Mitsubishi Outlander 2022 : à bas la 3e rangée!
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Le Mitsubishi Outlander 2022 entièrement redessiné est en quelque sorte le contraire du Subaru Forester, que nous avons qualifié de « pratique mais conservateur » au terme d’un récent essai.
Très audacieux et moderne, il marque sans contredit une énorme transformation par rapport à son prédécesseur. Par contre, après avoir passé une semaine en sa compagnie, enchaînant sorties en famille et emplettes au magasin, il nous a aussi occasionné beaucoup de frustrations. Lisez la suite pour les explications.
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Trop de style, c’est comme pas assez
Ce n’était pas très difficile pour les designers de Mitsubishi de faire mieux que l’ancien Outlander, mais notre impression est qu’ils en ont fait beaucoup trop. Certes, l’Outlander 2022 affiche un beau profil, surtout avec les jantes de 20 pouces disponibles (oui, 20 pouces, imaginez le prix des pneus d’hiver!), et sa partie arrière est assez réussie. Toutefois, vu de face, il s’agit indubitablement de l’un des véhicules les plus affreux sur le marché.
Soulignons également au passage que le capot intègre une partie de la devanture (celle avec les barres horizontales et le logo de Mitsubishi) et qu’il est relativement lourd à ouvrir. Il n’y a pas de supports hydrauliques pour le maintenir relevé non plus, juste une simple tige conventionnelle.
Plus de bruit que d’accélération
Comme nous en avons parlé à différentes reprises, le Mitsubishi Outlander 2022 ne propose qu’un seul moteur qu’il partage avec le Nissan Rogue de nouvelle génération. Ce quatre cylindres atmosphérique de 2,5 litres développe 181 ch et un couple de 181 livres-pied, donc ne vous attendez pas à des miracles.
La consommation d’essence se chiffre en moyenne à 8,9 L/100 km, ce qui n’est pas trop mal pour un VUS compact à quatre roues motrices, tandis que la capacité de remorquage maximale s’élève à 2 000 livres (anciennement 1 500 livres avec le moteur de 2,4 litres). Le V6 de 3 litres n’est plus offert, malheureusement, lui qui pouvait tirer jusqu’à 3 500 livres.
Plutôt silencieux en conduite normale, l’Outlander 2022 se montre bruyant et tarde à foncer quand on décide de mettre toute la gomme – y compris en mode Tarmac (sport), qui est l’un des six proposés avec le véhicule. La boîte à variation continue ne l’aide pas, bien que sa fonction qui simule des changements de rapports soit appréciée. Et parlant de la transmission, le nouveau levier de vitesses trapu manque de précision, par exemple pour passer de la position de stationnement à la marche arrière. On finit par s’y habituer, mais ça agace quand même.
Confort avant sportivité
Pour ce qui est de la conduite, le nouvel Outlander fait du bon travail mais n’inspire rien. L’accent est clairement mis sur le confort de roulement plus que sur l’agilité, le roulis dans les courbes étant assez prononcé. Au volant, on a l’impression de conduire un gros véhicule.
Sur une note positive, le rouage intégral (de série) se révèle aussi efficace que transparent, tant sur chaussée sèche que mouillée ou en gravier. Les départs sont toujours francs et les virages s’effectuent en confiance. Les nombreux systèmes de sécurité active de série rassurent également, mais sans surprise, les aides à la conduite les plus sophistiquées sont réservées à la version haut de gamme GT, dont le PDSF dépasse les 41 000 $.
« L’enfer du décor »
C’est avec ce jeu de mots que l’une de mes filles, âgée de 12 ans, a décrit l’habitacle du Mitsubishi Outlander 2022. Bien sûr, le niveau de raffinement a fait un bond de géant et la présentation est superbe, de la console à l’instrumentation numérique (7 ou 12,3 pouces) en passant par l’écran central tactile (8 ou 9 pouces) et l’affichage tête haute optionnel (10,8 pouces). Les sièges sont confortables et l’espace est généreux aux deux premières rangées. Des bons points pour la visibilité aussi.
En revanche, l’Outlander n’est maintenant offert qu’avec sept places et la troisième rangée est un véritable cauchemar. D’abord, la manipulation des sièges médians n’est pas si simple et l’accès est très étriqué. Ensuite, l’espace pour la tête et surtout les jambes est absolument ridicule, même pour un enfant. Oui, la deuxième rangée coulissante permet d’obtenir plus de dégagement, mais oubliez ça si un adulte s’y trouve.
Le fait de ne plus avoir d’option à cinq places nous donne par ailleurs un coffre de 332 litres derrière la troisième rangée (40 litres de plus qu’avant). Il faut donc souvent baisser les dossiers… à moins que toutes les places soient déjà occupées! Au total, le volume utilitaire de l’Outlander peut atteindre 2 257 litres, ce qui devance même le roi du chargement qu’est le Honda CR-V.
Dernier bémol : quelques problèmes électroniques sont venus nous embêter pendant notre semaine d’essai. Une fois, les rétroviseurs n’ont pas voulu se déplier au déverrouillage du véhicule. À un autre moment, ni la télécommande ni le capteur de proximité ne fonctionnaient, si bien qu’il a fallu sortir la clé physique pour accéder à l’intérieur.
Mal positionné
Ayant abandonné le V6 comme plusieurs rivaux, Mitsubishi conserve la troisième rangée de l’Outlander pour se démarquer, mais c’est une erreur, car les compromis imposés sont trop grands.
Considérant qu’il y a deux VUS plus petits dans sa gamme (RVR et Eclipse Cross), Mitsubishi devrait agrandir l’Outlander pour en faire un vrai modèle intermédiaire et ainsi mieux répondre aux besoins des familles canadiennes ayant besoin de trois rangées. Mais pour ça, évidemment, il faudrait ramener le V6… ou plutôt emprunter celui du Nissan Pathfinder, par exemple.