Nissan Cube 2010, cette étrange et sympathique petite chose
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Parmi la pléthore de véhicules proposés aux Canadiens, le cube de Nissan est l’un des plus osés. Il attire autant l’attention qu’une Ferrari… mais pas pour les mêmes raisons! Alors que certains détestent à s’en confesser cette cubique voiture, d’autres ne cachent pas leur admiration devant autant d’audace.
L’été dernier, j’ai eu l’occasion de conduire un Nissan cube (non, il n’y a pas de faute : Nissan écrit cube avec un « c » minuscule) durant mes trois semaines de vacances. Mais comme je rénovais la cuisine de ma maison, inutile de dire que le carré sur roues s’est retrouvé beaucoup plus souvent chez Rona qu’à la plage!
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Une ambulance pour chiens!
Je n’ai pas pu (voulu serait sans doute plus juste) mener une enquête ou un sondage sérieux sur ce que les gens rencontrés pensaient du cube. Mais je ne me tromperai sans doute pas trop si j’affirme que les gens possédant un sens artistique poussé ou ceux aimant se distinguer de la masse apprécient généralement les lignes pour le moins incongrues de ce Nissan. En résumé, les commentaires entendus allaient de « super beau » à « dégueulasse » en passant par le très indécis « c’est… c’est… différent ». Oncle Marcel a même décrété que « ça » ressemblait à une ambulance pour chiens!
Tous n’ont pas tiqué ou, à l’inverse, apprécié les mêmes détails mais la partie avant, où logent les phares oblongs n’a pas semblé créer d’enthousiasme particulier. Au contraire, la vitre arrière se prolongeant du côté droit et la porte arrière à ouverture latérale en ont intéressé plusieurs. Au fait, du poste de conduite on ne devine pas que la vitre arrière s’étend sur le côté. Il s’agit d’une simple astuce stylistique. D’un autre côté, la porte arrière sur pentures plutôt que le hayon qu’on retrouve habituellement sur les VUS et familiales ne m’a pas dérangé outre mesure lors de mes nombreux allers au magasin. Il faut cependant apprendre à se stationner d’avant, question de s’assurer d’avoir suffisamment d’espace pour pouvoir ouvrir la porte arrière. Si on se stationne de façon à être prêt à quitter sa place de stationnement sans avoir à reculer, il y a de fortes chances qu’une automobile vienne se parquer juste derrière et ainsi bloquer l’ouverture de la porte.
Une goutte d’eau est tombée sur le toit du cube
Une fois passé le choc des lignes extérieures, il faut se faire à l’habitacle, peu commun lui aussi. Le tableau de bord se veut d’un design pour le moins particulier mais, en vivant avec la voiture, on se rend compte que sous cette enveloppe (faite de plastiques « cheaps », soit dit en passant) se cachent des commandes et des jauges tout ce qu’il y a de plus conventionnelles. Toutes les commandes sont faciles à comprendre et l’espace ne fait pas défaut, surtout pour la tête. Les très grands conducteurs (ou les jeunes qui aiment conduire en ayant les bras tendus au maximum même si c’est totalement à l’encontre de la sportivité automobile) y trouveront leur compte. La position de conduite est plutôt bizarre au début (en tout cas pour moi) puisque j’avais toujours l’impression que le volant ne s’ajustait pas suffisamment en hauteur. De plus, il est placé plus à l’horizontale que d’habitude, ce qui donne un peu l’impression de conduire un camion!
Malgré des piliers « B » très larges (entre les portières avant et arrière), la visibilité est excellente et, lors des premiers kilomètres, on a l’impression de piloter un aquarium. Pour en finir avec le poste de conduite, j’ai trouvé les sièges très confortables malgré leur mollesse et j’aurais apprécié que les appuie-bras gauche et droit soient à la même hauteur. Quant au plafond, ses formes qui représentent des vagues ne m’ont ni affligées ni bercées de bonheur.
Système de rangement optionnel recommandé
À l’arrière, il est possible d’avancer et de reculer les sièges, sièges qui s’avèrent très mous donc très confortables. Encore une fois, l’espace pour la tête est extraordinaire. Dans tous VUS ou familiale qui se respecte, les dossiers de ces sièges s’abaissent pour former un fond le plus plat possible avec le coffre. Que nenni dans le cube! Les designers, sans doute après avoir épuisé toutes leurs ressources mentales pour créer un véhicule tape-à-l’œil, se sont royalement foutus de l’espace de chargement. Si l’ouverture est passablement grande, le seuil s’avère trop élevé par rapport au plancher, très bas. Il faut toutefois souligner qu’il existe un système de rangement optionnel (326$) qui crée un fond plat avec les dossiers des sièges arrière et avec le seuil de chargement. Si non, les dossiers des sièges s’abaissent mais comme l’assise demeure fixe, on perd ainsi de nombreux et utiles litres de chargement. Lors du match comparatif entre cubes à la mode tenu pour le Guide de l’auto 2010 entre les Nissan cube, Kia Soul, Scion xB et Honda Element, le Nissan a affiché le pire pointage au niveau de l’espace de chargement.
Est-ce bien la même entreprise qui fabrique la GT-R?
Côté mécanique, on a doté le dé vitré d’un quatre cylindres de 1,8 litre développant 122 chevaux et 127 livres-pied de couple. Ce n’est pas la mer à boire mais ces chiffres suffisent à déplacer le cube de façon convenable, en autant que convenable ne veuille pas dire rapidement. D’un autre côté, la moindre accélération déclenche une explosion de décibels, ce qui incite le conducteur à se calmer le pied droit. Même la transmission, à rapports continuellement variables (CVT) en rajoute puisqu’elle est passablement bruyante. Sur notre cube d’essai, on entendait aisément une sorte de « silement », surtout en décélération ou lorsque la mécanique n’avait pas encore atteint sa température optimale de fonctionnement. Ce comportement tranche avec celui d’autres CVT offertes sur certains produits Nissan (Altima et Murano par exemple) où elles excellent. Une manuelle à six rapports est aussi proposée sur la version de base (1,8 S). Lors de notre essai de trois semaines, nous avons maintenu une moyenne de 8,8 litres aux cent kilomètres, ce qui se veut une très bonne moyenne compte tenu que la conduite s'est surtout effectuée en ville.
On ne peut pas reprocher grand-chose au châssis, très solide, repris de la Versa hatchback. Cependant, les ingénieurs lui ont accroché des suspensions plutôt flasques, bénéfiques pour le confort mais au détriment de la tenue de route. Le premier coin de rues pris un peu trop rapidement renseigne aussitôt sur les impressionnantes capacités d’inclinaison du véhicule! Aussi, le cube est passablement sensible aux vents latéraux, ce qui n’est pas une surprise compte tenu de sa configuration physique et de ses suspensions molles. Pourtant, le carré japonais n’est jamais désagréable à conduire pour autant qu’on respecte ses limites. Pour ceux qui voudraient s’exciter le poil des jambes, Nissan commercialise une GT-R…
Une Pacer avec du charme
Le cube de Nissan se veut, dans un certain sens, l’incarnation de la Pacer d’American Motors dans les années 70. Tout aussi anachronique, le cube devrait par contre connaître une carrière moins fertile en rebondissements. Mais, toujours, sa crédibilité sera entachée par son allure de jouet. Son principal rival, le Kia Soul, de facture plus sérieuse, s’adresse à un public plus large. Par contre, la fermeté de ses suspensions en fait hésiter plusieurs. Et le Soul n’affiche pas autant d’exubérance que le cube!