BMW M3 2021 : derrière la calandre
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Avant toute chose, il convient de parler de l’éléphant dans la pièce, qui est ici personnifié par cette calandre surdimensionnée, évoquant la dentition d’un castor ou encore un double haricot, qui s’affiche sur les récentes BMW M3 et M4.
La première interprétation de cette calandre nouveau genre dominait la partie avant de la BMW Concept 4 que j’avais vue au Salon de l’auto de Francfort en septembre 2019. Elle n’avait pas exactement la même forme que celles des actuelles M3 et M4, mais donnait déjà une indication claire de la direction vers laquelle le langage visuel de BMW allait évoluer. « In your face », comme disent les anglophones…
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Signe des temps, la calandre des M3 et M4 a déchaîné les passions sur la Toile et les réseaux sociaux, certains puristes s’insurgeant contre cette dérive qualifiée d’hérétique. BMW avait vécu un épisode similaire en 2002 avec la BMW Série 7 dessinée par Chris Bangle qui avait suscité la controverse mais, comme Internet était bien différent à cette époque, la réaction n’avait pas été aussi vive que celle déclenchée par ce nouveau look signé Domagoj Dukec, l’actuel chef du design chez BMW. L’appréciation du style étant purement subjective, libre à vous de vous faire votre propre opinion au sujet de cette partie avant spécifique aux M3 et M4. Mon avis, c’est qu’au moins on ne voit pas la calandre lorsque l’on est au volant!
Un fabuleux six cylindres en ligne
C’est véritablement lorsque l’on est à son volant que le charme de la M3 se révèle, BMW étant passé maître dans l’art de produire des motorisations aussi vives qu’expressives. Sous le capot des M3 et M4 niche le fabuleux moteur six cylindres en ligne S58, lequel a été inauguré sur les récents X3 M et X4 M avant d’être adapté aux M3 et M4 sur lesquelles il est offert avec deux niveaux de puissance, les variantes Competition ayant droit à des turbocompresseurs dont la pression de suralimentation est augmentée afin de les rendre plus véloces.
C’est au volant d’une M3, à boîte manuelle de surcroît, que j’ai pris contact avec la génération actuelle de la berline sport de BMW répondant à la désignation technique G80. À notre époque, les boîtes manuelles sont une espèce en voie de disparition, la clientèle leur préférant des boîtes automatiques ou à double embrayage, lesquelles sont souvent dotées de plus de rapports qu’une boîte manuelle, bonifiant ainsi les performances et la consommation.
C’est le cas sur la M3 dont la manuelle compte six vitesses alors que l’automatique est à huit rapports. Toutefois, conduire une voiture à boîte manuelle est une tout autre expérience sensorielle car elle exige plus d’engagement de la part du conducteur, ce qui permet une communion plus étroite entre l’homme et la machine.
Une dynamique relevée
Dans le cas de la M3, BMW est resté fidèle à ses bonnes habitudes en jumelant un moteur vif et linéaire à cette boîte manuelle livrant la puissance et le couple aux seules roues arrière. La pédale d’embrayage est lourde et l’action du levier de vitesses est quelque peu caoutchouteuse, mais on retrouve rapidement ses repères, surtout sur une route secondaire où la voiture peut livrer son potentiel de performance.
La structure de la M3 est très rigide grâce, entre autres, à des renforts reliant les tourelles de la suspension avant, et les liaisons au sol sont calibrées afin de créer une réelle osmose entre le conducteur et la voiture. On note également que la direction est d’une précision remarquable et que le train avant est incisif grâce à une monte pneumatique qui ne manque pas de mordant. Seule ombre au tableau, la M3 est maintenant plus lourde, ce qui a pour effet de diluer l’essence de ce modèle phare pour les amateurs de performance.
À part la calandre surdimensionnée, la M3 de sixième génération affiche un sacré look avec ses ailes élargies, son diffuseur, ses quatre tuyères d’échappement et le déflecteur surplombant le coffre. Le design de l’habitacle est aussi très sportif avec des sièges qui offrent un excellent soutien en virage et le volant est doté des touches M1 et M2 lesquelles permettent de paramétrer le comportement de la M3 selon les volontés du conducteur qui peut donc choisir d’en faire une bête docile ou exaltée, au choix.
Le prix de départ de la M3 au Canada est de 84 300 $, et le prix de notre modèle d’essai, comptant quelques options, atteignait la barre des 96 150 $.
En fin de compte, la M3 de sixième génération est fidèle à ce modèle mythique mais, comme toutes les voitures actuelles qui sont bardées de technologies, son poids est en hausse. Par ailleurs, le choix de ce modèle, ou de la M4, exige que l’on soit en accord avec son look devenu typé au point d’être presque caricatural.