Votre location, une aubaine à saisir?
Le marché de l’automobile est actuellement en plein bouleversement. On vit une pénurie de modèles neufs et d’occasion, ce qui fait évidemment exploser les prix.
Vous recherchez un véhicule neuf? Vous serez privilégié si vous parvenez rapidement à mettre la main sur le modèle désiré. Vous souhaitez négocier? Bonne chance, parce qu’on fait la file pour se procurer nombre de modèles dont la production est nettement inférieure à la demande.
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Cela explique aussi le fait que dans les encans, on atteint des mises jamais vues de la part des commerçants. Et puis, on s’en doute, la qualité des véhicules qui s’y retrouvent est en baisse, les concessionnaires qui reprennent des véhicules en échange ne souhaitant plus se défaire facilement de gros de modèles intéressants. Parce qu’il faut aussi le rappeler, la pénurie s’applique également au marché de l’occasion. Et pour cause, si on peine à vendre des voitures neuves, il est aussi plus difficile d’en obtenir en échange.
On peut ainsi en conclure que la valeur de votre voiture est plus élevée que ce que vous anticipiez. Et si certains concessionnaires tentent de vous faire croire le contraire, d’autres seront enclins à offrir davantage que dans un marché normal. Cela dit, ce sont majoritairement les retours de location qui, pour eux, constituent de véritables aubaines. Parce que la valeur résiduelle établie au moment de la vente du véhicule à l’état neuf était basée sur la projection d’un marché stable, ce qui n'est certainement plus le cas aujourd’hui.
Avez-vous pensé à racheter votre location?
Je prends donc ici l’exemple d’une amie qui loue depuis 45 mois une Chevrolet Cruze LT 2018 à 305 $ par mois (taxes incluses), pour une voiture dont le prix de détail était d’environ 24 000 $. Après 43 000 km parcourus, il ne lui reste que trois mois de location avant la remise des clés au concessionnaire.
Comme bien des gens, elle n’aura que peu roulé par rapport à ce qu’elle anticipait, la pandémie ayant eu un impact sur son travail et ses activités. Alors voilà, il ne lui reste que trois paiements à effectuer avant de se relancer dans une autre location. Probablement dit-elle, la nouvelle Honda Civic, pour laquelle elle devra minimalement payer 100 $ de plus mensuellement, afin d’obtenir un équipement ne serait-ce qu’équivalent à sa voiture actuelle.
Je lui ai donc proposé l’idée de racheter sa Cruze actuelle, de laquelle elle est jusqu’ici très satisfaite. Une voiture dont le coût de rachat est d’à peine 11 000 $, mais qui se revendrait actuellement sur le marché entre 15 000 $ et 16 000 $. Impeccable, bien équipée et déjà attriquée de pneus et jantes d’hiver, cette voiture est assurément la meilleure aubaine qu’elle puisse obtenir. Parce que dans un marché normal, elle ne vaudrait sans doute pas plus de 12 000 $.
Après mûre réflexion, et bien qu’elle aurait eu envie d’une nouvelle voiture, elle choisit finalement de la racheter, l’aubaine étant trop alléchante. Comme stipulé dans le contrat, elle devra débourser des frais de rachat de 500 $, qu’il faut considérer comme normaux puisque le concessionnaire travaille à refaire une transaction sans profit. Elle pourra bien sûr avoir recours au financement chez le concessionnaire, si elle le désire, ou encore trouver sa propre source de financement (prêt auto, prêt personnel, marge de crédit hypothécaire, etc.)
Pas un cas isolé
Ce seul exemple m’a donc prouvé que la grande majorité des locateurs de véhicules peuvent, s’ils leur restent que peu de temps de location, réaliser une bonne affaire en rachetant leur véhicule. Parce que s’il existe un écart à ce point important entre le coût de rachat et la valeur d’une Chevrolet Cruze 2018, imaginez ce qu’il en est pour un Toyota RAV4, un Ford F-150 ou une Subaru Crosstrek. Des véhicules extrêmement convoités sur le marché d’occasion, bien plus qu’une Chevrolet Cruze.
Le rachat d’une location pourrait d’ailleurs être alléchant au point de réaliser un profit avec une revente immédiate, surtout si vous effectuez une vente d’accommodation (vente de votre véhicule à un tiers par l’entremise d’une concession où vous achetez un autre véhicule, ce qui vous fait alors sauver les taxes sur la valeur de votre ancien véhicule). Dans ce cas, vous gagneriez non seulement le profit de votre vente, mais économiseriez aussi une bonne partie des taxes sur votre véhicule neuf.
Bref, pour les consommateurs comme pour les concessionnaires, le rachat des véhicules de location constitue actuellement l’aubaine de l’heure. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, on ne le recommandait que très rarement.