Mitsubishi Outlander PHEV 2022 : oublié, et pourtant meilleur que jamais
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L’an dernier, l’équipe du Guide de l’auto publiait dans son ouvrage annuel un match comparatif entre trois VUS hybrides rechargeables. Le Toyota RAV4 Prime, le Ford Escape PHEV et le Mitsubishi Outlander PHEV.
Unanimement, le RAV4 allait remporter la palme, proposant la meilleure autonomie, la plus grande puissance, mais aussi un plein crédit gouvernemental applicable à l’achat d’un véhicule électrique. Un total de 13 000 $ (taxes incluses) pour un véhicule n’offrant sur papier que 68 kilomètres d’autonomie. En somme, une différence de 7 kilomètres avec l’Escape et de 19 kilomètres avec l’Outlander, lesquels n’ont droit qu’à 6 500 $ de crédit.
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On explique cette décision du Gouvernement par la taille de la batterie du RAV4 Prime (18,8 kWh, dépassant les 15 kWh, alors que celle des Escape et Outlander sont respectivement de 14,4 et de 13,8 kWh. Évidemment, cette situation est discutable dans la mesure où un véhicule hybride enfichable ne devrait pas selon moi pouvoir bénéficier des pleins crédits, puisqu’équipé d’un moteur à combustion. Or, telle en est l’actuelle situation, certainement à l’avantage de Toyota.
Soyez-en sûr, le RAV4 Prime demeure le meilleur choix. Or, son indisponibilité et les taux quasi usuraires de financement et de location le rendent moins alléchant pour plusieurs, ainsi à la recherche d’une alternative. Et puisqu’à ce jour, le Ford Escape PHEV n’a toujours pas été commercialisé en raison de plusieurs problèmes de conception, il ne reste donc comme solution que le vieillissant Mitsubishi Outlander PHEV. Du moins, jusqu’à ce que débarquent les versions enfichables des Hyundai Santa Fe et Kia Sorento.
Comme si on l’avait oublié
Ironiquement, Mitsubishi Motors du Canada ne semble plus vouloir mettre d’énergie sur la promotion de l’Outlander PHEV. Et pour cause, l’arrivée d’une nouvelle génération de l’Outlander à essence, directement dérivée du Nissan Rogue. Un véhicule complètement distinct de notre sujet, avec lequel il ne partage que son nom. Pourtant, le constructeur a récemment amélioré son Outlander PHEV pour le rendre encore plus efficace, autant en matière de performance que de rendement énergétique. En somme, une batterie dont la taille passe de 12 à 13,8 kWh, ainsi que le remplacement du moteur 2,0 litres par un moteur de 2,4 litres, mieux adapté aux dimensions de ce véhicule.
48 kilomètres
Voilà donc la réponse à la question que je me posais. L’autonomie 100% électrique réelle de cette nouvelle mouture de l’Outlander PHEV. Une autonomie réalisée dans un contexte certes idéal, avec une météo clémente, mais toujours avec une climatisation en fonction. Cet Outlander allait me prouver qu’il est possible d’effectuer un trajet quotidien sans jamais avoir recours à l’essence, ou presque. Car il faut mentionner que l’autonomie peut carrément baisser de moitié durant la saison froide, ce qui est également vrai pour le RAV4 Prime.
Une fois l’autonomie électrique épuisée, j’ai ensuite pu mettre à l’épreuve ce moteur de 2,4 litres certainement plus convaincant que le précédent 2,0 litres. Un moteur bien connu, mais qui consomme malheureusement plus que son devancier, par au moins 10%. Ressources Naturelles Canada établit d’ailleurs à 9,1 L/100 km la cote de consommation moyenne passé le cap de l’autonomie électrique, contre 6,0 L/100 km pour le RAV4 Prime. Un signe que la technologie mécanique de ce véhicule est désuète, quoique très fiable.
Qu’importe le contexte, le couple initial demeure l’avantage de ce véhicule, qui effectue toujours des départs en douceur et sans effort dans les milieux urbains. Une fois lancé, il est vrai que le moteur à combustion ne se fait pas discret, autre signe d’une conception qui prend de l’âge. Cela dit, l’Outlander a aussi l’avantage de posséder un rouage intégral plus performant que celui du RAV4 Prime, lequel impressionne par une redistribution très rapide du couple de l’avant vers l’arrière.
Le différentiel avant se charge également de réguler constamment la vitesse entre les deux roues, de façon à améliorer la stabilité et le comportement. Une technologie éprouvée depuis des années et qui a fait la réputation de Mitsubishi en la matière. Il est même possible de verrouiller à distribution égale le couple des deux essieux, de manière à maximiser la traction sur des surfaces plus difficilement praticables.
Rides apparentes
En dépit de la jolie sellerie en cuir jolie et du confort épatant, l’habitacle de l’Outlander PHEV nous ramène à une autre époque. Les illustrations graphiques sont simplistes et la technologie à bord est très loin de celle du RAV4 Prime. Ne vous attendez pas non plus à un niveau de finition exceptionnel, puisque certains plastiques bon marché demeurent. Fort heureusement, la position de conduite est intéressante au même titre que le volume habitable. On retrouve ainsi tout l’espace nécessaire pour installer deux sièges d’appoint pour enfant, le coffre à bagages pouvant aisément se charger du parc, de la poussette et de tout l’attirail nécessaire au bonheur de vos bambins. Alors oui, c’est un véhicule familial tout indiqué, qui abrite également un espace de rangement sous le plancher du coffre afin de disposer d’effets personnels et du câble de recharge.
D’après moi, la version Black Edition est la plus attrayante, cependant il existe quatre déclinaisons de l’Outander PHEV. Pour bénéficier du volant chauffant, du toit ouvrant et du hayon à commande électrique, il vous faudra néanmoins passer à la seconde version (LE), vendue 1 500 $ de plus que la version SE de base. La Black Edition propose quant à elle le cuir à surpiqûre, les jantes de couleur foncées et des moulures noires, en remplacement du chrome traditionnel.
6 500 $ contre 13 000 $
Voilà donc le rabais gouvernemental applicable à l’achat ou la location de ce véhicule, dont l’échelle de prix varie de 46 098 $ à 54 098 $ (transport et préparation inclus). Une facture initiale à peine inférieure à celle du RAV4 Prime, bien que la majorité des ventes se fassent chez Toyota avec une version XSE Technologie vendue 59 105 $.
Cela dit, en considérant les taux de financement plus alléchants et les rabais du constructeur à l’achat, on constate malgré l’écart du crédit gouvernemental qu’un Outlander PHEV SE (46 098 $ + tx – 6 500 $) peut ne coûter au bout du terme qu’environ 2 000 $ de plus qu’un RAV4 Prime SE (46 850 $ + tx – 13 000 $). À première vue, un contexte qui demeure à l’avantage de Toyota, bien que l’attente pour mettre la main sur une unité puisse atteindre deux ans. L’alternative du Mitsubishi peut ainsi sembler très viable, considérant une disponibilité immédiate du produit. Cela dit, les stratèges de la marque mentionnent eux aussi que le volume disponible demeure faible par rapport à ce qu’il a déjà été. Une situation qui s’explique sans doute par l’annonce de l’arrivée pour 2023 d’une toute nouvelle génération de l’Outlander PHEV, qui sera basée sur l’Outlander 2022 à essence. En attendant, le PHEV 2022 peut néanmoins représenter un bon parti, considérant sa fiabilité éprouvée et son imbattable garantie.