Volvo S60, personnalités multiples
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand j’ai la chance de m’asseoir dans une Volvo, j’ai tout juste envie de glisser mon CD préféré de grands classiques de la musique (« La Traviata » par exemple ou plus prosaïquement Cold Play, pour faire plaisir à mon vénérable rédacteur en chef), et de l’écouter bien sagement, tout en sillonnant les routes. Parce que les Volvo, ce sont des modèles de confort et d’esthétisme intérieur, qui conjuguent aussi sécurité et plaisir de conduite.
Bon, soyons francs, les modèles de Volvo n’ont pas toujours été des réussites d’esthétisme. À moins d’être un véritable adepte, il faut aimer les voitures aux formes, disons, plutôt simples, pour apprécier le design de Volvo. La tendance s’est cependant corrigée depuis quelques années avec des arrières beaucoup plus profilés, et des capots avant aux lignes plus douces. On a su conserver le style unique de la Volvo tout en lui insufflant une nouvelle personnalité, et c’est tant mieux. La S60 n’échappe pas à la règle. Son profil continue d’être incomparable, quasi royal, mais il est beaucoup plus agréable que ne l’étaient les anciennes versions. Les quelques modifications apportées à la cuvée 2007 sont d’ailleurs de nature à lui permettre d’afficher une personnalité mieux affirmée. On a par exemple refait le becquet avant pour le rendre plus protubérant, on a aussi ajouté une calandre avec un emblème Volvo plus évident, et offert, en option, un petit aileron arrière. Tout cela dans l’espoir de confirmer à la S60 sa personnalité de sportive suédoise.
Belle en dedans
Mais une Volvo, c’est à l’intérieur qu’on l’apprécie le plus. Le tableau de bord de la S60 est certainement un des mieux réussis de toutes les voitures, toutes gammes confondues. Dénudé sans être vide, somptueux sans tomber dans le kitsch, c’est, du moins à mes yeux, une véritable référence dans le domaine. Même les quelques appliques d’aluminium ajoutées cette année pour, selon les responsables, donner du relief ne sont pas suffisantes pour dénaturer le calme de la planche de bord. Tout l’habitacle de la Volvo est d’ailleurs un modèle du genre. Les sièges de cuir de grande qualité offrent un support unique, et sont ajustables dans toutes les directions que votre imagination peut concevoir pour ainsi obtenir la position de conduite idéale. Un système de climatisation à double zone garantit la bonne température à tous les passagers. Notons cependant que les passagers arrière devront être compréhensifs puisque la S60, en bonne sportive qu’elle est, ne leur réserve qu’un espace restreint. Évidemment, ils profiteront du confort des sièges, à condition de pouvoir le faire avec les genoux repliés !
Mécanique sans faille
Réputées pour leur sécurité, les voitures Volvo sont souvent citées en exemple. Avec la S60 à traction intégrale, on pousse encore plus loin cette notion puisque le système de traction intégrale géré électroniquement assure une tenue de route et une adhérence rassurantes. Testée dans des conditions routières idéales, la traction intégrale est imperceptible. Utilisé en conditions hivernales, et grâce à ses 17 capteurs différents, le système Haldex permet une conduite sécuritaire maximale, peu importe la chaussée. L’an dernier (le système n’a pas changé depuis), j’ai pu effectuer quelques tentatives de glissade sur un lac gelé, tentatives qui ont été beaucoup plus faciles à maîtriser grâce à ce système. Notons que la S60 est aussi proposée en traction seulement, mais équipée du système DSTC (Dynamic Stability and Traction Control) qui offre un excellent rendement.
Sous le capot de la version intégrale, S60 AWD, un moteur turbocompressé de 2,5 litres génère 208 chevaux, couplé à une impeccable transmission automatique Geartronic à 5 rapports. Mais on peut aussi équiper la douce suédoise d’un moteur plus étonnant, moins tranquille, à cinq cylindres turbo capable de lancer cette fois quelque 257 chevaux au galop. Mais le summum de la gamme, c’est la version R, munie d’un moteur de 300 chevaux, d’une suspension sport réglable à volonté et d’un intérieur plus sportif. Suffisant pour mettre « la Traviata » au rancart et changer de classique pour le célèbre « Born to be wild ».
Signalons tout de même que même les versions plus sages ont reçu un traitement aux vitamines cette année puisqu’on a rigidifié les amortisseurs, augmenté le diamètre des barres stabilisatrices, pour une amélioration de 20 % à la résistance en torsion. Bien sûr, aucune voiture n’étant parfaite, la S60 a sa part de défauts. La conduite de la S60 à traction intégrale par exemple, bien qu’intéressante, n’est pas aussi sportive que le laisse présager la gamme. Elle est en fait un peu lourde, surtout en courbe serrée, tandis que les freinages sont un peu longuets. La R compte sur des freins de performances Brembo, fort efficaces.
Mais Volvo a de nouveau misé juste. Les amateurs de la marque suédoise sont d’abord des férus de sécurité et de confort, et à ce chapitre, malgré une personnalité plus sportive que jamais, la S60 ne tourne pas le dos à son héritage. Et bien qu’un peu vieillissante, la S60 est vraiment à la hauteur.
feu vert
Sièges grand luxe
Moteur turbo efficace
Boîte automatique sans reproche
Tableau de bord classique
feu rouge
Silhouette peu recherchée
Places arrière étriquées
Traction intégrale lourde en conduite
Direction trop assistée