Cadillac XT6 - Traverse du samedi soir
Cette année, Cadillac sort trois nouveautés. Les CT4 et CT5, ainsi que l’incontournable Escalade, jouant à la fois le rôle de vache à lait et de porte-étendard de la marque. À travers tout cela, le XT6 lancé l’an dernier semble passer sous le radar. Et bien qu’il ne soit pas dépourvu de qualités, la clientèle l’a ignoré.
Évidemment, Cadillac n’avait d’autre choix que d’offrir un tel véhicule au sein de sa gamme. Un utilitaire à trois rangées de sièges, se situant hiérarchiquement entre le XT5 et l’Escalade, pouvant notamment rivaliser avec l’Acura MDX, le Lincoln Aviator et cette pléiade de VUS européens. Une catégorie aujourd’hui populaire et lucrative, où de plus en plus de constructeurs tentent de tirer leur épingle du jeu. Bien sûr, Cadillac débarque un peu tard dans le segment. Et pour ce faire, il emprunte la voie facile d’une variation sur un même thème, puisque GM fait ici appel aux composants techniques aussi utilisés sur les Chevrolet Blazer/Traverse, Buick Enclave et GMC Acadia.
Tenue de ville
Sans être particulièrement original, le XT6 revêt une robe qui plaît à l’œil. Ainsi, bien que certains lui trouvent des airs de Volvo XC90 ou d’Infiniti QX60, ce Cadillac se présente avec un chic qui le distingue de ses proches cousins. Notez qu’à l’instar des XT4 et XT5, le XT6 est offert en deux formules : Premium, plus classique, ou Sport, esthétiquement plus dynamique. Cette dernière est manifestement celle qui dominera au chapitre des ventes, affichant une allure plus moderne et qui rejoint certainement plus les acheteurs de véhicules asiatiques et européens. Des jantes de 20 pouces, une calandre sport, des garnitures extérieures noires et des enjoliveurs de feux et de phares fumés viennent donc mettre un peu de piquant à l’ensemble.
À bord, la présentation est plus cossue que chez Chevrolet mais n’impressionne pas autant que celle du Lincoln Aviator, son plus proche rival. On se contente ici d’une finition un peu plus riche et de divers gadgets supplémentaires, ne donnant toutefois pas l’impression d’un environnement de grand luxe. En outre, il vous faudra débourser un gros supplément (4 255 $) afin de profiter d’une sellerie mariant le cuir et la suédine, ajoutant au passage quelques boiseries ou des garnitures en fibre de carbone. Puis, il faudra payer davantage pour un ensemble technologique ainsi qu’un groupe d’assistance à la conduite, ce qui porte finalement la facture à près de 80 000 $.
Fort heureusement, le poste de conduite est confortable, ergonomique et on ne peut plus convivial. La qualité d’assemblage est irréprochable, exception faite de ce couvercle de porte-gobelets motorisé inutile et bon marché. Soulignons le pas de géant réalisé par Cadillac, qui a éliminé le très contesté système CUE (Cadillac User Experience) au profit d’un écran tactile que l’on peut également exploiter au moyen d’une molette logée sur la console. Puis, si le conducteur ne peut qu’apprécier le système de vision de nuit, le rétroviseur caméra et la visualisation tête haute, il déplorera hélas l’absence du système de conduite semi-autonome SuperCruise, que Cadillac nous promet pour 2022.
Pas très « Cadillac »
Pour 2021, Cadillac propose deux options mécaniques. D’abord, un quatre cylindres turbocompressé de 237 chevaux, qui n’a clairement pas sa place dans un véhicule si lourd, ainsi qu’un V6 de 3,6 litres, utilisé à outrance par Chevrolet, Buick et GMC. Un V6 efficace et fiable, produisant 310 chevaux et jumelé à une boîte automatique à neuf rapports, mais qui fait pâle figure à côté d’un Lincoln Aviator proposant de série 90 chevaux supplémentaires. Une mécanique correcte, mais qui ne contribue certainement pas à l’épatement nécessaire pour attirer l’acheteur chez Cadillac.
Un peu plus maniable que le Chevrolet Traverse, ce Cadillac fait appel à la plate-forme raccourcie de ce dernier, que l’on exploite sur le Blazer et l’Acadia. Cela favorise une meilleure maniabilité, laquelle est aussi bonifiée par des éléments suspenseurs plus fermes sur la version Sport. Hélas non, pas de sensations à la BMW, bien que le XT6 soit un peu moins « fourgonnette » que les Enclave et Traverse. La version Sport s’équipe d’un rouage intégral à vecteur de couple, lequel contribue à davantage d’aplomb et d’adhérence.
Dans ce segment où se retrouve une dizaine de joueurs, Cadillac propose un produit honnête, mais qui n’a vraiment pas ce qu’il faut pour effrayer la concurrence. Acura, Audi et même Lincoln peuvent dormir tranquilles. Parce qu’en réalité, si le Buick Enclave est considéré comme un Chevrolet du dimanche, le XT6 peut ainsi être perçu comme le Traverse du samedi soir.
Feu vert
- Joli coup de crayon
- Confort remarquable
- Habitacle ergonomique
- Distinctions de la version Sport
Feu rouge
- Manque de panache
- Motorisation décevante
- Beaucoup d’options
- Coffre symbolique avec sièges relevés