Hyundai Santa Cruz 2022 : le premier pick-up coréen arrive
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Pour 2022, Hyundai plonge dans le créneau de la camionnette pour une première fois avec le Santa Cruz. N’ayant aucunement la prétention de pouvoir donner du fil à retordre aux grosses camionnettes américaines, Hyundai vise directement la clientèle du Honda Ridgeline de même que les futurs acheteurs du petit Ford Maverick.
À l’occasion du lancement du Santa Cruz, Le Guide de l’auto s’est déplacé à Hockley en Ontario pour le mettre à l’essai. Voici nos premières impressions.
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Seul un moteur turbocompressé pour le Canada
Tous les Santa Cruz vendus au Canada sont dotés d’une moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2,5 litres, le même que l’on retrouve dans une panoplie d’autres véhicules chez Kia, Genesis et Hyundai.
Celui-ci développe une puissance de 281 chevaux et un couple de 311 lb-pi. Sans grande surprise, il est jumelé à une transmission automatique à double embrayage qui compte huit rapports. Tous les exemplaires livrés au Canada seront munis des quatre roues motrices.
Comme nous l’avions entre autres noté avec le Sorento de nouvelle génération qui héberge la même mécanique, nous avons ressenti un délai au décollage causé par le mariage entre le potentiomètre de pédale, la turbocompression et la transmission à double embrayage. En revanche, il serait faux d’affirmer que le Santa Cruz manque de vigueur. Celui qui est bâti sur la plate-forme du Tucson (un VUS compact) emprunte la mécanique optionnelle du Santa Fe (un VUS intermédiaire).
Notons qu’aux États-Unis, le Santa Cruz peut aussi être livré avec un moteur atmosphérique moins puissant et un rouage à deux roues motrices. Or, les dirigeants de Hyundai Canada ont plutôt préféré de n’offrir que le modèle haut de gamme.
Il se conduit comme un VUS
Grâce notamment à sa conception monocoque, le Santa Cruz adopte une conduite bien plus douce et confortable que celle d’une authentique camionnette. À son volant, on peut aisément oublier que l’on a une caisse (4,3 pieds) derrière soi et on pourrait sans problème s’imaginer au volant d’un VUS. Même en le comparant au Ridgeline, qui lui aussi est doté d’une architecture monocoque, le Santa Cruz brille par sa douceur.
Puisqu’avec le Santa Cruz Hyundai n’a pas l’intention de conquérir les acheteurs traditionnels de camionnettes et que l’on veut plutôt courtiser les amateurs de plein air, on peut supposer que sa conduite tout en douceur représentera un atout pour les clients potentiels.
À bord
Une fois assis à bord du Santa Cruz, vous ne serez pas déstabilisé. On est en terrain connu et l’expérience se rapproche drôlement à celle du Tucson de nouvelle génération. Bien que nous apprécions l’instrumentation numérique sous les yeux, nous aurions aimé des boutons physiques pour gérer notamment la radio et la navigation.
Le dégagement pour la tête est bien suffisant, ce qui n’est pas toujours le cas chez Hyundai. En revanche, une assise plus longue ou ajustable manuellement aurait procuré un plus grand confort. À l’arrière, les places ne sont pas des plus spacieuses, surtout en ce qui a trait au dégagement pour les jambes. Cela dit, ça demeure acceptable pour une camionnette de ce format.
À la pompe
Ressources naturelles Canada annonce une consommation de 10,6 L/100 kilomètres pour le Santa Cruz. Au cours de notre essai, la cote affichée par l’ordinateur de bord oscillait entre 9,5 et 10,6 L/100 km. Certes, c’est mieux que les 11,5 L/100 kilomètres du Ridgeline, mais on ne peut passer sous silence les 6,4 L/100 kilomètres de la version hybride du Ford Maverick.
Une facture moyennement salée par rapport à la concurrence
Le Santa affiche un prix de départ de 38 499 $ pour la version Preferred. Grâce à l’ensemble Trend (2 900 $), on obtient entre autres une instrumentation numérique de 10,25 pouces, une chaîne audio Bose et le régulateur de vitesse adaptatif. Finalement, au sommet de la gamme, on retrouve la version Ultimate vendue à partir de 44 799 $.
Certes, avec son échelle de prix oscillant entre 45 353 $ et 54 535 $, le Ridgeline semble particulièrement dispendieux face au Santa Cruz. Bien que chez Hyundai on identifie clairement le Ridgeline comme étant un concurrent, il faut savoir que celui-ci repose sur la plate-forme du Pilot (un VUS intermédiaire à trois rangées) alors que le Santa Cruz emprunte la sienne au Tucson qui est de plus petit format.
Cela étant, lorsque l’on compare l’échelle de prix du Santa Cruz à celle du Ford Maverick qui débarquera cet automne, il est difficile de ne pas donner le point à l’américain. En effet, le Maverick affiche un prix d’entrée très alléchant à 25 900 $. Pour une version Lariat, soit la plus cossue, le prix n’est que de 34 450 $. C’est largement moins cher que le Santa Cruz.
Ne vous emballez pas trop vite avec le remorquage
D’après les informations partagées par le constructeur, le Hyundai Santa Cruz 2022 peut remorquer une charge allant jusqu’à 5 000 livres. Au cours du lancement, nous avons pu mettre le véhicule à l’essai alors qu’il tirait une motomarine déposée sur une petite remorque. Le tout pesait environ 1 100 livres.
Bien que cette charge ne représente que 22% de la capacité totale du véhicule, nous avons perçu une différence au volant du Santa Cruz. Les accélérations étaient plus laborieuses, la montée de côtes légères était plus difficile si l’on désirait conserver la même vitesse et on sentait que la transmission n’était pas en vacances. Bref, si vous avez une réelle charge à tracter, le Santa Cruz n’est peut-être pas votre meilleur ouvrier. Mais ça, Hyundai ne s’en cache pas. Il ne propose pas une alternative au populaire F-150, mais plutôt un véhicule destiné aux amateurs de camping et de sports extérieurs.
Il faut savoir que le Honda Ridgeline peut, lui aussi, remorquer 5 000 livres. Quant au Maverick équipé du moteur turbocompressé et des quatre roues motrices, sa capacité s’élève à 4 000 livres.
À quand la version hybride?
À notre grand étonnement, Hyundai ne propose pas de variante hybride du Santa Cruz. Est-ce que ça fait partie des plans à moyen terme du constructeur? Assurément.
On comprend d’ailleurs les stratèges d’être patients et d’attendre de voir si la mayonnaise montera avant d’injecter des sommes colossales en développement. Après tout, c’est un exercice qui serait facilement réalisable puisque le Tucson de nouvelle génération compte une version hybride, et même une hybride rechargeable qui arrivera bientôt chez les concessionnaires. Or, si l’on ne veut pas manquer le virage, il faudra emboîter le pas rapidement, car Ford sortira dès cet automne une mécanique hybride de série avec son Maverick. Voilà qui est franchement alléchant. Et si Hyundai a la réelle intention de réaliser un coup de circuit, il faudra offrir l’hybride et les quatre roues motrices avant que Ford ne le fasse.