et d’ergonomie sont exceptionnelles.
Facture à la hausse, mais…
Le Nissan Pathfinder 2021 était disponible à compter d’environ 37 000 $. Le nouveau coûte 44 000 $, toujours avant transport et préparation. Cet écart s’explique cependant par l’ajout d’équipement et par le rouage intégral désormais de série. De toute manière, moins de 10% des acheteurs optaient pour le modèle S de base, ce qui continuera sans doute d’être le cas. Malgré cette hausse de prix, le Pathfinder continue d’être très compétitif en la matière. Un élément qui a toujours été à l’avantage du Nissan Pathfinder, expliquant une partie de son succès.
Aujourd’hui, le Nissan Pathfinder fait heureusement plus que d’afficher un prix alléchant. Il propose une formule complète, finement étudiée et sans lacune. C’est un produit très sérieux, parfaitement adapté aux besoins des acheteurs, mais qui - comme le Nissan Rogue - fait du bon boulot sans toutefois se démarquer.